« Les coupes et le non-remplacement des professionnels en congé de maladie, à la retraite ou en congé de maternité ont des conséquences directes sur les services aux élèves, particulièrement les plus vulnérables. Il est impératif que la ministre envoie une directive claire aux centres de services scolaires afin que tous les postes vacants soient comblés sans délai. À ce jour, nous ne constatons aucune répercussion tangible du réinvestissement de 540 M$, ni de la levée du plafond d’heures travaillées », affirme Alexandra Vallières, vice-présidente à la FPPE-CSQ.
Une rentrée désastreuse
Un sondage interne mené par la FPPE-CSQ révèle qu’au moins 41 centres de services scolaires et commissions scolaires ont procédé à des coupures de postes professionnels et qu’au moins 39 d’entre eux ne remplacent plus les absences. Cette situation entraîne une fragmentation désastreuse des services offerts aux élèves.
Les impacts sont nombreux :
– Retrait entre autres de services en psychoéducation, psychologie, orthophonie et orthopédagogie pour les élèves HDAA ;
– Allongement des délais d’intervention et des listes d’attente ;
– Augmentation des déscolarisations, parfois dès le début de l’année scolaire ;
– Diminution des pratiques préventives et hausse des interventions en situation de crise ;
– Érosion du filet de sécurité pour les élèves en difficulté, particulièrement dans les milieux défavorisés.
Des impacts inacceptables dans la vie des élèves et des familles
« Je suis psychoéducatrice depuis 25 ans. Un automne où le climat scolaire est aussi difficile, c’est la première fois que je vois ça. Aucun centre de services scolaires de ma région ne remplace les absences. Les psychologues, les psychoéducatrices, les ergothérapeutes et les orthophonistes couvrent 7, 8, ou 9 écoles et ne voient plus aucun élève, ils conseillent seulement les autres intervenants. Nous ne pouvons plus offrir plus de soutien pour plusieurs élèves en difficultés et un nombre grandissant d’entre eux sont déscolarisés, retournés à la maison, à temps plein ou à temps partiel. Cette situation génère un stress immense et les familles sont en détresse. Comme on gère constamment des crises, on ne peut plus faire de prévention, les gestes d’agressivité et les inconduites se multiplient. Tous les élèves sont affectés », illustre Lara Quevillon, déléguée et psychoéducatrice en Montérégie.
« Pour moi, chaque élève suspendu ou déscolarisé est un échec du système scolaire ! Refuser l’accès à l’école à des enfants du préscolaire et du début du primaire, c’est une conséquence directe du manque de ressources professionnelles pour bien répondre aux besoins de ces enfants », estime Claudine Blouin, orthophoniste de la région de Québec.
« Les intervenants sont épuisés, les élèves sont laissés à eux-mêmes, la santé mentale de tous se dégrade, les absences et invalidités augmentent, créant un cycle infernal en contexte de non-remplacement. Offrir un soutien de base aux élèves devrait être une évidence. Or, les écoles ne respectent actuellement pas leur obligation d’offrir des services professionnels suffisants, tel que le prescrit la Loi sur l’instruction publique. La ministre de l’Éducation doit agir. C’est urgent ! », conclut Alexandra Vallières.
Les faits saillants du sondage de la FPPE-CSQ sont présentés ici.


Un message, un commentaire ?