Édition du 23 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Québec solidaire

Les réseaux et la commission thématique altermondialisation et solidarité internationale

Étendre l’action du parti dans les mouvements, mobiliser les membres et les associations locales sur les enjeux sociaux, présenter l’option des solidaires comme une réponse aux crises et à la montée des droites, voilà entre autres les défis qui attendent les réseaux de QS. Le présent document vise à présenter les motifs et les objectifs de la mise en place de réseaux, à partir de l’expérience des cinq dernières années de travail de la commission thématique altermondialisation et solidarité internationale (CT alter).

Par la même occasion, nous voulons situer cette instance de regroupement sectoriel des membres de Québec solidaire dans la charpente de QS. L’objectif est de valoriser la synergie nécessaire entre les différentes composantes du parti, en particulier avec les commissions thématiques (CT), avec qui les réseaux partagent des préoccupations communes. Il s’agit d’une vision du développement du parti qui étend son rayonnement dans tous les secteurs de la société québécoise.

Du positionnement programmatique au travail d’éducation populaire

Depuis plus de cinq ans, la CT alter a progressivement développé des perspectives qui l’a amenée à mettre en place des activités d’éducation et de sensibilisation des membres et des instances du parti, et même plus largement, auprès du public. La CT alter publie un bulletin électronique Flash solidarité et opère une page Facebook, tout en faisant écho à différentes campagnes de solidarité. Elle a organisé des activités lors des congrès et conseils nationaux, a contribué à faire venir des invité.es internationaux. Elle a participé à des mobilisations des réseaux de solidarité et à différentes coalitions, dont Échec à la guerre. L’élaboration de résolutions au bénéfice du Comité national de coordination (CCN), du Conseil national (CN) ou du congrès concrétisait l’expression de la solidarité du parti.

Mise en place d’une assemblée générale de la CT alter

À travers cette évolution, la CT alter a mis en place une assemblée générale annuelle en 2020, qui s’est tenue juste à la veille de la pandémie. Cette décision s’inscrit dans le développement du parti. Le congrès de 2019 adopte des modifications aux statuts de la commission politique qui élargissent le rôle des CT dans la production « de documents et l’organisation d’activités de réflexion et de formation ». Elle s’inscrit donc dans le projet d’étendre le travail de la CT alter auprès des membres et des instances, à partir d’un fonctionnement plus mobilisateur et plus démocratique. Voici, en résumé, l’organisation qui fut adoptée par les membres de la CT : ? L’organisation du travail de la commission inclut une assemblée générale annuelle (fin de l’année ou début de la nouvelle année). Elle repose sur un secrétariat mandaté pour soutenir la personne élue et responsable de la CT en regard des relations avec l’aile parlementaire, auprès du comité consultatif sur les relations internationales, de la commission politique ou de tout autre comité dans lequel la participation de la CT est requise.

Le secrétariat est composé de la personne responsable élue en CN, de la personne désignée par l’assemblée générale de la CT pouvant agir à la coordination et de toute autre personne intéressée à assumer des responsabilités au sein du secrétariat.

CT alter 2021, Quelques considérations sur le plan de travail 2021, 11 janvier 2021 Bref, cette nouvelle approche du travail de la CT alter jette les bases d’un regroupement sectoriel en solidarité internationale. Elle amène la CT alter à renforcer les liens avec les réseaux ou les regroupements sociaux et de solidarité, ici comme ailleurs dans le monde. Il s’agit d’ancrer le contenu du travail de sensibilisation de la CT alter dans les préoccupations des mouvements de solidarité internationale. La présence du parti au sein de ces mouvements prend alors une importance de premier plan pour crédibiliser le travail de solidarité que les solidaires peuvent développer.

Les limites de la CT alter et le projet de réseau militant

Au bilan de cette évolution, on doit faire le constat qu’une CT ne peut pas agir comme un réseau, parce qu’ils n’ont pas les mêmes fonctions. Une CT peut difficilement mettre en place un fonctionnement basé sur le regroupement sectoriel des membres. Le fonctionnement en assemblée générale est le propre d’un réseau et non pas d’une commission. Un tel fonctionnement pèse lourd dans la tâche d’une CT.

Le tournant entrepris par la CT alter vers un travail d’information et d’éducation, les liens développés avec différentes organisations sociales et la mise en place d’une assemblée annuelle la transforment progressivement vers un fonctionnement de réseau. La CT ne peut assumer toutes ces tâches nouvelles, tout en assurant une présence active au sein de la CP. C’est pourquoi l’assemblée générale de 2022 a convenu d’adopter le projet de mettre en place un réseau militant en solidarité internationale. Dans le document d’orientation Pour une politique de solidarité internationale de Québec solidaire, est apparue la proposition suivante adoptée par l’assemblée générale comme perspective de travail de la CT alter : Lancement d’un réseau militant en solidarité internationale de Québec solidaire, comme aile militante de la commission altermondialiste qui conserve un rôle de conseil et de veille auprès du parti et de ses instances. Centré sur la solidarité en action, le réseau militant aurait un double mandat :

1. sensibiliser et mobiliser les membres et les instances du parti aux initiatives altermondialistes et en solidarité internationale, de concert et en appui avec la commission ;

2. participer, dans leur milieu, aux campagnes locales et nationales et aux actions en solidarité internationale du parti et aussi des organisations sociales, sans tomber dans l’électoralisme ou l’instrumentalisation des mouvements.

