Cette dinde ou ce beau repas de Noël que vous nous avez offert, que nous devrons probablement manger seuls, faute de ne pouvoir aller dans nos familles par manque de moyens financiers ou par rupture avec notre monde, famille ou amis, à cause de la honte d’être un BS. Parce que nos proches aussi croient les préjugés sur les BS véhiculés partout dans la société ! Quel regard porterez-vous sur nous le reste de l’année ? Nos besoins sont pourtant aussi criants qu’en cette période des fêtes.
Nous convenons tous que la guignolée se fait avec générosité. Mais est-ce une générosité sincère ou un moyen de soulager sa conscience ? Devons-nous parler d’une période d’hypocrisie ? Cette charité sincère ou non n’a aucun impact sur la pauvreté. Quand la charité remplace la solidarité et que les aides de dernier recours pour soulager la misère sont les banques alimentaires, les guignolées, les soupes populaires et les organismes communautaires, il faut se poser des questions.
Des ministres ont pris des décisions et n’ont pas pris leurs responsabilités, c’est-à-dire celle d’assurer le bien-être de tous et de toutes. Ces ministres pourraient prendre d’autres moyens (plus durables dans le temps qu’une guignolée) qui assureraient une réelle redistribution de la richesse. Par exemple, faire payer sa juste part d’impôt aux personnes et entreprises riches, mettre fin à l’évasion fiscale, hausser les salaires et les prestations d’aide sociale, etc. À court terme, le gouvernement pourrait ne pas mettre en application la loi 70 et hausser le salaire minimum à 15$.
La vraie solidarité c’est se battre pour qu’il n’y ait plus de personnes en situation de pauvreté, c’est se battre contre l’évasion fiscale, pour du logement social, c’est avoir des gestes de solidarité envers les personnes assistées sociales. C’est donner fièrement à la cagnotte collective, soit par les impôts, et exiger que la richesse collective profite à tous et à toutes.
Les ministres des Finances et de la Solidarité sociale ont-ils fait un beau don pour les plus pauvres cette année ?
Les militants et militantes de l’Association pour la défense des droits sociaux du Québec métro.