16 octobre 2025 | tiré de Métapoliques | Photo : Des participants à la marche silencieuse en hommage à Nooran Rezayi ont déposé des fleurs à l’intersection des rues Joseph-Daigneault et de Monaco le 27 septembre 2025. Photo : Radio-Canada / Emma Guerrero Dufour.
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Beaucoup de choses ont été écrites sur Nooran Rezayi, cet ado de 15 ans abattu par un agent Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) le 21 septembre dernier. Cette tragédie est d’autant plus déplorable qu’elle était malheureusement prévisible, comme l’a bien souligne Philippe Néméh-Nombré dans sa lettre ouverte Il n’y a rien à espérer du BEI :
Tout était en place. Une construction de la jeunesse racisée comme menaçante, dangereuse. Un accès à l’espace public différemment distribué. Des voisins inquiets devant la menace perçue et la présence pour eux incongrue de ces jeunes, assez inquiets pour convoquer une institution, la police, dont la fonction historique est précisément d’assurer le confort de certains aux dépens d’autres. Et puis l’oreille tendue de celle-ci, sa capacité de tuer, son autorisation de tuer, sa rapidité à tuer.
Dans le cas spécifique de Nooran, un mystère demeure entourant sa mort. S’agit-il d’un "meurtre gratuit", considérant que le jeune n’était pas armé ? S’agit-il d’une d’une simple bévue policière, comme il s’en fait trop souvent avec les jeunes hommes racisés ? Certains témoignages affirment que Nooran aurait mis la mis dans son sac avant que le policier tire, mais un reportage troublant de Pivot met en lumière une autre version. L’avocate Sondes Jelassi relate que "durant toute l’intervention des policiers, ses mains étaient au niveau de ses épaules et son sac à dos était dans sa main." De plus, le policier était connu des jeunes du quartier, plusieurs ayant souligné son comportement problématique et raciste.
« Le monsieur qui a fait l’acte, qui a tué Nooran, il était connu des jeunes et plusieurs fois ils ont été intimidés par cette personne-là », explique aussi Hadjira Belkacem. « On a déjà eu des affaires avec ce policier-là, c’est-à-dire qu’on connaissait déjà le policier », affirme l’un d’eux. « J’ai eu une contravention, lui aussi a eu une contravention, et lui aussi à cause de ce policier. À chaque fois, il nous faisait des discours haineux, il nous insultait, nous criait dessus. » « Il faisait de l’abus de pouvoir », lance un deuxième jeune. « Il nous disait : “fermez-la, vos gueules”, à chaque fois, en nous visant, même », poursuit le premier.
Face à ce meurtre tragique et préoccupant, quelques enquêtes seront menées pour faire la lumière sur les événements. Il y a d’abord le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI), qui est une institution maintes fois critiquée pour son opacité. Comme le souligne la professeure en sciences juridiques Aurélie Lanctôt dans sa chronique Qui surveille la police ? :
Depuis son entrée en activité en 2016, le mal nommé BEI est critiqué à la fois pour son manque d’indépendance, d’impartialité et de transparence. Dans ses communications publiques, le BEI choisit les faits qu’il met de l’avant pour appuyer les conclusions de ses enquêtes. La preuve administrée — par exemple, la version des événements d’autres témoins de l’intervention — , on n’y a pas accès. Des communiqués laconiques sont publiés, les policiers sont exonérés, on passe à un autre appel.
Faut-il faire confiance au BEI ? Selon un article de Radio-Canada, 467 enquêtes ont été mené depuis la création de ce bureau en 2016. "Deux d’entre elles se sont conclues par des procédures judiciaires en raison d’accusations criminelles, ce qui représente 0,43 % des enquêtes. Et aucune n’a conduit, pour l’instant, à une condamnation devant les tribunaux pour une personne tuée par un policier." Voilà qui est rassurant.
Parallèlement, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) mènera sa propre enquête pour savoir ce qui s’est passé durant les deux heures qui se sont écoulées entre la mort de Nooran et l’arrivée des agents du BEI. Encore une fois, ce sont des policiers qui enquêteront sur d’autres policiers. Pour sa part, le député solidaire Andrés Fontecilla a réclamé une enquête publique, et le ministre de la Sécurité publique, Ian Lafrenière, ne semble pas fermé à l’idée. Mais "il a toutefois précisé que ce serait seulement au terme des processus déjà en cours au BEI et à la police de Montréal (SPVM), si ces enquêtes ne vont pas au fond des choses." D’ici là, la CAQ aura perdu ses élections, et qui sait si l’ex-policier Ian Lafrafrenière ira rejoindre ses anciens collègues.
