Édition du 5 novembre 2024

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Europe

France : « Dette », démocratie, racisme

Les jours heureux, à la naissance du Front Populaire, ont été vécus avec bonheur quand partis, syndicats et associations reconnaissaient comme leur le programme commun à tout le mouvement ouvrier. Eh bien, ce sont ces jours heureux qui doivent revenir, pour que vive ensemble notre programme revendicatif et notre espérance immédiate de démocratie.

9 octobre 2024 | tiré du site aplutsoc

La « dette » ? Une Fake News au service de l’austérité-Barnier

« La dette explose, pourquoi ? C’est comme ça, ne vous posez pas de question, consentez à rembourser, parce que cette dette est la vôtre ! D’où mon budget d’une austérité qui ne fait que commencer. » Telle est la politique de Barnier.

La dette est à la fois l’ardoise de Macron et la croisade libérale d’austérité menée par Barnier. Une croisade sur plusieurs années. Explications.

1) Cette Dette, c’est la nôtre ? Ah bon ?

La dette des administrations publiques ? Seulement ? Tu parles…

En vrai, c’est un mécanisme financier infernal :

  • L’État, pour financer ses dépenses, emprunte aux marchés financiers, et non à la Banque de France depuis que l’Union européenne l’a décidé.
      • Une méthode du capitalisme financier.
  • L’État français s’endette sur les marchés à des taux variables.
      • Cette fluctuation des taux d’intérêt module le coût de refinancement de l’État.

Elle fait de la dette un instrument pour justifier la destruction des services publics et des modèles sociaux. C’est ainsi que la dette est d’abord et avant tout le « marché de la dette »

2) Une Dette instrument de l’austérité

  • Le ralentissement de l’activité économique provoque une réduction des rentrées d’impôts, accentuée par les exonérations Macron pour les riches.
  • Les recettes des impôts diminuent, le besoin de recourir à l’emprunt augmente.
  • Et on est parti dans un cercle vicieux avec un effet boule de neige, c’est-à-dire une forte augmentation de la dette et des intérêts à payer.
  • L’endettement public est en permanence instrumentalisé par le gouvernement, la Commission européenne, le Fonds monétaire internationale, ou encore lesagences de notation, pour l’adoption de mesures d’austérité.

3) Et vlan ! Le budget Barnier et la baisse des budgets sociaux,

…. les privatisations, la réduction de la protection sociale qui permet au plus grand nombre de vivre mieux (Sécurité sociale, système de retraites par répartition, assurance chômage de moins en moins protectrice)…

La démocratie ? « Perte de temps », crie le capitalisme ensauvagé !

Le pouvoir ne fait même pas semblant :

« La dette, surgie soudain à la rentrée, est celle du peuple, c’est vrai parce que je le dis, répète Barnier.

–Mais alors, nos besoins élémentaires, santé, travail, logement, ne sont pas pris en compte ? Le capitalisme d’automne n’a pas de temps à perdre avec la parole d’en bas ?

 Ben non, répond Barnier qui a une austérité à faire passer, la mise en souffrance de la démocratie en est la condition. »

Barnier comme Premier ministre est né d’un déni de démocratie électorale.

« Et alors ? Mon gouvernement dépend de Le Pen, de cette extrême droite rejetée par les électrices et les électeurs… Mais en quoi ça me concerne, moi Barnier je suis commissaire européen en capitalisme sauvage, alors, hein, les bulletins de vote…

 Ben alors, mon vote n’est pas pris en compte, seuls pèsent les intérêts des financiers, des riches, des nantis ? »

 Oui, oui, répond Barnier, minoritaire je suis minoritaire, j’impose les intérêts de la minorité, les très riches, les grandes fortunes. »

Austérité + déni de démocratie = putsch ultralibéral

Nous n’avons pas voté pour cette impasse démocratique, nous n’avons pas opté pour ce choc d’austérité contre nos intérêts sociaux et la satisfaction de nos besoins élémentaires.

Voilà pourquoi on ne peut plus séparer les revendications telles que l’augmentation des salaires, l’abrogation de la loi sur la retraite à 64 ans, la protection et l’indemnisation des chômeurs, avec l’exigence de démocratie.

S’opposer au putsch ultralibéral

Les jours heureux, à la naissance du Front Populaire, ont été vécus avec bonheur quand partis, syndicats et associations reconnaissaient comme leur le programme commun à tout le mouvement ouvrier. Eh bien, ce sont ces jours heureux qui doivent revenir, pour que vive ensemble notre programme revendicatif et notre espérance immédiate de démocratie.

Déni de démocratie et choc d’austérité – Le carburant raciste veut tout incendier

Au carrefour du déni démocratique et du choc d’austérité se développe un bloc réactionnaire contre une « invasion de migrant·es ».

Une puissante presse dominée par les milliardaires de droite et d’extrême droite déverse un discours anxiogène sur la menace d’une « immigration de masse ».

Une campagne électorale permanente de ces forces coalisées, dont le RN, dénonce le « laxisme » en matière d’immigration.

Elle appelle à intensifier les expulsions, jusqu’à la « remigration ». Retailleau au gouvernement, Le Pen en soutien à Barnier, en sont les animateurs.

Chaque jour, un « lumpen-commentariat » envahit les chaînes en continu et déverse les dénonciations de l’immigration comme des « préoccupations légitimes ».

Où est le cœur vibrant de l’idéologie de la réaction anti-immigrés ?

La panique morale organisée dénonce des frontières et des barrières qui s’érodent et des gens qui se trouvent là où ils ne devraient pas être.

Les réactionnaires lancent leur croisade contre « le déclin du mode de vie traditionnel » dominé par la perspective de « l’extinction des Blanc·hes ».

Les passions persécutrices et vengeresses sécrétées par le bloc réactionnaire sont le produit direct de :

  • la compétition sociale incessante,
  •  
  • l’inégalité de classes croissante,
  •  
  • la célébration des gagnant·es et le sadisme envers les perdant·es,
  •  
  • et des conséquences psychologiques de plus en plus toxiques de l’échec.

Le racisme d’aujourd’hui ?

Il est celui de l’époque des déplacements de populations entre les anciennes colonies et les anciennes métropoles coloniales.

Il est centré sur le refus des mouvements de populations provoqués par les dégâts de l’économie capitaliste, les guerres et les dérèglements climatiques.

C’est un racisme qui affirme l’irréductibilité des différences culturelles, et qui s’obsède du « danger « de l’effacement des frontières et l’incompatibilité des styles de vie.

C’est un racisme qui dit dans de multiples langues : « Puisque l’horizon du capitalisme est indépassable, alors battons-nous pour qu’il y en ait pour nous seuls car il n’y en aura pas pour tout le monde. »

Le nouveau pacte social et politique sur lequel convergent les néolibéraux et les néofascistes est un pacte économique à connotation ethno-raciale.

C’est pourquoi notre réponse combine la lutte pour la victoire du Nouveau Front Populaire, le développement des luttes sociales et la guerre au bloc raciste anti-immigrés.

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