Édition du 11 novembre 2025

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Économie

Le monde confisqué : La fin du néolibéralisme ! Vraiment ?

Orain, Arnaud. 2025. Le monde confisqué : Essai sur le capitalisme de la finitude (XVIe-XXIe siècle). Paris : Flammarion, 365 p.

Arnaud Orain propose une analyse audacieuse du capitalisme contemporain, qu’il qualifie de « capitalisme de la finitude  ». Cette forme succède selon lui au néolibéralisme et se caractérise par la prise de conscience des limites planétaires et le renoncement à l’idée de croissance infinie. D’entrée de jeu, il affirme ceci : «  Le néolibéralisme est terminé » (p. 7). Mais, comme Orain le dit, il s’agit ici d’un essai qui donc ne prétend pas à l’exhaustivité, d’autant plus que personne ne peut en réalité l’atteindre, en raison de la complexité des mondes.

Selon l’auteur, le capitalisme de la finitude repose sur une logique prédatrice où la concurrence globale est remplacée par une appropriation souveraine et conflictuelle des ressources mondiales, marquée par l’abandon du libre-échange et par le retour de stratégies protectionnistes, autoritaires et monopolistiques.​ C’est ce qu’il faut comprendre de sa longue définition qui se lit comme suit :

« […] le capitalisme de la finitude est une vaste entreprise navale et territoriale de monopolisation d’actifs – terres, mines, zones maritimes, personnes esclavagisées, entrepôts, câbles sous-marins, satellites, données numériques – menée par des États-nations et des compagnies privées afin de générer un revenu rentier[1] hors du principe concurrentiel. Il a trois caractéristiques. La première est la fermeture et la privatisation des mers, phénomène qui appelle une articulation forte, et même un brouillage des lignes, entre marines de guerre et marines marchandes. La deuxième est la relégation au second plan, voire l’éviction pure et simple, des mécanismes du marché. Les prix libres, le commerce multilatéral et la concurrence sont tenus à l’écart au profit des zones impériales d’échanges, des monopoles, des ententes et de la coercition violente. La troisième est la constitution d’empires formels ou informels par la prise de contrôle de firmes publiques et privées sur de larges espaces (physiques et cybers). Généralement pourvues d’attributs souverains, ces entreprises génèrent les rythmes du capitalisme de la finitude par leurs entrepôts, leurs chaînes logistiques et leur gigantisme. » (p. 8)

Orain précise que la fin du néolibéralisme ne signe pas celle du capitalisme, mais la transformation de ses mécanismes. De grandes entreprises privées (les Amazon, GAFAM, Meta, SpaceX notamment) en viennent à exercer une souveraineté parfois supérieure à celle des États, contrôlant les flux logistiques, les données, les terres et les espaces maritimes. L’exemple de Donald Trump sert de point de référence à Orain : la politique protectionniste de l’actuel président des USA incarne la mutation du capitalisme vers la prédation des ressources, la militarisation des échanges et l’érosion des logiques d’ouverture au libre-échange.​

Le capitalisme de la finitude n’est pas une nouveauté totale. Orain rappelle les pratiques mercantilistes des époques coloniales (XVIe-XVIIIe siècles) et impérialistes (1880-1945), alors basées sur l’accumulation et le blocage de ressources limitées au détriment de la circulation et de l’ouverture des frontières. Il souligne la cyclicité du capitalisme, oscillant entre phases libérales et mercantilistes, mais toujours guidées par la centralité du capital. Le modèle de « finitude » qui s’impose aujourd’hui en raison de la rareté des ressources et de la transition énergétique donne lieu à plusieurs dynamiques concrètes, dont les suivantes :​ retour du protectionnisme économique (droits de douane, fragmentation des marchés) ; formation de monopoles privés géants adoptant des logiques étatiques ; privatisation et militarisation des espaces communs (mers, cyberespace) ; et intensification mondiale de la course à l’appropriation des terres et des infrastructures.​

Sur la confusion entre capitalisme/libéralisme et la cyclicité entre phases libérales et mercantiles

Orain insiste sur la confusion persistante entre capitalisme et libéralisme. Il démontre que le capitalisme n’est pas intrinsèquement libéral, mais s’adapte aux contextes historiques, passant de la valorisation de la concurrence et du marché, à leur rejet lorsque la rareté des ressources impose des pratiques de défense, de contrôle et d’accompagnement. Le capitalisme libéral, fondé sur le libre-échange et la croissance infinie, cède ainsi la place à une version où la croissance n’est plus prioritaire (en effet, on semble désormais accepter la redondance du 2 %), le partage des ressources étant supplanté par leur militarisation et leur accaparement égoïste par un groupe sélect de pays hyper développés ou d’économies ultras dominantes.​