À ce moment-ci, il est naïf et même irresponsable de faire confiance aux corps policiers pour mener ce genre d’enquêtes. Nous devons nous tourner vers d’autres institutions, comme les municipalités qui ont une responsabilité directe vis-à-vis les services locaux de police.
La démission tranquille des municipalités
Les problèmes du profilage racial et des violences policières sont déjà bien connus, mais à peu près rien n’a été fait concrètement pour endiguer ces problèmes. Les élu·e·s municipaux n’hésitent pas à faire preuve d’empathie, par des messages de condoléances bien sentis, mais pour affirmer aussitôt qu’il faut faire confiance aux institutions, à la police et aux bureaux d’enquête qui ont maintes fois montré leur manque de transparence. La mairesse de Longueuil Catherine Fournier (que j’apprécie par ailleurs), a publié ceci sur sa page Instagram le 25 septembre :
Les proches de Nooran Rezayi ont besoin de réponses. J’ai écrit au Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) pour exprimer ma préoccupation à l’effet que tous les détails pertinents concernant la mort troublante de Nooran devraient être entièrement communiqués au public au terme de l’enquête. La transparence est essentielle. Il en va de la confiance envers nos institutions.
On y voit là une déclaration empathique qu’il faut saluer, mais qui reste au niveau des gestes symboliques. Le professeur Ted Rutland, géographe spécialiste des violences policières, a mis en évidence la réponse laconique de la mairesse de Longueuil lors d’une séance du conseil municipal du 1er octobre 2025 :
Catherine Fournier s’est fait demander mercredi soir ce qu’elle ferait, concrètement, pour mettre fin à la violence policière. Le citoyen (Jean Christophe) a mentionné trois actions qui pourraient réellement réduire la violence policière : retirer la police des 80% d’appels 911 qui n’ont rien à voir avec le crime, désarmer la police, définancer la police et réinvestir dans les programmes communautaires. Mme Fournier a répondu que nous devons faire confiance à nos institutions publiques et qu’elle "réitère son plein soutien et sa confiance à la police, qui est extrêmement affectée et ébranlée" par le meurtre de Nooran.
On comprend certes la grande difficulté pour une élue de commenter le meurtre d’un ado sur son territoire en pleine campagne électorale, alors que l’enquête ne fait que débuter. Mais ce sont précisément ce genre de réponses vagues et convenues qui brisent le lien de confiance avec les élu·e·s d’une part, puis les communautés concernées et les groupes militants pour la justice sociale d’autre part. On fait preuve d’empathie, mais rien ne bouge. On réitère son entière confiance envers la police, alors que celle-ci met tout en œuvre pour préserver le système établi. Comme le souligne Ricardo Lamour dans une récente chronique, l’assassinat de Nooran n’est pas un incident isolé.
De Longueuil à Montréal, les "municipalités amies des enfants" se parent de labels, pendant que des enfants comme Péniel, Nooran, Nicholas et Ariel paient le prix du déni politique. [...] Cette accréditation de « municipalité amie des enfants » offre-t-elle vraiment les fondations d’une protection des enfants face à la violence d’État ?
Longueuil a reçu la certification "municipalités amies des enfants" décerné par l’organisme Espace Muni et UNICEF Canada en 2018. Comme beaucoup de certifications dans le domaine du développement durable et de l’écologie, le diable se trouve dans les détails ; il faut toujours se demander si les étiquettes méritent la confiance qu’on leur accorde, surtout lorsqu’on sait que c’est la logique marketing qui prime, en affaires comme en politique.
Longueuil n’est pas la seule ville dans cette situation. À Montréal, rappelons que la mairesse sortante Valérie Plante a reconnu l’existence du racisme systémique en juin 2020, puis a créé un Bureau de lutte contre contre le racisme et les discriminations systémiques en 2021. Ce fut là un gain important suite eu meurtre de Joyce Echaquan, des pressions des groupes militants locaux et des grandes mobilisations suivant l’assassinat de George Floyd aux États-Unis, dans un contexte de déni complet du racisme systémique par le gouvernement Legault. Après cela, notons la nomination de Fady Dagher comme directeur du SPVM en 2023, policier d’origine libanaise qui s’est démarqué par son approche innovante de police communautaire (le programme RÉSO) qu’il avait expérimenté à Longueuil quelques années plus tôt. Les choses ont-elles changé depuis ? Plus ou moins. Comme le souligne Ricardo :
Le chef Fady Dagher s’est longtemps vanté d’avoir instauré à Longueuil une culture policière plus humaine, mais il avoue lui-même que ses réformes, bien que suscitant curiosité et intérêt, se heurtaient à une forte résistance syndicale. Il faut voir toute la force du syndicat policier doté d’un immense pouvoir de pression sur les administrations municipales. Peut-être est-ce là aussi ce qui explique l’absence de véritables réformes en matière de répartition des ressources aux unités de l’administration. Les budgets policiers explosent année après année, au détriment du reste.
