Aide sociale insuffisante pour couvrir les besoins de base
Avec l’explosion des prix, les personnes les plus pauvres sont actuellement maintenues dans une situation de très grande précarité qui affecte leur capacité à se nourrir, se loger ou s’habiller. Je reçois 770$ par moi à l’aide sociale. Des logements dits abordables se fond construire dans mon quartier et le coût d’un 3 1/2 et d’un peu plus de 1000$ par mois ! Non seulement ces logements sont inaccessibles, mais on se retrouve également dans une situation où l’on doit choisir entre l’épicerie, le loyer et notre santé !" dénonce Sarah Pelletier, prestataire de l’aide sociale et co-porte-parole de l’évènement.
Explosion de l’Itinérance
« Ce n’est pas surprenant de voir une explosion du nombre de personnes en situation d’itinérance, ça fait des années que les groupes le répètent », dénonce d’emblée Laurent Lévesque qui travaille avec les personnes prestataires de l’aide sociale. « Si tu n’as pas une place en HLM ou dans une coop, c’est rendu impossible de trouver un endroit où rester, même dans une chambre ! Le gouvernement promet d’investir dans le logement, alors qu’il vient de mettre la hache dans le seul programme de développement de logement social : Accès-Logis. Les logements qu’on promet de construire seront livrés quand dans 3 ou 4 ans ? Et seront-ils accessibles pour les gens qui n’ont même pas de quoi se payer une chambre ? » questionne le porte-parole.
Pauvre à temps plein
La pauvreté touche de plus en plus de personnes au Québec, selon l’IRIS, une personne qui travaille à temps plein au salaire minimum touche 78% du revenu viable. C’est dire qu’au Québec on peut travailler à temps plein sans arriver à vivre dignement. « C’est évident qu’en gardant le statu quo d’un salaire minimum insuffisant on fragilise des ménages qui peuvent au premier obstacle voir leur situation économique basculée. C’est urgent de renflouer les organismes d’aide alimentaire, ceux qui offrent de l’hébergement d’urgence, mais il faut agir sur les causes. En mettant des plasters sur des plaies ouvertes on n’arrête pas l’hémorragie, s’indigne, » Vania Wright-Larin de Regroupement d’éducation populaire en action communautaire.
Bilan de la CAQ : la pauvreté est un choix politique
Lors du panel qui avait lieu ce matin, les discussions citoyennes ont abordé différentes solutions pour enrayer la pauvreté. « Il faut trouver une manière de renverser la vapeur. Des solutions, il y en a plein ! L’aide sociale devrait au moins permettre de couvrir ses besoins de base, c’est le minimum. Suffisamment de logements sociaux pourraient régler une partie de la crise du logement et permettre de loger les personnes itinérantes avec un accompagnement adéquat. Même les personnes qui travaillent ne sortent pas nécessairement de la pauvreté en ce moment, le salaire minimum est trop bas ! » s’exclame Laurent Lévesque.
Force est de constater que le gouvernement de la CAQ n’a pas les priorités à la bonne place. « Le gouvernement dispose des marges des leviers budgétaires et connaît les solutions pour régler les multiples crises que nous vivons, mais ils refusent d’entendre les messages répétés des groupes de lutte à la pauvreté. Ce gouvernement est déconnecté de la détresse vécue par la population qu’il est censé défendre et représenter, » exprime Azélie Rocray.
Une année qui s’annonce mouvementée
Les groupes du RÉPAC 03-12 et du CLAP-03 voient l’année qui s’en vient avec détermination. Une réforme à l’aide sociale devrait voir le jour d’ici peu, la mise à jour économique du 7 novembre prévoit des sommes pour le logement et un plan de lutte à la pauvreté est prévu pour l’hiver 2024. Le gouvernement a l’opportunité de faire les bons choix pour la population et on va être présent pour lui rappeler, conclut Vania Wright-Larin.
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