Le livre distingue trois grandes phases de ce « capitalisme de la finitude  » : colonisation et contrôle territorial mondial (XVIe-XVIIIe siècles) ; expansion impérialiste et recherche d’un espace vital après la révolution industrielle (1880-1945) ; et capitalisme contemporain (à partir de 2010) caractérisé par la domination logistique des mégaentreprises et la souveraineté quasi étatique.​ La cyclicité entre phases libérales et mercantilistes s’explique, selon Orain, par la nature même du capitalisme, qui reste essentiellement axée sur la possession et le contrôle du capital.

Disparition de la concurrence et émergence des compagnies-États

Une conséquence majeure de ce basculement du néolibéralisme au capitalisme de la finitude est la disparition de la concurrence, jugée aujourd’hui comme un frein à l’innovation et à l’efficacité. Les monopoles se forment et concentrent un pouvoir économique, politique et technologique jamais vu auparavant. Selon Orain, les bénéficiaires du libéralisme, une fois confrontés aux limites du modèle d’abondance, se répondent sur la consolidation de leur domination à travers de nouveaux instruments de contrôle et de prédation.​

Le capitalisme de la finitude adopte aussi une géopolitique renouvelée : les entreprises acquièrent une puissance souveraine (les « compagnies-États »), pilotant la logistique globale, s’appropriant des ressources étrangères grâce à des pratiques de «  hectares fantômes »[2], et contournant la régulation étatique à travers la diplomatie de plateforme et le friendshoring[3] (p. 190).

Orain affirme que le capitalisme de la finitude n’est pas seulement une mutation économique, mais provoque une crise politique profonde. La démocratie vacille devant la puissance des entreprises souveraines, qui remplacent l’État dans les fonctions régulatrices, sécuritaires et même judiciaires. Ce glissement du capitalisme vers un pouvoir prépolitique pose une question normative inquiétante : peut-on construire une communauté humaine sur la base de la protection des ressources plutôt que de leur partage ? L’alternative au capitalisme de la finitude, si elle existe, doit s’appuyer selon Orain sur une sorte d’alliage des logiques de distribution, entre impérialisme exclusif et solidarité démocratique.​ À cet égard, il suggère qu’il ne suffit pas de regretter la disparition du libéralisme. Il faut inventer, selon lui, une manière de penser la finitude non en termes d’appropriation, mais en termes de coexistence humaine.

Sur la finitude toutefois

Si l’idée de la finitude exposée par Orain se rapporte essentiellement à la rareté des ressources, voire au monde fini et limité, la juxtaposer au capitalisme en vient à créer un oxymore. Mais pour finir d’abord avec la finitude, cette notion se rapporte aussi à l’être, en se fiant à Martin Heidegger et à son étant qui aspire à être, alors qu’il prend conscience de sa nature physique mortelle lui imposant un temps d’action limité, ce qui suppose tout autant l’angoisse connexe de perdre la matière ou tout autre élément nécessaire à sa vie. Or, la finitude du capitalisme — à travers le monde fini et les humains mortels — expose paradoxalement l’esprit anti-finitude qu’il incarne ; puisque le capitalisme en lui-même est synonyme d’accumulation, et ce, sans limite. Ainsi, les arguments de la finitude avancés par Orain servent à justifier l’anti-finitude du capitalisme qui ne peut-être mieux exprimée que par le propos emprunté à Hannah Arendt dans ses Origines du totalitarisme (1951), qui elle-même le rapporte du colonisateur, homme d’affaires et politique britannique du XIXe siècle, Cecil Rhodes, qui sondait la voûte céleste à l’aide de ses aspirations : «  ‘‘L’expansion, tout est là [.] […] Toutes ces étoiles… ces vastes mondes qui restent toujours hors d’atteinte. Si je le pouvais, j’annexerais les planètes’’  » (p. 262). Y a-t-il alors véritablement une limite au capitalisme ? Poser cette question équivaut à y répondre.