Cela ne veut pas dire que les administrations municipales ne font rien pour changer les choses en la matière. Elles tentent des réformes, souvent timides, qui n’osent pas remettre en question le puissant lobby policier qui exerce un pouvoir démesuré sur les villes. Ces mesures sont donc vouées à l’échec : il y a parfois des avancées mineures, mais au final, elles reproduisent le statu quo. C’est la fameuse "confiance envers les institutions" qu’on martèle, alors qu’il faudrait les bouleverser de fond en comble. C’est en ce sens qu’on peut parler de "villes démissionnaires", c’est-à-dire de municipalités qui n’osent pas mettre leurs culottes en matière d’encadrement des forces de l’ordre. Comme l’affirme Ricardo :
Les candidat·es municipaux évitent de se positionner sur les enjeux de fond – au-delà des timides communiqués suite à des tragédies humaines causés par leurs employés –, et de s’attaquer à ce qui relève de leurs véritables prérogatives, soit : l’adoption des budgets municipaux, l’orientation des conseils de sécurité publique, la reddition de comptes et l’encadrement des pratiques policières.
Cela n’est pas une fatalité, mais un choix politique. Comment peut-on "réformer la police" au-delà de belles déclarations solennelles ? Plusieurs propositions existent déjà dans la littérature académique et les milieux militants, et certains pays vivent déjà dans un monde où la police n’est pas aussi armée et dangereuse pour la population. Il est temps d’avoir un débat public sérieux sur les options existantes pour créer une société plus juste et décente, où les forces policières auront un rôle moindre à jouer pour assurer la sécurité publique.
Désarmer et/ou définancer la police ?
À quoi ressemblerait un programme progressiste en matière d’encadrement des forces policières ? Prenons l’exemple la plateforme électorale de Projet Montréal en 2025, à la section 3.3. Protéger tout le monde :
Combattre les violences faites aux filles et aux femmes : Pérenniser l’équipe spécialisée en violence conjugale du SPVM et soutenir l’hébergement destiné aux femmes victimes de violence et à leurs enfants, afin d’assurer un soutien rapide et concret.
Doter les policiers et les policières de Montréal de caméras corporelles : Renforcer la transparence, la responsabilité et la confiance entre la population et le corps policier en instaurant des caméras corporelles.
Augmenter les équipes mixtes avec civils : Améliorer l’efficacité des interventions des équipes mixtes policier·ères-civil·es formées au travail social pour mieux répondre aux situations impliquant des personnes en situation de vulnérabilité.
Réviser des règlements pouvant induire du profilage : Aller de l’avant avec la modification des règlements municipaux pouvant induire du profilage racial et social."
Voilà de belles réformes, pertinentes en soi, mais qui évacuent la reddition de comptes, la proportion du budget du SPVM par rapport au budget global de la Ville, l’armement des policiers et la question névralgique des interpellations. Rappelons d’ailleurs qu’en mai 2025, Fady Dagher n’a pas annoncé l’abolition des interpellations policières, mais une réforme de surface :
« Vous êtes libre de quitter. » Les policiers montréalais devront désormais aviser les citoyens interpellés qu’ils ne sont ni arrêtés ni détenus. Une mesure insuffisante aux yeux des défenseurs des minorités, qui accusent le SPVM de faire du profilage racial lors de ces interpellations.
De son côté, le parti Transition Montréal dirigé par Craig Sauvé va un peu plus loin dans son programme, qui "propose une sécurité publique centrée sur la dignité, la prévention et l’efficacité. Nous voulons mettre fin aux abus systémiques, créer un service civil pour répondre aux urgences sociales, et abolir les interpellations de rue discriminatoires. En contrôlant le gaspillage budgétaire du SPVM, nous réinvestirons dans des solutions qui rendent réellement nos communautés plus sécuritaires." Transition Montréal veut ainsi investir 25 millions$ annuellement en prévention, créer un service civil 24h/24 pour répondre aux appels d’urgence non criminels, instaurer un contrôle serré des heures supplémentaires du SPVM (40 millions$ par année en moyenne entre 2019 et 2023), et abolir carrément les interpellations policières. On touche enfin à la question du budget policier et à des réformes plus fortes.
