Pour une fiscalité plus juste
La formule complexe, voire confuse, de la nouvelle taxe ne réussit pas à éliminer l’irritant principal de l’ancienne taxe santé, soit son caractère régressif. Cette réforme ne vient pas abolir le Fonds de financement des établissements de santé et services sociaux (FINESSS) ce qui augmente l’opacité des décisions financières du gouvernement. Le SISP croit fermement que le financement des services publics doit se faire par le biais du Fonds consolidé et à l’aide d’une fiscalité plus juste et plus progressive. En ce sens, le refus de toute hausse d’impôt des plus hauts revenus, opposée par les libéraux et la Coalition avenir Québec, pas plus que la réduction des dépenses que souhaite cette dernière comme alternative, ne sont des avenues acceptables. En outre, les entreprises québécoises ayant une imposition parmi les plus basses au monde, il y a aussi une marge de manœuvre de ce côté que doivent choisir les élus.
Un programme édulcoré
Avec l’abandon des hausses d’impôt sur le gain en capital et sur les dividendes et l’ajout d’un nouveau palier d’imposition augmenté de 1,75 % seulement, il reste fort peu d’éléments du projet de réforme de la fiscalité des particuliers proposé par le nouveau gouvernement. « Le gouvernement aurait gagné à faire preuve d’une plus grande créativité fiscale pour mieux redistribuer la richesse. Il est déplorable de constater qu’au cours des dernières semaines, les groupes et les lobbys de droite, de concert avec les partis d’opposition, ont exploité la position minoritaire du gouvernement et ont mené une grande campagne de peur face à laquelle le gouvernement a cédé avec empressement. Il serait nécessaire d’entreprendre un vaste débat de société sur le type de fiscalité que nous souhaitons. Pour nous, l’objectif d’assurer un financement adéquat des services publics tout en rétablissant l’équité dans les contributions de chacun dans leur financement n’est pas au rendez-vous » conclu, madame Chabot.