Édition du 26 mars 2024

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Assurance-chômage

Les Sans-Chemise veulent du changement !

MONTRÉAL, le 16 oct. 2015 - La Coalition des Sans-Chemise a été partie prenante des élections fédérales pour réclamer des améliorations substantielles au programme d’assurance-emploi.

Au nombre des grands objectifs visés par la Coalition, on retrouve :

 une amélioration importante de l’accessibilité au régime d’assurance-emploi ;

 une augmentation notable du taux de prestations ;

 une plus longue période de prestations ;

 une réelle caisse autonome ;

 l’abolition du délai de carence.

Pour mener à bien cette campagne, les Sans-Chemise se sont inscrits comme « tiers » auprès du directeur général des élections du Canada et ils ont déployé, sur l’ensemble du territoire québécois, une panoplie d’outils de communication et de publicité, dont une pancarte électorale et du matériel vidéo.

Lors d’une conférence de presse tenue à Montréal, ce matin, les leaders de cette coalition, soit Pierre Céré, porte-parole du Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC), Daniel B. Lafrenière, secrétaire-trésorier de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), et Jean-Claude Rocheleau, directeur général de l’Alliance québécoise des techniciens de l’image et du son (AQTIS), ont tracé un bilan de cette campagne.

L’assurance-emploi, un enjeu présent au cours de la campagne électorale

Le premier constat est que l’enjeu de l’assurance-emploi a été au cœur de la campagne électorale, comme jamais auparavant. La campagne des Sans-Chemise a donné des résultats. Ainsi, le Parti libéral du Canada (PLC), le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Bloc Québécois (BQ) ont tous trois pris des engagements visant des correctifs importants au régime d’assurance-emploi. D’ailleurs, rappelons qu’à peine 38 % des chômeurs ont accès à des prestations d’assurance-emploi, ce qui représente un plancher historique.

Des partis politiques qui prennent des engagements

D’entrée de jeu, les trois représentants constatent que ces trois partis politiques (PLC, NPD et BQ) ont pris l’engagement ferme d’annuler les changements apportés par le gouvernement Harper en 2012 et 2013.

Daniel B. Lafrenière, de la CSQ, relève que « le NPD propose une caisse autonome, un seuil unique d’admissibilité fixé à 360 heures, un taux de prestations calculé sur les 12 meilleures semaines, l’ajout de 5 semaines de prestations dans les régions affectées par un taux de chômage élevé, en plus d’une bonification des prestations maladie et compassion ».

Jean-Claude Rocheleau, de l’AQTIS, souligne que « le Bloc québécois propose aussi une caisse autonome, un seuil d’admissibilité à 360 heures, une hausse du taux de prestation à 60 %, une plus longue période de prestation et l’annulation du délai de carence ».

Pierre Céré, du CNC, rappelle que, « dans le cas du Parti libéral du Canada, il s’agit d’engagements clairs, comme on n’avait pas vu ce parti en prendre sur cette question depuis très longtemps : réduire le délai de carence à une semaine, mettre fin au critère d’admissibilité de 910 heures et améliorer substantiellement les prestations de compassion ». De l’avis des trois représentants, il y a là les bases d’un renouveau.

Une caisse qui dégage des surplus

Les représentants de la Coalition ont témoigné du fait que la caisse d’assurance-emploi dégage des surplus importants. Ainsi, selon le rapport actuariel, la caisse de l’assurance-emploi a enregistré des surplus de 2,9 milliards de dollars en 2013 et de 4 milliards en 2014 ; les prévisions sont de l’ordre de 4,6 milliards pour 2015 et de 3,3 milliards pour 2016. Pour la Coalition, il est manifeste qu’aucun gouvernement ne pourra plaider le manque de fonds pour refuser de mettre en place les modifications demandées.

Au-delà de toute partisanerie : des solutions pour aider les sans-emploi

Les Sans-Chemise ont rappelé que « la solution aux problèmes du régime d’assurance-emploi est politique ». C’est pourquoi ils ont lancé un appel urgent : « La classe politique dans son ensemble doit s’engager, au-delà de toute partisanerie, à régler les problèmes que nous soulevons. C’est un enjeu majeur qui détermine la sécurité économique de centaines de milliers de travailleurs et travailleuses chaque année. Nous poursuivrons nos actions après les élections, jusqu’à l’obtention de résultats tangibles ».

Conseil national des chômeurs et chômeuses

Le Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC) est l’expression et la force organisées du rassemblement de groupes oeuvrant à la défense et à la promotion des droits des chômeurs et chômeuses, et plus largement des travailleurs et travailleuses avec ou sans emploi. Le fondement de son activité et de son action vise la mise en place d’un régime d’assurance-chômage juste et d’accès universel, assurant à chacun et à chacune respect et dignité par l’obtention d’un revenu de remplacement lors d’une période de chômage.

Le Conseil national des chômeurs et chômeuses croit aux valeurs essentielles du partage et de la solidarité. En ce sens, il considère que les biens et les richesses produits par la société doivent être mis au service de la communauté, assurant à chacun et à chacune une vie reposant, entre autres, sur un accès inaliénable aux soins de santé, à l’éducation et au logement, et sur le droit au travail.

Le Conseil national des chômeurs et chômeuses croit que le bon fonctionnement de notre société doit s’appuyer sur une vision du développement durable, respectueux de ses populations et de l’environnement, et articulé dans son ensemble, et dans toutes ses sphères, sur la démocratie et le respect des différences.

Le Conseil national des chômeurs et chômeuses est un réseau autonome d’action, d’éducation et de sensibilisation qui repose sur la volonté commune de groupes autonomes. Indépendant, tout comme ses groupes membres, de toute idéologie, organisation, parti politique ou lieu de pouvoir institutionnel, le Conseil national des chômeurs et chômeuses est libre de ses choix. Sa cause est celle de la justice et de l’équité ; ses valeurs sont celles de la démocratie, du partage et de la solidarité ; sa volonté est imperturbable.

Le Conseil national des chômeurs et chômeuses s’inscrit donc dans un projet de transformation sociale. En ce sens, il tissera des liens et développera des alliances, se voulant les plus larges possibles, avec d’autres acteurs de la société, dans une perspective de solidarité internationale aussi, qui recherchent les mêmes fins.

http://www.lecnc.com

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