Édition du 26 mars 2024

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Féminisme

Les travailleuse.r.s du sexe demandent la décriminalisation complète de leur travail

Journée d’action pancanadienne.

Tiohtià:ke (Montréal, territoire autochtone non cédé, où nous reconnaissons la nation Kanien’kehà:ka comme gardienne des terres et des eaux), 2 juin 2023 - En cette journée internationale des travailleuse.r.s du sexe (TDS), plusieurs organisations de TDS à travers le Canada organisaient des actions de visibilité afin de revendiquer collectivement la décriminalisation de leur travail.

À Montréal, à l’appel du Comité autonome du travail du sexe (CATS), une centaine de personnes ont manifestées. La manifestation avait comme point de départ la Place de la Paix, près de l’intersection Saint-Laurent et Sainte-Catherine, un lieu symbolique du Red Light montréalais.

Le gouvernement fédéral doit agir !

Des militant.e.s à travers le pays portent une demande unanime : que le gouvernement fédéral dépose un projet de loi afin de décriminaliser le travail du sexe, de la même manière que l’a fait la Nouvelle-Zélande. Comme l’explique Adore Goldman du CATS, « le modèle néo-zélandais a fait ses preuves depuis une vingtaine d’années. Les TDS bénéficient des mêmes droits que les autres travailleur.euse.s et peuvent dénoncer la violence au travail par les mécanismes déjà en place dans le cadre du droit du travail. »

Depuis plusieurs années, les travailleuse.r.s du sexe dénoncent les effets négatifs du modèle en vigueur qui criminalise les clients et les tierces parties, comme les chauffeurs et les patrons des agences d’escortes. « À cause de la répression policière, nos clients refusent de nous révéler leur réelle identité par peur d’être criminalisés. Cela rend compliqué l’identification et la dénonciation des clients dangereux », fait valoir Melina May, militante au CATS.

Dans les milieux de travail comme les salons de massage et les bars de danseuses, les conditions de travail sont souvent menacées par des patrons qui profitent de la dérégularisation pour faire la loi. Face à des problèmes de salubrité, d’abus et d’harcèlement, les travailleuse.r.s du sexe ont peu sinon aucun moyen pour protéger leurs droits à des conditions de travail décentes. « Si mon boss était tenu imputable par les lois du travail, il serait contraint à protéger la sécurité de ses employé.e.s, à entendre nos plaintes et à prendre action », explique Adore Goldman.

Uni.e.s pour la décriminalisation

Plusieurs actions ont eu lieu aujourd’hui dans plusieurs villes canadiennes pour interpeller le gouvernement fédéral et d’autres sont à venir cette semaine. Des TDS et leurs allié.e.s dans les villes de Québec, Vancouver, Winnipeg, Calgary, et Edmonton joignent ainsi leurs voix : « Nous souhaitons envoyer un message clair au gouvernement de Justin Trudeau : on en a assez d’attendre. La criminalisation nous met en danger et nous empêche de travailler dans des conditions de travail décentes ! », déclare Maxime Durocher, travailleur du sexe et militant au CATS.

Comité autonome du travail du sexe (CATS)

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