Les salaires sont au cœur de la négociation : en raison d’une structure salariale trop contraignante et trop complexe, la vaste majorité des employé-es ne gagnent que 15 cents au-dessus du salaire minimum, même si certains cumulent plus de 15 ans de service pour le même employeur.
« Malgré nos relances, malgré deux jours de grève la semaine dernière, nous n’avons aucun retour de la part de la direction de Renaud-Bray », déplore la porte-parole du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Librairie Renaud-Bray-CSN, Isabelle Nadeau. « Les négociations ne vont nulle part depuis un an. En dépit d’un jugement très sévère à l’endroit de Renaud-Bray de la part du Tribunal administratif du travail, qui lui reproche de négocier de mauvaise foi, nous ne constatons malheureusement aucun changement dans l’attitude intransigeante de l’entreprise. »
Les employé-es demandent que le salaire d’embauche soit fixé à 1,15 $ au-dessus du salaire minimum pour les commis ainsi qu’à 1,40 $ au-dessus du salaire minimum pour les libraires. Ils réclament également une progression salariale en fonction des années de service. Les discussions achoppent par ailleurs sur l’accès à la formation et à des pauses, notamment. De son côté, l’employeur voudrait imposer différents reculs quant à la prise de congés et exige un rehaussement des disponibilités minimales des salarié-es.
« Au cours des derniers mois, Renaud-Bray a multiplié les interventions pour discréditer le syndicat plutôt que de se pointer à la table de négociation avec des mandats », déplore le vice-président de la Fédération du commerce-CSN, Serge Monette. « Nous faisons face à un employeur antisyndical qui n’est même pas capable de respecter ses obligations de négociation envers ses employé-es. Nous espérons grandement que la clientèle respecte les lignes de piquetage durant le conflit de travail. »
Renaud-Bray coupable d’entrave, d’ingérence et de négociation de mauvaise foi
Dans une décision rendue le 5 août dernier à la suite d’une plainte déposée par le syndicat, le Tribunal administratif du travail déclarait la direction des succursales de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale coupable d’avoir entravé les activités syndicales et d’avoir manqué à son obligation de négocier de bonne foi. Le tribunal reprochait à l’employeur ses nombreuses communications envoyées aux salarié-es pour discréditer le syndicat, tout comme son attitude intransigeante à la table de négociation.
Pour la vice-présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches-CSN, Mélanie Pelletier, Renaud-Bray ne semble pas avoir pris acte de cette condamnation. « Au cours des dernières semaines, par deux fois, l’employeur a expulsé des lieux de travail le président du syndicat, alors que celui-ci rencontrait les membres du syndicat pour les informer de la négociation. Encore cette semaine, Renaud-Bray tentait d’intimider les employé-es en laissant planer des doutes quant à un lock-out. Cette situation doit cesser, Renaud-Bray doit négocier sérieusement. »
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