Édition du 23 avril 2024

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Assurance-chômage

Dérapages à Service Canada : l'AFPC demande un examen indépendant

OTTAWA, le 18 juin 2015 - L’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) a obtenu des données montrant qu’à la fin de mars, plus de 253 700 demandes d’assurance-emploi soumises à Service Canada accusaient un important retard. Tout cela malgré l’engagement du gouvernement en décembre dernier d’embaucher 400 personnes pour éliminer ce retard.

« Service Canada est censé traiter toutes les demandes d’assurance-emploi et de prestation d’invalidité dans les 28 jours. Pourtant, certains Canadiens et Canadiennes attendent des semaines, voire des mois avant de recevoir leur premier chèque » déplore Marco Angeli, président national du Syndicat de l’Emploi et de l’Immigration du Canada (SEIC) de l’AFPC.

« La situation est vraiment intenable. Comment les chômeurs peuvent-ils se nourrir, faire vivre leur famille et payer leurs factures s’ils n’ont pas de revenu ? »
Les membres de l’AFPC qui travaillent dans les centres d’appels de Service Canada sont le premier point de contact lorsque les gens essaient de remplir une demande d’assurance-emploi ou cherchent à savoir pourquoi ils n’ont pas encore reçu leurs prestations.

« Certains peuvent attendre jusqu’à trois heures au téléphone, quand ils réussissent à obtenir une ligne, avant de pouvoir parler à quelqu’un, atteste M. Angeli. Lorsqu’on leur répond enfin, ils sont généralement frustrés, mécontents et désespérés. Au lieu de retrancher 1,8 milliard du budget de l’assurance-emploi en avril, le gouvernement Harper aurait mieux fait d’embaucher le personnel nécessaire pour traiter les demandes plus rapidement. »

« Selon nos membres, il peut s’écouler jusqu’à huit mois avant qu’une demande d’assurance-emploi soit traitée et le délai de traitement pour le supplément de revenu garanti peut prendre jusqu’à six mois. On parle ici de personnes sans emploi, qui n’ont pas de revenu, et d’aînés qui gagnent moins de 21 000 $ par année. La situation est
tout aussi injuste qu’absurde. »

Non seulement les chômeurs canadiens attendent longtemps pour qu’on traite leur demande, mais il leur est également plus difficile d’obtenir des prestations d’assurance-emploi. En effet, le taux de chômeurs qui reçoivent de l’assurance-emploi n’a jamais été aussi bas en 40 ans. En 2012, seulement 39 % des chômeurs canadiens recevaient régulièrement des prestations d’assurance-emploi. En 2013, cette proportion a chuté à 37 %.

Dans le cadre des négociations avec le Conseil du Trésor pour le groupe Services des programmes et de l’administration (PA), l’AFPC demande de ne pas réduire les ressources de Service Canada affectées au traitement et au paiement avant que soit effectué un examen indépendant de l’incidence des compressions sur les services offerts et sur la capacité du Service d’accomplir son mandat.

« Les membres de l’AFPC qui offrent des services directs à la population canadienne sont tout aussi frustrées des retards à Service Canada, affirme Robyn Benson, présidente nationale de l’AFPC. L’équipe de négociation pour les PA veut s’assurer que tous les Canadiens et Canadiennes reçoivent des services publics essentiels au moment où ils en ont besoin. »

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