Adopté avec amendements par l’assemblée générale de la CT alter du 19 février 2022

Aux origines des réseaux militants Les réseaux militants sont apparus dès le début comme partie intégrante de la démarche des solidaires. En effet, le premier alinéa de l’article15 qui est déjà dans les statuts indique que « Le parti encourage ses membres à se regrouper dans des comités sur la base de leur implication dans un même mouvement social ou milieu militant ».

Les modifications et ajouts, que le CCN propose à partir de travaux qui ont impliqué les réseaux existants, sont de les valoriser et de leur reconnaître une autonomie organisationnelle et aussi au plan de la représentation. Ils pourront participer à définir le plan de mobilisation nationale et auront des représentant.es au CN et au congrès. Les réseaux disposeront d’un budget, pourront créer des comités et développer des relations avec les mouvements et organisations. Un soutien politique, technique et militant leur sera accordé.

Le projet des solidaires d’œuvrer pour développer une société qui se décline suivant son programme de gauche, écologiste, féministe, démocrate, altermondialiste, et aussi antiraciste et décolonial. Il s’agit d’un projet qui engage la société dans une démarche de transformation sociale, économique, culturelle dont l’ampleur dépasse la capacité du parti à la réaliser. La mobilisation de la population sera nécessaire. Le parti a un rôle à jouer, mais ce sont les mouvements qui ont la force de mobiliser la population pour « déplacer les montagnes ». C’est pourquoi il devient nécessaire de développer des médiations qui permettent au parti de plonger dans les mouvements pour les renforcer et les accompagner à assumer leur rôle. Une telle approche doit tirer toutes les leçons des caricatures de démocratie qu’ont présentées les états socialistes du siècle dernier.

Les fonctions des commissions et celles des réseau

xLa fonction essentielle de la CP et des CT est de faire des recommandations aux instances nationales sur le programme et la plateforme et de donner leur avis sur toute autre question d’intérêt politique pour le parti. Le mandat des réseaux est tout autre. Un réseau comprend des fonctions de recrutement et de mobilisation. Le rôle des réseaux est ancré dans l’action et la mobilisation externe au parti. Les réseaux visent à consolider des liens entre militantes et militants sur les enjeux des mouvements sociaux. C’est pourquoi, ses fonctions de représentation interne s’intéressent en premier lieu aux plans de mobilisation qu’au programme. Il en est de même avec les autres instances comme les commissions nationales ont pour but de faire valoir les dimensions qui les réunissent, mais n’a pas de fonction de mobilisation et de recrutement.

Il est nécessaire que chaque réseau soit représenté dans les instances, car le réseau syndical ne peut pas être représenté par le réseau de la solidarité internationale.

Les limites des réseaux

Un réseau ne se définit pas comme un cercle de discussion. Un réseau peut même acquérir une visibilité externe pour son travail. Pour un parti de plusieurs milliers de membres, il importe de témoigner du poids qu’il dispose dans les secteurs.

Néanmoins, la mise en place d’un réseau ne résout pas toutes les dimensions des relations avec les mouvements. La création d’un réseau sectoriel n’amènera pas l’affiliation des membres dans chacune des circonscriptions du Québec, voire même dans toutes les régions. Un travail en convergence entre les associations, les Commissions thématiques et les réseaux est nécessaire.

La place des CT au sein des réseau

xDans le cas de la solidarité internationale, la CT et un éventuel réseau doivent travailler ensemble. C’est pourquoi nous songeons à prévoir que la personne responsable politique de la CT soit automatiquement sur la coordination du réseau. Dans d’autres secteurs, il peut en être autrement. Ceci dit, nous croyons important d’établir un fonctionnement convergent et collaboratif entre le réseau et la CT qui partagent les mêmes préoccupations.

Mieux reconnaître les réseaux militants

Le prochain congrès se penchera sur des modifications aux statuts concernant les réseaux. On comprend donc qu’il s’agit d’une première. Ainsi, la valorisation de l’engagement sectoriel des membres ne se conclura pas avec l’automne 2023. Nous devrons poursuivre la réflexion pour défendre et possiblement renforcer les réseaux dans le parti.

Mais permettre aux réseaux de jouer le rôle stratégique qui leur revient, il devient nécessaire d’accorder des moyens accrus pour soutenir la participation des membres aux divers mouvements sociaux et aux actions que ceux-ci peuvent entreprendre. Ces moyens accrus permettraient de dynamiser un élément essentiel de synergie au sein du parti, en crédibilisant les propositions des réseaux auprès des instances locales.

Nous appelons donc à promouvoir l’adoption des modifications aux statuts concernant les réseaux, et à préparer des ajouts, le cas échéant, qui permettent de mieux reconnaître cet outil primordial de liaison avec les mouvements sociaux.

Document déposé à la réunion du 12 octobre 2023

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