Cette politique exerce une pression indue sur des fonctionnaires qui peinent déjà à répondre à la demande, alors que plusieurs chômeuses et chômeurs doivent attendre des semaines, voire des mois, avant de recevoir leur premier chèque de chômage. Pour la coalition, il n’est pas étonnant qu’une telle politique ait comme effet pervers que ceux-ci prennent des décisions complètement déraisonnables, comme en fait état ce matin le quotidien Le Devoir.
La coalition dénonce depuis des mois l’approche idéologique des conservateurs dans le dossier de l’assurance-emploi. À les entendre, les chômeuses et les chômeurs seraient responsables de leur situation, ils auraient choisi ce « mode de vie ». Pourtant, moins d’une personne sans emploi sur deux a accès à des prestations dans le présent régime et moins d’un prestataire sur trois y a recours pour la période maximale. Les travailleuses et les travailleurs qui ont recours à l’assurance-emploi reçoivent des prestations pour une durée moyenne de 20 semaines, et ce, en période de crise économique. C’est dire qu’ils mettent moins de cinq mois pour se trouver un nouvel emploi. La réalité n’a absolument rien à voir avec le portrait d’« abuseurs du système » que tentent de brosser les conservateurs.
Enfin, doit-on rappeler que l’assurance-emploi est financée exclusivement par les cotisations des salarié-es et de leurs employeurs ? Le gouvernement n’y verse plus un sou depuis 1990. Il s’est toutefois permis de détourner quelque 57 milliards de dollars de la caisse pour financer d’autres priorités, un geste dont la légalité est toujours contestée devant les tribunaux. Et dans la foulée de son dernier budget, le gouvernement a annoncé que la caisse engendrerait de nouveaux surplus dès cette année.
Mobilisation
Par ailleurs, la coalition poursuit sa mobilisation afin d’obtenir un changement de cap du gouvernement. Des manifestations se tiendront partout au Québec cette semaine, notamment à Percé aujourd’hui même. De plus une manifestation nationale est organisée le 27 avril prochain dans les rues de Montréal.