Édition du 26 mars 2024

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Logement

Selon le FRAPRU, l'offre de logements locatifs s'est améliorée, mais il se construit encore trop peu d'appartements

MONTRÉAL, le 13 déc. 2012 - Malgré la hausse des taux d’inoccupations de logements locatifs à l’échelle du Québec et dans les six grandes régions administratives du Québec, le Front d’action populaire en réaménagement urbain considère qu’il se construit encore trop peu d’appartements voués à la location et que la pénurie de logements pourrait être de retour dans les prochaines années.

Le FRAPRU constate que le taux de logements inoccupés a atteint le taux d’équilibre de 3 % à l’échelle du Québec, qu’il s’en rapproche dans la région métropolitaine de Montréal (2,8 %) et qu’il le dépasse largement à Sherbrooke (5,0 %) et Trois-Rivières (5,2 %). Même si la situation s’est améliorée, le taux d’inoccupation demeure cependant bas dans les régions métropolitaines de Saguenay et Québec, ainsi que dans des régions où les taux seront rendus publics plus tard dans la journée comme la Côte-Nord et l’Abitibi-Témiscamingue.

L’organisme s’inquiète cependant pour l’avenir. Selon son coordonnateur, François Saillant, « 2011 a été la pire des dix dernières années au Québec pour la construction de nouveaux logements locatifs, mais 2012 s’annonce plus désastreuse encore ». Il précise qu’à peine 5 021 logements locatifs ont été mis en chantier au Québec de janvier à septembre 2012, alors que ce chiffre était de 5 767 l’an dernier. Il considère que la situation est encore plus alarmante dans la région de Montréal où les mises en chantier d’appartements à louer ont chuté de 28 % au cours des onze premiers mois de l’année par rapport à 2011. M. Saillant estime que les promoteurs privés préfèrent se tourner vers la construction de condominiums, parce que le profit y est plus rapide et parce que les locataires qui le sont demeurés n’ont pour la plupart pas les moyens de payer le loyer nécessaire à la rentabilité d’un appartement locatif neuf.

Dans ces circonstances, le FRAPRU estime que la construction de nouveaux logements sociaux est la seule planche de salut possible pour éviter qu’une nouvelle pénurie ne s’abatte sur le Québec. Il se dit déçu que le gouvernement Marois se soit contenté d’annoncer 3 000 logements sociaux additionnels dans son premier budget, alors qu’il aurait été préférable d’opter pour un plan plus ambitieux et à plus long terme.

Ça a augmenté

Le FRAPRU constate par ailleurs que la rareté de logements locatifs, qui a frappé, à un moment ou à un autre, toutes les régions métropolitaines du Québec depuis le début des années 2000, a entraîné une hausse marquée du coût moyen des logements. Le loyer moyen d’un appartement de deux chambres à coucher a augmenté de 43 % dans la région métropolitaine de Québec entre 2000 et 2012. La hausse moyenne a été de 40 % dans celle de Québec, de 37 % à Gatineau, de 33 % à Trois-Rivières, de 32 % à Sherbrooke et de 25 % à Saguenay. Le FRAPRU y voit la cause directe de l’augmentation de causes de non-paiement de loyer à la Régie du logement qui sont passées de 39 942 en 2000-2001 à 47 049 en 2011-2012.

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