À vrai dire, la nouvelle marche impérialiste repose encore une fois sur l’accaparement, l’accumulation, voire la prédation, comme déjà dit, dans cet esprit capitaliste qui s’associe admirablement bien avec l’ambition humaine. De là, la distinction avec l’abondance, souvent associée à la possibilité pour le plus grand nombre d’en bénéficier. En revanche, l’accumulation capitaliste exige, comme l’a bien démontré Marx, la propriété des moyens de production, ce qu’Orain agrandit aux moyens de distribution et donc d’échange. Voilà l’importance des compagnies-États qui ont toutes un siège social quelque part, voire également une allégeance, malgré leur « souveraineté fonctionnelle  ». Et guider ou contrôler les marchés signifie posséder des territoires, des lieux et trajectoires, faisant d’elles des cas exemplaires des théories en géographie économique vantant ces structures réseautées, dont Orain parle en termes de pivots et d’étoiles ou de pivots et de rayons.

Individualisme néolibéral versus nationalisme illibéral

Si par définition le néolibéralisme veut dire la libre concurrence et donc le faible interventionnisme de l’État sur les marchés, le capitalisme de la finitude expose assurément l’inverse, sans renier toutefois la marche entreprise depuis les années quatre-vingt qui mariait les deux notions. Par ailleurs, le néolibéralisme s’était accolé au néocorporatisme thatchérien et reaganien, alors qu’un marché libre a besoin d’être surveillé, de façon à créer une richesse favorable à un État plus prenant (Allmendinger, 2002). Autrement dit, le néolibéralisme portait en lui-même les fondements du capitalisme de finitude décrit par Orain. Mais il représentait aussi le moyen de renverser la dilapidation des coffres de l’État à la sortie du mouvement « Providence ». De là, l’effort consacré à la responsabilisation citoyenne, donc des individus pour leur bien-être, ce qui signifie en même temps un régime de soutien individuel plutôt que collectif ; toujours dans l’optique de réduire les dépenses, de diminuer la dette, et donc de renverser la tendance contraire à l’accumulation de trésors, voire du capital. Ainsi, dans ce mouvement, l’État néolibéral, en tant que « rentier » principal du pays, devait non seulement assurer une croissance de la productivité nationale, mais avancer tranquillement dans la prise de possession extraterritoriale de ressources (naturelles, humaines et matérielles). En ce sens, le néolibéralisme représente l’étape servant à ébranler l’élan socialiste ou de la gauche, de vanter des droits et libertés individuels associés directement à l’activité économique (la liberté par la consommation, ce qui veut dire par la capacité de payer, supposant l’intégration « obligatoire » des individus au marché du travail, sans quoi la détresse leur arrivera) et de prôner la libre concurrence entre pays soi-disant à des fins gagnant-gagnant, alors que les mécanismes d’intervention étatique demeurent effectifs.

L’individualisme néolibéral redéfinit les associations, basées beaucoup plus sur l’intérêt et les calculs avantages-coûts que sur la fierté et la solidarité ; quoique les premiers s’insèrent aussi dans les secondes et vice versa. Par conséquent. l’homo oeconomicus apparaît plus que jamais dans cet univers où l’accumulation demeure certes l’idéal recherché. Ce qui se transpose à l’échelle des États se répercute donc sur tous les individus qui en viennent à y reconnaître la normalité. En même temps, s’exposent des critiques sur le mécanisme du libre marché, de façon à faire émerger le néocorporatisme qui lui était intégré dès le départ. Il faut en occurrence réaffirmer l’autorité de l’État, attirer les regards sur les violations aux accords commerciaux et, en ce sens, ramener les craintes et les peurs attribuées à l’étranger. Voilà cet état mi-paix, mi-guerre, dépeint par Orain, alors que l’usage de la peur rappelle les manoeuvres du Prince de Machiavel. Il y a donc cette espèce d’écart entre le monde des dirigeantEs et celui des dirigéEs, qui doit être à la fois entretenu, dans sa structure d’autorité et de légitimité, et atténué, dans les idéologies débattues, pour ne pas dire dans les formes de mentalité à avoir afin d’assurer le maintien d’un État fort. Il n’y a donc pas seulement de l’économie dans le capitalisme — tout court —, avec ses points et flux de transactions, mais des enjeux hautement stratégiques, politiques, voire même de l’ordre de la domination et de la puissance.

