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Santé

Services en santé mentale dans la région - Des coupures en totale contradiction avec les recommandations des experts (APTS)

SAINT-JÉRÔME, QC, le 23 oct. 2015 - Cinq postes en santé mentale ont été abolis par la direction du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides. L’équipe des services transversaux, créée pour pallier les failles dénoncées par un rapport d’enquête sur la qualité des services en santé mentale, perd ainsi trois de ses sept membres, soit une travailleuse sociale et deux éducatrices spécialisées. Le psychologue de l’équipe avait déjà été transféré plus tôt cette année. Les deux autres postes abolis sont ceux d’une travailleuse sociale affectée à l’urgence et d’une autre rattachée au programme ambulatoire en santé mentale.

Publié en 2011, le rapport du Collège des médecins et de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec reprochait au Centre de santé et de services sociaux de Saint-Jérôme l’absence de certains services, le manque de ressources professionnelles et l’insuffisance des effectifs. Il recommandait notamment de « réorganiser le travail dans un cadre interdisciplinaire centré sur les besoins de la clientèle ». À peine quatre ans plus tard, alors que ces recommandations sont encore en voie d’implantation, c’est tout le contraire qu’on observe.

« Sans compter que le ministre Barrette vient tout juste de lancer son Plan d’action en santé mentale 2015-2020 et voilà comment ses apparentes bonnes intentions se traduisent dans notre région », déplore Caroline Letarte-Simoneau, responsable politique pour les Laurentides de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), le syndicat qui représente les professionnelles visées par cette décision administrative.

« Au total, c’est 1,8 million de dollars destinés aux services en santé mentale qui sont retranchés du budget cette année, poursuit Chantal Daoust, présidente de l’unité locale APTS. C’est absurde parce qu’en négligeant les besoins de cette clientèle vulnérable qui a besoin d’aide dans tous les aspects de sa vie, on accroît les risques d’hospitalisation et on prolonge les séjours de ceux qui y sont déjà, alors qu’il en coûte au système 1,600 $ par jour pour un patient hospitalisé. Or, c’est pour des raisons de "performance" que ces postes sont supprimés. Ce serait tellement plus logique, voire performant, d’affecter des professionnels qualifiés à l’accompagnement et la réadaptation de ces personnes. »

C’est dans ce contexte que plusieurs des membres APTS du CISSS des Laurentides ont décidé de porter le macaron « Ne touchez pas à ma santé mentale » dans le but d’afficher leur ras-le-bol devant la détérioration des services en santé mentale dans la région et la dégradation de leurs conditions de travail dans ce secteur d’activités difficile.

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