Souvent présenté comme un endroit délaissé et marqué par une concentration de personnes déracinées, le secteur fait l’objet de multiples projets de « revitalisation » au fil des années. Réalisée dans le cadre d’un partenariat unissant le Centre d’histoire des régulations sociales, le Service aux collectivités de l’UQAM,Exekoet l’Écomusée du fier monde, l’exposition Place Émilie-Gamelin : 200 ans de cohabitation sociale invite à découvrir l’histoire d’un espace contesté comme le théâtre d’un long affrontement autour d’une question fondamentale : qui a droit à la ville ?
Avant la place publique
Vers la seconde moitié du 19e siècle, le site de l’actuelle Place Émilie Gamelin abrite un large complexe institutionnel géré par les Sœurs de la Providence et destiné à venir en aide aux personnes dans le besoin.
Construit en 1843, l’Asile de la Providence offre des soins et des services aux personnes âgées, orphelines, malades, sans-emploi et sans-abri, issues pour la plupart des quartiers ouvriers environnants. D’autres institutions installées à proximité, telles l’œuvre de la Soupe, le dispensaire des pauvres ou l’Orphelinat Saint
Alexis, contribuent également à soutenir les plus vulnérables. Très vite, plusieurs ont tenté de débarrasser ce territoire d’une population considérée indésirable, les plans de réaménagement se succédant. En 1963, le vieil Asile de la Providence est vendu à la municipalité, qui le rase pour construire la station de métro Berri-De Montigny (Berri-UQAM). Le terrain, qui accueille un stationnement automobile jusqu’en 1992, devient à l’occasion du 350e anniversaire de Montréal une place publique, qui prendra trois ans plus tard le nom d’Émilie Gamelin, fondatrice de l’Asile de la Providence.
Distribution de sandwichs à l’Œuvre de la soupe des Sœurs de la Providence, 1960.
Archives de la Ville de Montréal.
Des œuvres originales pour transformer les imaginaires
Grâce à une sélection d’archives, l’exposition retrace la présence des populations défavorisées sur le territoire de la Place Émilie-Gamelin depuis près de deux siècles, en plus d’investiguer les nombreux projets de redynamisation conçus pour ce secteur.
Ce contenu historique est enrichi par des créations artistiques collaboratives, issues notamment du projet L’écho de la rue. Porté par l’équipe d’Exeko, cette initiative de médiation sociale et culturelle a pour objectif de créer des espaces de dialogue et de création avec les groupes marginalisés, l’art devant ainsi un outil pour promouvoir
l’expression des personnes en situation d’itinérance et faire résonner des voix capables de révolutionner les imaginaires collectifs.
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