Édition du 26 mars 2024

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Syndicalisme

Traducteurs de l’État : la sous-traitance fait boule de neige, mais les effectifs fondent

Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec
(SPGQ) s’inquiète de la forte baisse du nombre de traductrices et
traducteurs de l’État alors que la sous-traitance gouvernementale en
traduction, elle, enregistre une hausse vertigineuse.

Tandis que les effectifs professionnels du gouvernement en traduction ont
fondu de 20 % depuis 10 ans, la sous-traitance gouvernementale en
traduction a connu, de 2010 à 2020, une croissance disproportionnée de 40
%, selon des données recueillies dans le système électronique d’appel
d’offres du gouvernement. Cela démontre deux choses : le gouvernement
favorise de plus en plus la sous-traitance et il en fait de moins en moins
pour accroître sa capacité de traitement à l’interne, laquelle s’avère
nettement insuffisante au regard de besoins sans cesse croissants.

Le SPGQ observe aussi que dans certains ministères et organismes publics le
rôle du personnel professionnel en traduction tend à s’orienter davantage
vers la supervision de travaux réalisés par des sous-traitants. Cette
pratique occasionne des coûts excessifs et la qualité des traductions
réalisées au privé laisse souvent à désirer, certains travaux devant même
être entièrement refaits par les traducteurs de l’État qui bénéficient de
connaissances spécifiques à leurs domaines de pratique et à leurs
organisations. D’autres ministères et organismes publics n’ont aucune
ressource interne pour corriger et superviser la traduction faite en
sous-traitance.

Cette situation est aberrante, car la seule équipe – Les Publications du
Québec – dont le mandat était d’offrir des services à l’ensemble des
ministères et organismes publics du Québec, a été anéantie. Le gouvernement
a préféré attribuer des contrats en sous-traitance plutôt que de former une
relève qui aurait l’expertise requise. Les gains en efficacité et la
recherche d’économies promis pointent donc au rayon de l’absentéisme.

L’incohérence et la fantasmagorie du gouvernement ne s’arrêtent pas en si
bon chemin, selon le SPGQ, car les traductrices et traducteurs de l’État
sont en outre discriminés sur le plan salarial en raison de la féminisation
des ministères et organismes pour lesquels elles et ils travaillent.
Pourtant, à l’ouest de la rivière des Outaouais, leurs consœurs et
confrères du gouvernement fédéral empochent parfois jusqu’à 40 000 $ de
plus par an, malgré un travail identique.

Ce gouvernement affairiste semble ignorer que ses propres traductrices et
traducteurs effectuent un travail essentiel et hautement spécialisé. Cette
dérive malsaine met à jour le désir de payer plus pour un travail de
moindre qualité fait à l’externe, tout en ridiculisant au passage le
savoir-faire, le dévouement et l’impartialité de nos membres. Le SPGQ
veillera comme jamais en 2021 à dénoncer rigoureusement tous les actes et
accrocs à l’éthique de ce gouvernement qui se soucie si peu du bien public
et de son personnel.

Line Lamarre

Présidente du SPGQ

Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec

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