Édition du 23 avril 2024

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Accessibilité à l’éducation

Le 1er mars 2012 . La région de Québec n’a pas les moyens de se passer de diplômés (Québec solidaire, Capitale-Nationale)

Québec – À l’occasion de la grande manifestation étudiante du 1er mars, un groupe de militants et de sympathisants de Québec solidaire en provenance de plusieurs régions se sont rassemblés pour appuyer inconditionnellement les revendications étudiantes. En effet, le parti a pris fermement position en faveur de la gratuité scolaire à maintes reprises. Québec solidaire entend donc maintenir la pression auprès du gouvernement pour assurer l’équité en matière d’éducation. Le député Amir Khadir a notamment déposé une motion de censure à ce sujet à l’Assemblée nationale.

En dépit de l’opposition générale, le gouvernement ne semble pas vouloir négocier avec les étudiants ce qui inquiète beaucoup les porte-parole solidaires. Serge Roy, candidat dans Taschereau, remarque que « le parti Libéral est non seulement en rupture avec la population québécoise et avec les intérêts du Québec, il est en rupture avec ses propres valeurs. Car il faut se souvenir que ce sont les libéraux qui ont, sous la gouverne de Jean Lesage, propulsé le Québec dans la modernité. Au coeur de ce projet, il y avait : l’accessibilité du système d’éducation ! » Rappelons, qu’à la suite de cette révolution, le taux de diplomation universitaire des 25-44 ans au Québec a presque triplé, passant de 10 % en 1966 à 27 % en 2006.

La hausse des frais de scolarité n’est plus seulement remise en cause par les étudiants eux-mêmes, ils ont reçu la semaine dernière l’appui de la Coalition de Québec et Chaudière-Appalaches opposée à la tarification et à la privatisation des services publics. 43 organismes de la région de la Capitale-Nationale ont signé une déclaration afin de dénoncer cet impôt déguisé et régressif touchant de façon disproportionnée le citoyen ordinaire. Monique Voisine, porte-parole de Québec solidaire pour la région, témoigne de la détresse que vivent au quotidien de nombreuses familles : « Il y a une tendance lourde qui s’est installée visant l’abolition de la gratuité des services publics : nous vivons beaucoup plus d’inégalité et les gens, actuellement les étudiantes et les étudiants, ont raison de s’indigner. La création de la richesse n’a aucun sens pour tous ceux et celles qui n’en profiteront jamais, mais à qui on demande de contribuer davantage. »

Du côté des jeunes, ceux-ci ne craignent pas uniquement pour leur avenir personnel, ils voient dans cette mesure un dangereux dérapage de la mission de l’État québécois. Raphael Langevin de Québec solidaire – Université Laval a déclaré : « On tente de renverser les responsabilités et on impose aux jeunes des choix qu’ils ne devraient pas avoir à faire. Le résultat est prévisible et inquiétant : on verra une diminution de la fréquentation universitaire et une diminution des taux de diplomation avec toutes les conséquences négatives que ça implique. Qui va prendre en charge les problèmes de société criants auxquels nous faisons face si l’on gaspille le talent et les ambitions d’un large pan de la population ? On ne peut pas se permettre un tel gaspillage ! »

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