« Ces questions, importantes dans le contexte des événements survenus à Montréal-Nord, ont aussi une portée plus générale », souligne Nicole Filion, coordonnatrice de la Ligue des droits et libertés. « En effet, les recommandations du coroner ad hoc pourraient, le cas échéant, conduire les dirigeants politiques à adopter des mesures qui s’imposent pour contrer le profilage discriminatoire, d’une part, et d’autre part, adopter un mécanisme d’enquête lors d’incidents impliquant des policiers ou policières qui soit à caractère civil, indépendant, impartial et transparent. »
« C’est alors vraiment inacceptable que la sortie de ce rapport soit
retardée de plusieurs mois sinon plusieurs années par les recours
judiciaires introduits par la Ville de Montréal ainsi que par la
Fraternité des policiers et policières de Montréal, contestant la décision
du coroner ad hoc, André Perreault, de permettre la tenue d’un débat par ailleurs essentiel au contenu de l’enquête, portant sur le mécanisme de sûreté de l’étui à arme des policiers » ajoute Madame Filion.
Ces tactiques dilatoires auxquelles la Ville de Montréal se prête
également dans d’autres dossiers traitant de profilage racial doivent
cesser. Il appartient aux élus de la Ville de Montréal de revoir les
mandats confiés à leurs procureurs. Ils ne peuvent plus se fermer les yeux sur la façon dont le contentieux de la Ville exécute son mandat, notamment dans le cadre de l’enquête Perreault. En révisant ce mandat, la Ville de Montréal démontrera alors son sérieux dans la lutte qu’elle dit vouloir mener aux pratiques de profilages discriminatoires au sein des forces policières.
Madame Nicole Filion sera disponible pour des entrevues à la sortie de
l’audience du Coroner Perreault vendredi matin le 11 février.