Édition du 8 octobre 2024

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Syndicalisme

Marche des travailleurs migrants sur l’ambassade du Canada à Mexico

Les travailleurs demandent que cesse l’exploitation des migrants travaillant au Canada dans le cadre du Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS) du gouvernement fédéral

Brandissant des drapeaux de l’Alliance des travailleurs agricoles (ATA), plus de 300 travailleurs mexicains se sont rassemblés devant l’ambassade canadienne de Mexico le 15 juin afin d’exposer l’indigence de leurs conditions de vie et de travail en tant que travailleurs migrants au Canada dans le cadre du programme fédéral PTAS.

Un défilé protestataire parti du musée Tamayo a descendu l’avenue Reforma et s’est arrêté devant les marches de l’ambassade du Canada où les travailleurs ont demandé une réforme complète du programme, qui expose actuellement les travailleurs à la maltraitance, à l’exploitation et à des conditions de vie et de travail malsaines et dangereuses.



La manifestation rassemblait d’anciens travailleurs ainsi que des travailleurs actuels du PTAS, qui ont entonné ensemble, sur les marches de l’ambassade, le chant À bas la peur, à bas la discrimination : égalité et justice pour les travailleurs migrants.

« Au Canada, le gouvernement fait la sourde oreille et c’est la même chose avec le consulat. Ils prétendent qu’il n’y a pas de problèmes avec le PTAS, a déclaré un travailleur, lors de la manifestation de Mexico. Mais nous savons que les abus sont bien réels. »



Aux termes du PTAS, les travailleurs agricoles migrants sont généralement payés au salaire minimum et leurs conditions de travail et de logement sont très souvent telles que les résidents du Canada les trouveraient intolérables. Jusqu’ici, les travailleurs du PTAS ont été réticents à signaler des conditions de travail dangereuses ou l’hostilité des employeurs de peur d’être renvoyés dans leur pays ou d’être mis sur une liste noire et de ne pas être réembauchés lors de la saison agricole suivante.



« Le Canada affirme que le PTAS est un programme “modèle”, mais ce modèle ne tient plus », affirme Andrea Galvez, coordonnatrice de l’Alliance des travailleurs agricoles (ATA) au Québec, qui s’est jointe aux manifestants à Mexico pour cet événement de protestation. « Ces travailleurs sont venus aujourd’hui de tous les coins du Mexique pour révéler la vérité sur le PTAS et sur les changements qui s’imposent pour en faire un système qui soit juste pour tous les intéressés. »



Pendant que résonnaient les chants de protestation et la musique traditionnelle, les protestataires ont distribué des tracts décrivant les changements demandés : droit à négocier les conditions de travail et de vie ; application effective des règlements sur la santé et la sécurité et respect des droits de la personne et du travailleur garantis à tous les Canadiens par la Charte des droits et libertés, y compris le droit de se syndiquer.



Chaque année, plus de 15 000 Mexicains viennent travailler au Canada dans le cadre du PTAS. Et depuis trois décennies, les TUAC Canada mènent une campagne en faveur de la justice pour les travailleurs agricoles au Canada, migrants et résidents. En collaboration avec l’ATA, les TUAC gèrent dix centres de soutien pour travailleurs agricoles répartis dans l’ensemble du Canada.

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