Un autre point est amené par l’entrepreneur et chroniqueur Fabrice Vil qui remet en question le besoin d’armer la police ordinaire. Certains pays font ainsi le choix délibéré de limiter le port d’armes à des unités consacrées à certaines formes de crime, la majorité des agents de la paix travaillant sans fusil.
Une police sans arme à feu, est-ce envisageable ? Je conçois bien qu’un tel changement ne s’opère pas en claquant des doigts. Cela dit, je rappelle qu’on trouve ailleurs dans le monde des États, au Royaume-Uni par exemple, où les patrouilleurs ordinaires travaillent sans arme à feu, mises seulement à la disposition d’unités spéciales dans les situations exceptionnellement dangereuses. Ici, la question de l’armement des policiers mérite à tout le moins d’être débattue en plaçant en priorité la sécurité de tous.
Plutôt que d’avoir un débat binaire entre deux camps opposés, réclamant d’un côté l’abolition immédiate de la police ou du système carcéral, et de l’autre l’augmentation drastique du budget des forces policières et militaires pour restaurer la "loi et l’ordre", tout un monde de nuances est possible. Faut-il augmenter ou réduire le budget de la police, si on constate par ailleurs le sous-financement des services publics, du transport collectif, du logement social, etc.? Doit-on armer plus les policiers qui se retrouvent toujours plus militarisés, avec des drones et des équipements à la fine pointe de la technologie, alors qu’on continue de démanteler les campements de personnes sans-abri faute de ressources adéquates ? Comment assurer la sécurité dans le métro de Montréal, au-delà des mesures anti-flânage qui déplacent le problème au lieu de le régler ?
Faire bouger la fenêtre d’Overton
À nos yeux, il est essentiel de déplacer la fenêtre d’Overton vers la gauche en matière de sécurité publique. Qu’est-ce que cela veut dire ? Prenons le contre-exemple de l’extrême droite états-unienne. L’administration Trump mise sur une stratégie radicale de renforcement de l’État policier, que ce soit en triplant le budget de la police de l’immigration (ICE), en multipliant les camps de détention (ex : Aligator Alcatraz) et en envoyant la Garde nationale pour occuper militairement des villes démocrates comme Los Angeles, Washington DC, Chicago, et Portland, qui ont pourtant un taux de criminalité en baisse. Le but de Trump n’est pas seulement d’intimider ses adversaires politiques, d’exécuter son plan de déportations massives et de faire une démonstration de force, mais de normaliser la présence de l’armée, de la police et d’agents paramilitaires dans les rues. Bref, il cherche à "dédiaboliser" l’État policer, à le rendre acceptable pour la population.
Dans ce contexte de fascisme décomplexé, la gauche n’a pas intérêt à rester timide et à réclamer une simple "modération" des forces de l’ordre qui laisse la structure inchangée. En misant sur une stratégie centriste, on fait apparaître la situation actuelle comme "de gauche" ou un statu quo viable, tandis que la stratégie réactionnaire apparait comme source de "changement". Or, la situation actuelle est intenable, surtout pour les personnes noires et racisées comme Nooran qui paient les frais de notre inaction, de cette "démission tranquille" qui combine compassion et incapacité à réformer réellement nos institutions désuètes.
À l’heure où les différents paliers de gouvernement mettent en place des mesures d’austérité et sabrent dans les services publics (notamment le gouvernement Carney et le gouvernement Legault qui sortent leur tronçonneuse dans les derniers mois), il semble que deux postes budgétaires sont épargnés : l’armée et la police. Comme l’a remarqué le militant et chroniqueur Alexandre Popovic dans Pivot, le définancement de la police est le grand absent des élections municipales alors que leur budget ne cesse d’augmenter dans les grandes villes du Québec depuis 2020, avec une augmentation de 13,3 à 40,7%.
Plutôt que d’avoir peur des réactions du lobby policier ou de l’électorat, la situation politique appelle plutôt à la posture inverse : une forte dose de courage. Il faut faire bifurquer l’opinion publique dans le sens opposé, en montrant que la sécurité publique passera d’abord par un monde plus juste, la prévention des injustices et des mécanismes de sécurité menés par et pour la communauté. Le système policier actuel est désuet, conservateur, trop cher et inefficace pour réduire le crime. C’est à nous de le transformer pour rétablir un meilleur partage des ressources et une plus grande autonomie en termes de sécurité pour les communautés locales.