Au fond, le néolibéralisme ne serait-il pas simplement en phase de mutation, de façon à équilibrer ses propriétés avec les visées d’un néocorporatisme autoritaire ? Deux hapax conjoints apparaissent à ce titre chez Orain, soit le qualitatif « illibéral » et la doctrine nouvelle de « l’illibéralisme ». Ces termes s’associent bien à son capitalisme de finitude, dans la mesure où il question d’une forme d’État qui rallie la démocratie libérale à un régime autoritaire (Urban, 2022, 22 mars). Or, on s’aperçoit rapidement ici d’une tendance non pas à équilibrer le néolibéralisme avec le néocorporatisme, bien plutôt à assurer l’ascension du second vers la lumière. À ce titre, même l’individualisme, à travers la primauté des droits et libertés des individus, peut-être remis en cause. Force est de considérer le retour d’un nationalisme, quoique différent du passé, rattaché à la venue d’un illibéralisme par lequel devient possible un capitalisme de l’anti-finitude, et ce, par des actes extranationaux d’accaparement. Un nationalisme donc qui se nourrit d’une gloire ancienne à ramener, sur la base cette fois-ci d’une nouvelle espérance de faire encore mieux, malgré la résistance de l’Autre. Il s’agit aussi d’un nationalisme d’allégeance, paradoxalement propice à des divisions internes ; engageant des manifestations diverses de nature anti-autoritarisme. En définitive, cette forme illibérale continue de prendre place chez les grandes puissances actuelles, préfigurant ainsi l’avènement d’un nouvel impérialisme avec tous ses effets pervers. Cela annoncera-t-il, parce que l’apogée de la puissance de l’un oblige le retour vers la puissance de l’autre, l’enclenchement du processus de la fin de l’État connu depuis le règne des monarques ?

Un questionnement sur l’avenir de l’État moderne

En se basant sur la démonstration d’Orain, le pouvoir des mégas compagnies-États, tant dans le monde physique que le Nouveau Monde du cyber espace, laisse présager un dénouement peut-être différent de celui des grandes compagnies de colonisation des siècles passés. Même si nous avons souligné une allégeance de ces entités à une quelconque nation, il n’en demeure pas moins que la souveraineté qui les caractérise de plus en plus contribue à une reconfiguration du monde tel que connu ; et s’il y a allégeance, c’est avant tout au capitalisme. D’ailleurs, celles présentes aux États-Unis revendiquent une liberté d’action, statuant même leur capacité à définir les modes de régulation qui régissent leurs secteurs d’activités. Du côté chinois, les choses sont peut-être différentes, en raison d’une tradition centralisatrice forte. Par contre, qui aurait pensé un jour voir le communisme de Mao se joindre au marché capitaliste néolibéral. Qui dit alors que l’avenir de l’État chinois ne passera pas également par ses propres compagnies-États redéfinissant les points et les trajectoires d’échange.

Dans une dynamique de réseau, la circulation est plus efficace si les unités de transport se conforment aux mêmes règles. En plus, réduire le nombre de compétiteurs revient également à faciliter l’acceptation des règles en vigueur, suggérant alors les avantages que procurent les oligopoles ou monopoles. La raison d’être de l’État peut facilement disparaître, de façon à faire de la planète un seul territoire étoilé de différents points de contact — sinon d’entrepôts, aux dires d’Orain —, alors que l’humanité entière recevrait de quelques employeurs à la fois les produits et services satisfaisant leurs besoins ainsi que le travail par lequel il devient possible d’acquérir les moyens de se les procurer. N’est-ce pas là, encore une fois, une vision de l’économie-monde cette fois-ci libérée des carcans politiques, voire une économie-monde soudainement libérale ? Tout compte fait, Orain ne va pas jusque-là, puisque tel n’était pas son but et il croit plutôt à la fin du néolibéralisme. Il n’empêche que sa démonstration augure non seulement l’avènement d’un étatisme autoritaire, mais l’éventualité de ce qui s’ensuivra, après des mouvements de résistance qui ramèneront toujours en avant-plan le respect des droits et libertés de chacune et chacun. Car la liberté reste toujours une valeur profondément enracinée dans la nature humaine ; liberté qui se confronte toutefois toujours à la présence de l’autre et à sa volonté, chez certains individus particuliers, à affirmer sa supériorité.

