Édition du 16 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Prendre la défense du ministre Daniel Breton

Les membres du Comité exécutif central du PCQ joignent leurs voix à celles du SPQ Libre pour encourager tous les progressistes, tous les environnementalistes, et tous les souverainistes du Québec à se lever et à faire connaître leur soutien au ministre de l’Environnement, Daniel Breton, face à l’actuelle campagne de dénigrement dont celui-ci est la cible.

On n’a pas à se surprendre que Daniel Breton soit rapidemment devenu une des principales cibles de larges secteurs du monde des affaires, des libéraux, et de leurs amis, ainsi que de tous ceux qui ont pu profité pendant si longtemps du laxisme de l’ex-gouvernement de Jean Charest en matière d’environnement.

Mieux que bien d’autres, Daniel Breton tranche avec ce que beaucoup trop d’autres politiciens nous avaient habitué au fil des années. Issu de la frange militante du mouvement environementaliste, depuis longtemps associé aussi à la cause de l’indépendance du Québec, bien campés à gauche au niveau de ses idées, c’est aussi quelqu’un qui n’a pas sa langue dans sa poche. Même avec son veston, il garde son air de militant et d’incorruptible. Cela en fatigue plus d’un, à droite de l’échiquier politique, ainsi que dans bien des milieux d’affaires.

Pour nous, il représente au contraire une bouffée d’air frais.

Que Daniel Breton ait osé aller devant les journalistes pour remettre en question l’intérêt pour le Québec du fameux projet visant à rediriger une partie du pétrole provenant des sables bitumineux de l’Alberta vers le Québec, pour ensuite l’envoyer vers l’exportation, est dans les faits le principal "crime" dont se retrouve aujourd’hui accusé Daniel Breton.

Voici ce qu’il a dit : « Aujourd’hui, c’est le 50e anniversaire de la nationalisation de l’électricité. C’est important de tenir compte de ça parce que je vois ce que les Albertains veulent faire de leur pétrole, de l’amener sur notre territoire, sans notre consentement. Est-ce qu’on est maîtres chez nous ou pas maîtres chez nous ? » Nous préférons lui dire de notre part : bravo !

Bien au delà de cette supposée histoire de manquement grave de la part du ministre, en liens avec une récente visite dans les bureaux du BAPE, alors qu’il ne s’agit en fait que d’un pétard mouillé, sans véritable fondement, c’est d’abord l’opposition appréhendée du ministre face au lobby des grandes pétrolières et de l’industrie des sables bitumineux qui fait peur. Que le journal La Presse se soit fait un des principaux haut-parleurs de cette histoire ne devrait surprendre personne d’autre part, quand on sait que le propriétaire de ce journal, la famille Desmarais, est elle-même actionnaire de plusieurs compagnies oeuvrant dans les sables bitumineux, en plus d’être des supporteurs très connu du parti libéral.

Soulignons en même le fait que les affirmations voulant que toute intervention auprès du BAPE revienne à une négation ouverte du principe de l’indépendance entre les pouvoirs judiciaire et l’exécutif est une abherration, puisque le BAPE n’est en effet qu’un comité consultatif et qu’il n’a conséquement rien à voir avec le judiciaire.

Vouloir prétendre toute autre chose est d’autant plus grossier que l’ex président du BAPE, récemment relevé de ses fonctions, étaient justement une personne qui était connue pour ses allégeances libérales et que le renouvellement de son mandat, survenu juste avant les élections du 4 septembre, était clairement un geste de nature partisanne de la part d’un gouvernement qui se savait justement pas mal fini.

Je connais moi-même Daniel Breton depuis le début des années 2000, alors qu’il était alors membre de la direction du Parti Vert. C’est une personne d’une très grande intégrité, également capable de très grandes perspicacité, et qui sait également mettre les intérêts du Québec bien avant des intérêts plus partisans ou personnels.

Comme le souligne eux-mêmes les porte paroles du SPQ, dans un communiqué émis plus tôt aujourd’hui : « aux environnementalistes, aux progressistes et aux indépendantistes de ne pas se laisser intimider et paralyser par la droite fédéraliste, comme lors de leur offensive contre la taxe santé, et de se porter résolument à la défense du ministre Daniel Breton, avant sa comparution en commission parlementaire. »

Une façon de le faire serait de faire parvenir un message d’appui à l’adresse courriel suivante : ministre@mddefp.gouv.qc.ca .

Par André Parizeau,
Chef du PCQ

André Parizeau

Chef du Parti communiste du Québec

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