OTTAWA – « La croissance dans la création d’emplois ralentit, l’écart se creuse entre les deux provinces les plus à l’ouest et le reste du pays, et les nouveaux emplois sont en grande partie à temps partiel. La situation de l’emploi au Canada a besoin de plus d’attention qu’elle n’en reçoit actuellement du gouvernement fédéral », affirme Ken Georgetti, président du Congrès du travail du Canada. (Voir ci-dessous l’analyse détaillée de Andrew Jackson, économiste en chef du Congrès du travail du Canada.)
« Les pertes au Québec et en Ontario conjuguées à la réduction globale de la croissance de l’emploi montrent clairement que la récession aux États-Unis se fait sentir au Canada. Est-ce que notre gouvernement fédéral a un plan pour protéger les familles de travailleurs canadiens contre un ralentissement continu ? », demande Georgetti. « Le mouvement syndical a des propositions concrètes pour soutenir la création durable de bons emplois et elles seront au cœur des débats de notre congrès triennal qui aura lieu le mois prochain à Toronto. »
Données sur le chômage – L’Enquête sur la population active de Statistique Canada rapporte que le mois dernier, en mars 2008, le taux de chômage a augmenté pour se fixer à 6 %. Il était de 5,8 % en février. L’afflux sur le marché du travail de nouveaux arrivants qui ne trouvent pas d’emplois explique cette augmentation. En mars, il y a eu une forte augmentation de l’emploi à temps partiel, soit 34 000 postes. Le secteur manufacturier essuie de nouvelles pertes de 9 400 emplois. Le mois dernier, en chiffres désaisonnalisés, il y avait encore 1 099 200 Canadiens et Canadiennes qui voulaient travailler, mais qui n’avaient pas d’emploi.
Analyse de l’économiste en chef, Andrew Jackson
– Les statistiques de l’emploi d’aujourd’hui donnent clairement la preuve que la récession américaine est en train de déborder au Canada, surtout en Ontario, au Québec et dans les Maritimes. Au niveau national, le taux de chômage est passé de 5,8 % à 6 % en mars et tout juste un total de 15 000 emplois ont été créés. Cependant, dans les deux plus grandes provinces, la situation est bien pire. L’Ontario a perdu 25 000 emplois à plein temps et le taux de chômage est passé de 6,1 % à 6,4 %. Le Québec a perdu 22 000 emplois à temps plein et le taux de chômage a bondi de 7 % à 7,3 %. Ce sont des changements importants en un seul mois. Les provinces maritimes ont également montré des signes d’une faiblesse croissante.
– La quasi-totalité des gains ont été en Colombie-Britannique et en Alberta. Au niveau national, c’est la forte croissance de l’emploi à temps partiel (une augmentation de 34 000 emplois) qui nous a épargné une hausse plus marquée du taux de chômage.
– Le secteur manufacturier a perdu 9 400 emplois en mars. L’emploi à temps plein chez les jeunes a diminué de 24 000.
– L’affaiblissement notable du marché de l’emploi dans le centre et dans l’est du pays souligne la nécessité d’une stratégie pancanadienne globale de l’emploi. Ce sera le sujet des débats le mois prochain au congrès du CTC.
Le Congrès du travail du Canada, voix nationale du mouvement syndical, représente 3,2 millions de travailleuses et travailleurs canadiens. Le CTC réunit les syndicats nationaux et internationaux du Canada, les fédérations provinciales et territoriales du travail et 136 conseils du travail régionaux. Site web : www.congresdutravail.ca