Conclusion

Manifestement nous vivons dans un monde au sein duquel les rapports de force mondiaux ne cessent de se reconfigurer. Il se joue depuis fort longtemps à l’échelle de la planète, une joute militaire ou territoriale, mais aussi dans ses formes plus subtiles : commerciale, industrielle, financière, idéologique et politique. Le livre d’Orain apporte un éclairage sur l’actuel processus de la reconfiguration du capitalisme à l’ère de la finitude, en combinant une analyse historique, conceptuelle et critique essentielle à la compréhension de notre époque.​ Reste à savoir cependant jusqu’à quel point « Le néolibéralisme est terminé  » ? Pour ce que nous en savons, cette idéologie ne se caractérise pas par un seul élément : les traités de libre-échange. D’autres aspects la distinguent dont les suivants : la lutte prioritaire à l’inflation au détriment du chômage, la réduction de la taille de l’État et également la perte d’influence ou l’affaiblissement des syndicats dans la société. Ces trois derniers items n’ont pas été pris en compte et n’ont pas donné lieu à des développements précis dans l’analyse d’Orain.

Quoi qu’il en soit, même si certaines tendances actuelles s’inscrivent dans quelque chose qui a les apparences d’un éternel retour, l’histoire ne se répète jamais à l’identique et en ce sens l’avenir du capitalisme demeure toujours instable et donnera lieu à de nouvelles configurations ou reconfigurations. Ce qui est pour le moins difficile à réfuter c’est qu’il (le capitalisme) est en ce moment pris entre le chaos climatique, la disparition des ressources vitales et la nécessité de réinventer les bases d’un ordre mondial.​ De quoi sera fait demain ? NulLE ne peut le dire avec certitude.

Yvan Perrier

Guylain Bernier

17 octobre 2025

18h30

Notes

[1] En italique dans le texte.

[2] La notion d’hectare fantôme est l’idée selon laquelle une puissance peut prendre une surface en dehors du territoire métropolitain pour produire des biens, en général agricoles, qui vont être consommés par la suite sur le territoire métropolitain. Ce qui donne au final soit une métropole avec des colonies, soit une métropole avec des échanges qui se font sur des territoires extérieurs à son espace métropolitain, et sur lesquels elle va engager soit des colons, soit des gens qui lui sont subordonnés, pour faire pousser des choses ou des produits de base dont elle a besoin. Il est à noter que le capitalisme libéral et le capitalisme de la finitude ont tous deux besoin de ces « hectares fantômes ». Orain constate une extension des surfaces d’hectares fantômes dans la présente phase du capitalisme de la finitude.

[3] La « friendshoring » (« relocalisation amicale ») consiste à relocaliser vers des pays de confiance certaines activités économiques qui vont mettre à profit, en l’approfondissant, l’intégration économique et les gains d’efficacité.

Références

Allmendinger, Philip. 2002. Planning Theory. Houdmills and New York : Palgrave, 346 p.

Orain, Arnaud. 2025. Le monde confisqué : Essai sur le capitalisme de la finitude (XVIe - XXIe siècle). Paris : Flammarion, 365 p.

Urban, Miguel. 2022, 22 mars. « Le néolibéralisme autoritaire et ses nouveaux visages. L’illibéralisme, une phase supérieure du néolibéralisme. Les cas de la Hongrie et de la Pologne ». Presse-toi à gauche ! https://www.pressegauche.org/L-iilibéralisme-une-phase-superieure-du-neoliberalisme-Les-cas-de-la-Hongrie. Consulté le 22 mars 2022.

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Yvan Perrier

Yvan Perrier est professeur de science politique depuis 1979. Il détient une maîtrise en science politique de l’Université Laval (Québec), un diplôme d’études approfondies (DEA) en sociologie politique de l’École des hautes études en sciences sociales (Paris) et un doctorat (Ph. D.) en science politique de l’Université du Québec à Montréal. Il est professeur au département des Sciences sociales du Cégep du Vieux Montréal (depuis 1990). Il a été chargé de cours en Relations industrielles à l’Université du Québec en Outaouais (de 2008 à 2016). Il a également été chercheur-associé au Centre de recherche en droit public à l’Université de Montréal.
Il est l’auteur de textes portant sur les sujets suivants : la question des jeunes ; la méthodologie du travail intellectuel et les méthodes de recherche en sciences sociales ; les Codes d’éthique dans les établissements de santé et de services sociaux ; la laïcité et la constitution canadienne ; les rapports collectifs de travail dans les secteurs public et parapublic au Québec ; l’État ; l’effectivité du droit et l’État de droit ; la constitutionnalisation de la liberté d’association ; l’historiographie ; la société moderne et finalement les arts (les arts visuels, le cinéma et la littérature).
Vous pouvez m’écrire à l’adresse suivante : yvan_perrier@hotmail.com

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