Ce sont près de 140 travailleuses et travailleurs qui se retrouvent sans emploi en ce début d’année et des économies locales qui doivent accuser un autre coup dur.
Rappelons que les deux magasins étaient déjà fermés en raison d’un conflit de travail qui perdurait depuis plusieurs mois. Un lock-out a été décrété au Provigo de Témiscaming en décembre 2012, alors que les employés du Loblaws de Rouyn-Noranda ont déclenché une grève en juin 2013.
La compagnie Loblaw avait annoncé en novembre dernier son intention de fermer définitivement ces magasins et s’était donnée le 7 février comme échéancier. Loblaw invoquait des motifs économiques pour justifier sa décision.
« Pour nous, c’est clairement un geste contre le mouvement syndical. L’entreprise a voulu créer un climat de peur et lancer un message aux autres syndicats de magasins à l’échelle du Québec : soumettez-vous aux conditions qu’on vous impose ou voyez jusqu’où nous sommes prêts à aller pour avoir gain de cause. C’est une stratégie qui est au pire sauvage et au mieux immorale », lance le président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec (CSN), Donald Rheault.
Se tenir debout
Le syndicat des travailleuses et des travailleurs de Provigo Témiscaming-CSN avait à peine fait une démonstration de solidarité en prévision des négociations pour le renouvellement de la convention collective, en portant un chandail sur lequel était inscrit « le respect avant tout », que la compagnie Loblaw décrétait un lock-out.
À la lumière de ces événements, quelques mois plus tard, alors que les négociations pour le renouvellement de leur convention collective piétinaient, le syndicat des travailleurs et travailleuses en alimentation de Place Rouanda a opté pour la grève.
Il est important de mentionner que l’employeur a été reconnu coupable de négociation de mauvaise foi, d’ingérence et d’avoir contrevenu à la Charte des droits de la personne en ce qui a trait à la liberté d’association.
Rappelons aussi que le salaire des employé-es du Provigo de Témiscaming n’avait pratiquement pas augmenté au fil des ans en raison d’un contexte économique difficile, et l’employeur ne comptait pas diminuer l’écart maintenant que l’économie prenait du mieux.
« Ce genre de grande entreprise n’aime pas les travailleurs qui se tiennent debout et n’hésite pas à frapper un grand coup pour faire mal. Nous ne pouvons que déplorer ce geste incompréhensible de l’employeur qui prive une région complète d’un service important, mais aussi de revenus essentiels », d’ajouter Donald Rheault.
Toujours pas d’entente au Maxi
L’autre supermarché appartenant à la compagnie, le Maxi de Rouyn-Noranda qui est en lock-out depuis août 2012, n’a pas fermé ses portes, mais ce conflit de travail est toujours en cours. Il est difficile de connaître les réelles intentions de la compagnie ontarienne au sujet de ce magasin. Les négociations sont toujours dans un cul-de-sac.
« Ce qu’on veut faire maintenant, c’est s’assurer que Loblaw va respecter ses obligations. On va faire le suivi juridique afin que toutes les sommes dues aux travailleurs et aux travailleuses leur soient versées dans les plus brefs délais », conclut Serge Fournier, président de la Fédération du commerce (FC-CSN).