Édition du 12 mars 2024

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Québec

Le phénomène des évictions de locataires sévit partout au Québec

Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) dévoile aujourd’hui les résultats de sa compilation annuelle sur les reprises de logement et les évictions. Pour une 2e année consécutive, le RCLALQ note une augmentation importante du nombre de locataires qui visitent un comité logement car leur propriétaire tente de les évincer. Alors que la crise du logement est loin de s’affaiblir au Québec, le temps presse pour que la ministre de l’Habitation Andrée Laforest intervienne afin de protéger les locataires contre tout type d’éviction.

Selon les données récoltées par les membres du RCLALQ (échantillon de 874 dossiers), c’est 53% des tentatives de reprise et d’éviction qui sont effectuées par des propriétaires ayant acquis l’immeuble depuis moins de 1 an. « Dans de nombreux cas, il s’agit de propriétaires qui veulent ‘’optimiser’’ leur investissement en évinçant les locataires pour ensuite augmenter abusivement les loyers. Ce sont d’ailleurs les locataires de longue date qui sont davantage visés : 50% occupaient leur logement depuis au moins 10 ans et plus du tiers depuis 15 ans. Ces ménages locataires payaient en moyenne un loyer de 767$ par mois, ce qui est beaucoup plus bas que le loyer moyen de 844$ au Québec selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) », affirme le porte-parole du RCLALQ, Maxime Roy-Allard.

Évictions de locataires : un fléau partout au Québec

Les évictions de locataires sont loin de se limiter aux quartiers centraux de Montréal. À titre d’exemple, dans la région de Québec, 90 locataires ont fait appel aux services d’information du Bureau d’animation et information logement (BAIL) à propos d’une reprise de logement, d’une éviction ou d’une rénoviction, soit cinq fois plus qu’il y a deux ans. « On voit de plus en plus de propriétaires d’immeubles, particulièrement dans les quartiers populaires de Québec, utiliser des stratagèmes malveillants visant à obtenir le départ définitif de locataires en place depuis souvent de nombreuses années. Pour augmenter la marge de profit au maximum, la turpitude du capital immobilier est sans limites », dénonce Jonathan Carmichael, organisateur communautaire au BAIL.

Les solutions existent

Le RCLALQ réclame le retrait complet des dispositions du Code civil du Québec permettant l’éviction aux fins de subdivision, agrandissement et changement d’affectation. Concernant les reprises de logement, elles doivent être interdites pour tous les secteurs où le taux d’inoccupation est inférieur à 3% et les indemnités versées aux locataires lors d’une reprise devraient être considérablement augmentées (équivalentes à 12 mois de loyer). La ministre Andrée Laforest doit également instaurer un contrôle obligatoire des loyers et un registre des loyers pour empêcher les tactiques d’éviction qui visent à augmenter rapidement le prix des logements.

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