Un événement dit non-partisan…
Alors que le Parti libéral du Québec tiendra un Forum des idées sur l’éducation au 21e siècle cette fin de semaine (25, 26 et 27 septembre), voilà que l’on constate que les discussions seront alimentées par des personnes issues essentiellement du milieu des affaires et de la gestion, dont un spécialiste de la commercialisation du savoir. Un groupe restreint, sans représentant du personnel de l’éducation, pour une question qui est pourtant cruciale pour l’ensemble de la population.
« Quand on s’attarde au contenu du programme de ce forum, qu’on note la provenance des participants, qu’on relève la vision commune des signataires d’un manifeste à l’effet que la réussite scolaire semble dépendre uniquement de l’école et des enseignants, sans tenir compte de la dimension sociale, on doit déplorer que les idées émises pendant cet événement ne seront discutées qu’entre personnes partageant une même philosophie, une même idéologie, protégées de tout véritable débat. Comment espérer un exercice de réflexion efficace sans la présence du personnel scolaire, qui connait les problématiques et les besoins en éducation et qui, depuis trop longtemps, porte l’école à bout de bras ? », dénonce Mme Chabot.
Une écoute très
sélective
Il y a déjà plusieurs mois, la CSQ a demandé au ministre de l’éducation, François Blais, de mener une réflexion large sur l’éducation en consultant les principaux acteurs du réseau, et ce, AVANT d’aller de l’avant avec des changements importants. Or, cette demande a été ignorée.
« Force est de constater que le gouvernement actuel fait de l’écoute sélective : il entend les voix du parti mais pas la voix des intervenants de première ligne du réseau, de dire Mme Chabot. Il n’a pas les deux pieds dans la réalité. En éducation, il est en train d’étouffer toute initiative qui visait la persévérance scolaire, un sujet qui mobilisait l’ensemble de la société et ses acteurs pour mener une lutte commune contre le décrochage scolaire. Cela s’ajoute à ces compressions lamentables et irresponsables - plus d’un milliard de dollars depuis six ans - dans les services aux élèves et les services de soutien scolaire. »
« Est-ce que le forum de cette fin de semaine vise à développer un système éducatif au service des entreprises ? Déjà, le premier ministre lui-même reconnaît que les compressions actuelles touchent les services à la population, dont ceux destinés aux plus vulnérables. Il ne faudrait quand même pas qu’à des coupes économiques on ajoute une vision commerciale de l’éducation. Si c’était le cas, on encouragerait une vulnérabilité de futurs travailleuses et travailleurs qui n’auraient pas un bagage académique suffisant pour évoluer dans le monde du travail. »