Le campement a l’allure chaotique, mais est néanmoins organisé. Nourriture, électricité, lieu de réunions et d’accueil, communication interne, relation avec les médias, etc. Des règlements sont aussi appliqués pour favoriser le vivre ensemble et éviter la réappropriation de l’action par des partis politiques ou autres groupes. Ce que le mouvement a déjà gagné c’est de démontrer à tous l’existence d’une fraternité et d’une solidarité transnationale. Une communauté "spontanée", un champignon d’opposition qui dénonce les dérives du système capitaliste, l’étouffement démocratique et la destruction de nos territoires. Une microsociété de résistants rayonnants sous l’ombre de la bourse. La colère, l’éducation critique et l’amour fraternel sont des armes de reconstructions massives.
La résistance est multiple, elle n’a pas fini de s’internationaliser et de s’activer localement. Ce mouvement est une chandelle parmi d’autres milliers dans la noirceur actuelle. Pour moi le véritable chaos réside dans le statu quo : la situation actuelle. Certains ont le "luxe" d’être condescendants et de critiquer sévèrement ce mouvement. Nous sommes des "petits" romains qui profitent encore et ce, malgré nos reculs, d’une situation inacceptable qu’il faut arrêter ! Certains « indignés » n’ont peut-être pas l’image désirée, le « style ». Au-delà de la toge, de la cravate ou du style décontracté, je choisis la convergence de mes valeurs et de mes convictions.
Bien entendu, il faut repenser et transformer nos cadres démocratiques et économiques, mais ça prend aussi de l’action, ici et maintenant ! En ce sens, j’appuie toutes les initiatives qui convergent vers un mieux vivre ensemble à court, moyen et long terme. Si vous passez par Montréal, seul ou avec votre famille, allez donc faire un tour au campement des indignés. Il y a des activités organisées quotidiennement. Il n’est pas nécessaire d’être campé au square Victoria pour partager leurs indignations.
Sébastien Bois,
Trois-Rivières