Édition du 26 mars 2024

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Syndicalisme

Les employé-es de soutien du secteur scolaire préparent leurs prochaines négociations - Pour un environnement de travail sain dans nos écoles (CCMM-CSN)

MONTRÉAL, le 14 janv. 2019 - Les syndicats représentant les employé-es de soutien de la Commission scolaire de Montréal ont tenu des assemblées afin de consulter leurs membres en préparation de la prochaine ronde des négociations du secteur public. Il y a été notamment question de santé et de sécurité, de reconnaissance du personnel et de stabilité d’emploi dans un contexte où le nombre d’actes de violence à l’égard du personnel est en forte augmentation.

Violence

« La multiplication des gestes de violence visant notamment le personnel de soutien des écoles et l’augmentation de la clientèle présentant des comportements violents doivent interpeller sérieusement tous les acteurs du domaine de l’éducation. La prochaine ronde de négociations doit contribuer à la mise en place de solutions concrètes », explique la vice-présidente responsable de la négociation de la Fédération des employé-es de services publics (FEESP-CSN), Stéphanie Gratton. La FEESP-CSN représente plus de 5500 employé-es de soutien technique, paratechnique, administratif et manuel de la commission scolaire de Montréal.

« La FEESP-CSN travaille actuellement à dresser un portrait provincial de la situation afin de raffiner la recherche de solutions. Il serait donc hâtif de tirer des conclusions définitives. Toutefois, il est déjà clair que les gestes de violence sont en de plus en plus fréquents : dans certaines commissions scolaires, on recense plusieurs actes de violence par jour » poursuit la présidente du secteur scolaire de la FEESP-CSN, Annie Charland.

« Après des années de compressions dans les services, il est urgent de nous redonner plus de ressources pour bien faire notre travail, enchaîne le président de l’Association professionnelle du personnel administratif, Michel Picard. Au niveau des services centraux, le manque de bras est criant pour le personnel de soutien administratif. Les cas de surcharge de travail et d’épuisement professionnel sont de plus en plus fréquents. Dans les écoles, ce sont les techniciens en loisirs, en documentation, de travaux pratiques et de travail social qui ont fait les frais des coupes des dernières années. Des bibliothèques fermées 50% du temps, est-ce normal ? Et je m’en voudrais de passer sous silence la façon dont le personnel des services de garde est affamé par des diminutions d’heures afin de dégager des surplus pour les écoles. On se demande ensuite les raisons pour lesquelles nos listes de priorité d’embauche sont vides. »

« Il faudra réinvestir dans le réseau de l’éducation, c’est évident, et ce, sans oublier l’entretien des bâtiments enchaîne Gilbert Ducharme, le président de l’Association des concierges des écoles du district de Montréal (ACEDM-CSN). Des décennies de compressions et de sous-financement ont entraîné une dégradation inquiétante des bâtiments. »

« Le Conseil central du Montréal métropolitain−CSN dénonce depuis plusieurs années l’état de délabrement des écoles de Montréal ainsi que le manque de ressources et de main-d’œuvre pour palier à ce problème majeur. Les besoins de l’école montréalaise sont immenses tant en ce qui a trait à l’entretien des bâtiments qu’en matière de soutien aux élèves » insiste la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN, Dominique Daigneault.

Sous-traitance

« Les salaires octroyés aux ouvriers spécialisés des commissions scolaires (menuisier, soudeurs, tuyauteur, électriciens, etc.) sont largement inférieurs aux conditions offertes dans le secteur privé. » Par conséquent, les établissements ont de plus en plus de difficultés à retenir leur personnel expérimenté et se tournent vers la sous-traitance. « Sur le seul plan financier, être dépendant du privé au lieu de compter sur ses propres salarié-es ne tient pas la route, explique Rémi Desrosiers, président du Syndicat national des employées et employés de la Commission scolaire de Montréal (SNEE-CSN). Mais cela va beaucoup plus loin. Les sous-traitants n’ont aucun sentiment d’appartenance alors que nos ouvriers sont attachés à leur milieu et ont à cœur la qualité de vie dans nos écoles. Ils ont le souci constant de bien entretenir les bâtiments et ils interviennent de façon préventive. »

Reconnaissance et stabilité

À l’issue de la tournée de tous les syndicats, le secteur scolaire de la FEESP-CSN compilera les interventions afin de bâtir un cahier de revendications qui constitueront le cœur des négociations pour le personnel du secteur scolaire. Parmi les sujets de préoccupation, outre la violence en milieu de travail et la sous-traitance, il faut s’attendre à ce que des revendications historiques de la FEESP-CSN soient réitérées, notamment en ce qui a trait à la pleine reconnaissance de la contribution du personnel de soutien au succès scolaire et à la stabilité des emplois.

Notons que cette tournée porte sur les conditions de travail et les enjeux propres aux commissions scolaires. Pour ce qui est des enjeux communs à tous les employé-es de l’État, comme les salaires, les consultations se sont tenus par le biais d’un sondage qui a été envoyé à l’ensemble des 150 000 travailleuses et travailleurs du secteur public membres de la CSN. Les syndicats déposeront leurs demandes de négociation le 30 octobre 2019. Les conventions collectives viennent à échéance le 31 mars 2020.

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