Édition du 3 décembre 2024

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Négociations du secteur public

Enquête de la FPPE-CSQ et du SPPMSNO-CSQ - Des conditions de travail difficiles pour le personnel professionnel dans les écoles de l'Abitibi-Témiscamingue

ABITIBI-TÉMISCAMINGUE, QC, le 29 mars 2021 - « Les professionnelles et les professionnels de l’éducation œuvrant dans les écoles de l’Abitibi-Témiscamingue doivent composer avec une charge de travail de plus en plus lourde pendant que le manque de ressources fait en sorte que plusieurs ne peuvent intervenir qu’auprès des élèves ayant les problèmes les plus urgents. »

Tel est l’un des nombreux commentaires recueillis par la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) et le Syndicat des professionnelles et professionnels en milieu scolaire du Nord-Ouest (SPPMSNO-CSQ) dans le cadre d’une enquête menée auprès de leurs membres des centres de services scolaires de l’Abitibi-Témiscamingue.

Le président de la FPPE-CSQ, Jacques Landry, et le président du SPPMSNO-CSQ, Jean-Claude Major, ont dévoilé ce matin, en conférence de presse, un portrait préoccupant de l’état des conditions de travail et de pratique des professionnelles et professionnels de l’éducation de l’Abitibi-Témiscamingue. La situation est d’ailleurs suffisamment difficile pour que 15 % des personnes qui ont répondu au sondage songent à quitter leur emploi pour une autre raison que la retraite. Parmi elles, 67 % préféreraient occuper un emploi similaire dans le secteur privé.

Les principales raisons invoquées par celles et ceux qui souhaitent quitter leur emploi sont la lourdeur de la tâche pour 65 %, le manque de reconnaissance pour 60 % et le salaire pour 40 %.

Une tâche beaucoup trop lourde

Le président du SPPMSNO-CSQ, Jean-Claude Major, ajoute que de nombreuses professionnelles et de nombreux professionnels déplorent ne pas pouvoir intervenir auprès de tous les élèves ayant des besoins, ni même agir dans un contexte de prévention.

Ainsi, 68 % des répondantes et répondants soutiennent que seuls les élèves qui présentent les problèmes les plus urgents ont accès aux services, alors que 39 % précisent qu’il s’agit principalement des élèves qui dérangent en classe ou qui sortent du cadre. De plus, le fardeau de la tâche est tel que 59 % des répondantes et répondants au sondage disent ne pas avoir le temps de faire d’interventions en prévention. En complément, 49 % du personnel professionnel interrogé reconnaît ne pas faire le nombre de suivis requis.

D’autres données qui sont, elles aussi, préoccupantes : 49 % des répondantes et répondants jugent qu’il n’y a pas suffisamment de ressources dans leur corps d’emploi, 37 % considèrent avoir un trop grand nombre d’écoles à couvrir, alors que 25 % déplorent perdre trop de temps dans les déplacements. Quant au manque de ressources professionnelles, les personnes interrogées l’attribuent à l’incapacité des directions à combler les postes (65 %), au non-remplacement des personnes absentes (53 %), à la difficulté à retenir les ressources professionnelles (47 %) et au non-remplacement des départs à la retraite (15 %).

Une situation de gestion de crise

« La rareté des ressources professionnelles, les besoins des élèves qui augmentent sans cesse, l’obligation d’effectuer d’autres tâches connexes, le non-remplacement des postes ou la difficulté d’attirer une relève lorsqu’il y a une ouverture de postes et bien d’autres éléments qui échappent au contrôle des professionnelles et professionnels font en sorte que plusieurs ont le sentiment de travailler constamment en situation de crise. Ce n’est donc pas facile, et c’est très épuisant physiquement et psychologiquement pour plusieurs de nos membres », termine Jean-Claude Major.

Une situation semblable partout au Québec

Pour sa part, le président de la FPPE-CSQ soutient que la situation difficile vécue dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue est semblable à celle vécue par le personnel professionnel partout à travers le Québec. « Notre sondage, qui a reçu plus de 3 000 réponses, indique qu’un pourcentage élevé de nos membres songe à quitter son emploi, pourcentage qui varie entre 23,5 % et 51,2 % selon les corps d’emploi. Les raisons invoquées, par ordre d’importance, sont la lourdeur du travail (63 %), le manque de reconnaissance (49 %) et le salaire (41 %). C’est dire à quel point la situation est sérieuse », de commenter Jacques Landry.

À noter que, parmi ceux qui envisagent de quitter leur emploi, la moitié d’entre eux souhaiteraient aller occuper un emploi semblable au privé où ils bénéficieraient de meilleurs salaires et conditions de travail.

Des faits saillants qui interpellent

Parmi les autres faits saillants ressortant du sondage mené auprès de l’ensemble des membres de la FPPE-CSQ au Québec, notons les suivants :

 78 % des répondants affirment que seuls les élèves ayant un problème jugé urgent ont accès à un service ;

 73 % ont identifié une impossibilité de faire le nombre de suivis qu’ils considèrent requis ;

 66 % mentionnent l’impossibilité de faire des interventions préventives ;

 56 % ont identifié le manque de ressources dans leur corps d’emploi comme première raison de la surcharge de travail.

Une négociation importante

En terminant, Jacques Landry presse le gouvernement du Québec de profiter de la négociation en cours pour discuter sérieusement avec les porte-parole de la FPPE-CSQ afin d’identifier des mesures concrètes, notamment pour régler les problèmes urgents de manque de ressources professionnelles. « Actuellement, les discussions, aux tables de négociation, piétinent. Le gouvernement ne propose rien de concret pour améliorer la situation actuelle, qui ne cesse de se détériorer », conclut le président de la FPPE-CSQ.

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