Il faut donc nommer un chat un chat. En matière de sécurité publique, Projet Montréal occupe une position centriste. Sans embrasser le discours sécuritaire ambiant qui nous pousse vers l’extrême droite, les réformes proposées sont timides. Un parti comme Transition Montréal va un peu plus loin, mais encore là, on reste à l’étape de réformes utiles et nécessaires, qui ne remettent pas en question le système policier. On n’est pas encore au niveau des revendications de la Coalition pour le définancement de la police créee en juin 2020, qui propose des mesures plus ambitieuses. Si des gens accusent encore Projet Montréal ou Transition Montréal d’être de "gauche radicale", alors ils n’ont rien vu. Il suffit de jeter un coup d’oeil aux 10 revendicationsde cette coalition :
- Définancer : Couper immédiatement au moins 50 pourcent des 665 millions de dollars du budget du SPVM pour rediriger les fonds vers des programmes et des services opérés par et pour les communautés affectées qui sont listées ici-bas.
- Désarmer : Bannir le port d’armes pour les agents de police, incluant les pistolets paralysant (Taser), les matraques, les armes à feu, les balles en caoutchouc, le gaz lacrymogène, le poivre de cayenne, les canons à son ; démanteler les unités de police militarisées, incluant les équipes SWAT et les autres unités qui utilisent des armes de types militaires et du matériel de surveillance.
- Décoloniser : Investir dans des modèles autochtones de justice et autonomiser les communautés autochtones afin qu’elles puissent utiliser ces modèles de justice pour répondre aux offenses commises au sein de leurs communautés ; favoriser la reprise du pouvoir d’autres communautés oppressées, telles que les communautés noires, afin de développer des approches similaires de justice.
- Investir dans des programmes créés et gérés par les communautés pour prévenir les torts (incluant les préjudices liés à la violence, aux problèmes de santé mentale et aux drogues) et supporter les initiatives de justice transformatrice ; habiliter les communautés à développer et gérer les programmes qu’elles jugent adéquats, dans la compréhension que les communautés ne sont pas monolithiques, subissent des axes d’oppression multiples et croisés, et requièrent un leadership et des programmes qui intègrent et utilisent une approche intersectionnelle (E.g. LGBTQ2S, handicap, travail du sexe, utilisation de drogue).
- Créer et subventionner des équipes de service non armées et externes à la police pour répondre aux crises reliées à la santé mentale et à l’utilisation de drogue, aux infractions de la circulation, à la violence sexuelle, aux infractions juvéniles et aux cas de personnes disparues.
- Investir dans des programmes et services, tels que des programmes de jeunes, des programmes récréatifs et des logements sociaux, dans des communautés présentement criminalisées ; donner les ressources à ces communautés pour qu’elles développent et gèrent des programmes qu’elles jugent adéquats.
- Décriminaliser toutes les drogues, le travail du sexe et le statut du VIH ; éliminer l’escouade anti-drogue du SPVM, l’escouade de moralité, l’unité Eclipse et les autres unités visant les communautés marginalisées, ainsi que tous les programmes de surveillance proactive ; libérer les détenus et supprimer les casiers judiciaires reliées aux drogues et au travail du sexe.
- Abroger les règlements administratifs reliés aux “incivilités” ; libérer et supprimer tous les dossiers reliés à ces règlements administratifs (incluant les amendes non payées), incluant celles reliées à la surveillance et aux contrôles dans les transports en commun.
- Retirer de façon permanente la police des programmes scolaires et sportifs, et cesser les patrouilles de police dans les parcs publics, dans les événements communautaires et dans les autres espaces typiques de rassemblement de jeunes.
- Mettre fin à la criminalisation et à la surveillance de l’immigration en éliminant toute collaboration entre la police et les agents de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et toute autre forme d’implication du SPVM dans des enjeux d’immigration.
Si on va encore plus loin dans la ligne de la "gauche radicale", j’ai récemment vu passer une initative visant à créer un parti décentralisé mettant de l’avant des réformes radicales pour Montréal : rejet du statut de métropole pour se sortir de la logique de ville internationale ; soutien aux luttes autochtones et allocthones ; dérèglementation complète de l’espace public (terrasses, parcs, raves, campements, salles de spectacles, rues) ; reprise des logements des mains des grands promoteurs immobiliers ; désarmer, définancer et démanteler le SPVM.
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