Montréal, le 19 juin 2012 – Le Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ) s’inquiète de la tournure que prendront les événements à partir du 1er août prochain avec la fin de l’entente entre Postes Canada et le Ministère de l’Emploi et de la solidarité sociale sur la livraison à date fixe des chèques d’aide sociale. En effet, la fin de cette entente vient éliminer toute garantie pour les personnes assistées sociales de recevoir leur chèque pour le 1er jour du mois.
Pour la porte-parole du FCPASQ, Marie-Ève Duchesne, la situation pourrait être dramatique pour plusieurs personnes. « Va-t-on demander aux propriétaires des logements d’être compréhensifs et d’attendre quelques jours pour se faire payer ? Comment peut-on jouer ainsi avec la survie des personnes assistées sociales, personnes ayant déjà à vivre avec de nombreux stress financiers au quotidien ? » se scandalise la porte-parole. Le FCPASQ tient à rappeler qu’une prestation de base à l’aide sociale, pour une personne n’ayant pas de contrainte à l’emploi reconnue par le Ministère, se résume à 589$ par mois. « Pour bon nombre de personnes prestataires, les fins de mois sont des moments éprouvants. Pour bon nombre de ces personnes, l’annonce seulement de la fin de cette garantie peut faire augmenter d’un cran les stress et les inquiétudes déjà omniprésentes au quotidien. Comment la Ministre Julie Boulet va-t-elle pallier à cette absence de garantie ? En recommandant le dépôt direct ? C’est loin d’être une solution ! » ajoute la porte-parole.
Pour le FCPASQ, la solution de « mettre de la pression » pour que les personnes adoptent le dépôt direct n’est pas la voie qu’il faut utiliser. Confirmée par du personnel du cabinet de la Ministre Julie Boulet, cette solution semble la seule envisagée pour le moment. « Le Ministère nous dit qu’il est en attente actuellement afin de voir les réels impacts que la fin de cette entente aura sur les personnes avant d’envisager d’autres avenues. Les personnes qui le peuvent et qui le veulent ont déjà accès au dépôt direct. Pour d’autres, parce qu’elles ont des difficultés à lire ou à écrire, parce qu’elles sont en situation d’itinérance ou pour d’autres raisons, avoir un compte de banque n’est pas possible. Il faut d’ailleurs rappeler la position de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse sur les « obligations » au dépôt direct. N’est-ce pas une manière détournée de l’appliquer à l’aide sociale ? » La Commission avait statué, en novembre 2011, dans le dossier du crédit d’impôt pour la solidarité, que l’obligation de s’inscrire au dépôt direct comme condition d’obtention du crédit d’impôt pour la solidarité devait être éliminée, car cette mesure est discriminatoire et porte atteinte au droit à l’égalité.
Le FCPASQ exige que la Ministre Julie Boulet prenne ses responsabilités dans ce dossier et trouve les moyens nécessaires dès maintenant pour prévenir toutes les situations d’urgence qui pourraient arriver le 1er août. Le FCPASQ rappelle à la Ministre que la logique du marché ne s’applique pas quand il est question de personnes humaines.
Le FCPASQ est un regroupement national d’une trentaine d’organismes locaux ayant pour mission de défendre les droits des personnes assistées sociales.