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Santé

Centralisation des tests de laboratoire à Chicoutimi : l'APTS demande à Philippe Couillard de préserver les services dans sa région

SAINT-FÉLICIEN, QC, le 13 mars 2016 - C’est dans la circonscription même du premier ministre Philippe Couillard que les technologistes médicaux et autres membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) de la région, et aussi de la Côte-Nord, manifestent aujourd’hui pour demander l’arrêt des transferts de tests de laboratoire vers un seul serveur central à Chicoutimi, comme le projet OPTILAB le prévoit.

Cette vaste réorganisation des laboratoires médicaux s’applique mal à des régions comme le Saguenay-Lac-Saint-Jean ou la Côte-Nord pour plusieurs raisons. D’abord parce que les conditions climatiques et routières rendent hasardeux le transport d’échantillons fragiles sur de grandes distances. Et en cas de perte ou de délai déraisonnable, il faut remplacer les échantillons, ce qui augmente les coûts et l’attente pour un diagnostic, sans parler du niveau d’anxiété des patients. « Il faut environ deux heures pour parcourir les 130 kilomètres entre Dolbeau et Chicoutimi, et ce, quand la route n’est pas fermée pour cause de tempête ! », rappelle Nathalie Chalifoux, responsable de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean pour l’APTS. Les modalités de transport sécuritaires et rapides pour les échantillons doivent donc être précisées et les coûts associés pris en compte pour savoir si la réorganisation générera de réelles économies.

La perte des emplois dans les laboratoires associés est une autre source d’inquiétude. Combien de postes demeureront attachés à chacune des installations où les tests étaient auparavant réalisés ? Le syndicat ne parvient pas à obtenir de réponses claires à ses questions. Si ce personnel spécialisé n’est plus requis dans les installations de La Baie, Jonquière, Alma, Roberval et Dolbeau, les gens risquent de devoir aller s’installer ailleurs. Ces pertes éventuelles d’emplois n’augurent rien de bon pour l’économie régionale. De surcroît, les étudiants actuellement en formation en technologie d’analyses biomédicales au Cégep de Chicoutimi verront leurs possibilités de placement considérablement réduites. « On voudrait dévitaliser la région qu’on ne s’y prendrait pas autrement », commente la porte-parole syndicale.

Si les patients n’ont pas pour le moment à se déplacer pour leurs prélèvements, on ne connaît pas les étapes suivantes du plan de centralisation ministériel. Advenant que les coûts de transport des échantillons s’avéraient trop élevés, on pourrait être tenté de sacrifier d’autres services de proximité.

Les avantages en termes techniques, cliniques, financiers, de sécurité, de transport et de ressources humaines sont donc loin d’être démontrés. C’est pourquoi l’APTS invite le premier ministre à exiger l’interruption des transferts pour bien en évaluer toutes les répercussions. « La direction aurait tout à gagner à considérer les mises en garde du personnel de laboratoire, soucieux d’offrir des analyses de qualité dans des délais raisonnables. Or, le manque de transparence dont elle fait preuve suscite méfiance et anxiété. Le premier ministre doit protéger les citoyens de son comté des mauvaises surprises », conclut la responsable syndicale régionale.

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