Édition du 3 décembre 2024

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Féminisme

Prise de position sur le travail du sexe/prostitution : La CLES réclame plus de transparence et un débat inclusif des survivantes à la TGFM

MONTRÉAL, le 26 sept. 2024 - Le 25 septembre 2024 s’est tenue l’Assemblée générale annuelle (AGA) de la Table des Groupes de Femmes de Montréal (TGFM). Dans la matinée avait eu lieu une réunion sur l’approbation du plan stratégique 2024-2027. Dans le plan en question, la TGFM prévoit de s’engager en faveur de la décriminalisation du "travail du sexe". Ceci, supposément pour favoriser l’inclusion des personnes de la diversité sexuelle et de genre. La CLES dénonce le fait que des enjeux d’inclusion soient pris comme prétextes pour exclure les survivantes de la prostitution qui décrivent ce qu’elles ont subi dans l’industrie du sexe comme une violence et non comme un travail.

La CLES a proposé qu’un débat ouvert soit tenu entre les membres de la TGFM pour en savoir plus sur les tenants et aboutissants de cette prise de position, qui peut avoir un impact dans la vie des femmes et des personnes vulnérables. La planification stratégique de la TFGM a été élaborée à la suite de deux réunions tenues durant la période estivale en l’absence de la majorité des organismes membres de la TGFM et sans inclure les survivantes de la prostitution.

Sur 96 groupes membres de la TGFM, seulement une vingtaine étaient présents lors de l’Assemblée générale et la proposition de débat de la CLES a été rejetée avec l’appui de 8 groupes, tandis que 7 se sont abstenus et 4 ont voté pour le débat. Ce vote équivaut à une remise en question par la TGFM de la Loi sur la protection des collectivités et des personnes victimes d’exploitation (LPCPVE) alors que plusieurs de ses membres ont affirmé ne pas connaître la Loi en question.

Préalablement au vote contre la proposition de débat de la CLES, la répresentante d’un organisme de lobbying pro-industrie du sexe a fait part à l’Assemblée d’informations erronées sur la LPCPVE. Bien que la CLES ait fait valoir le fait que depuis l’adoption de la Loi en 2014, les cas de judiciarisation de femmes en situation de prostitution ont chuté de 97% au Canada (StatCan), ceci n’a pas été pris en compte par le conseil d’administration de la TGFM.

Le plus grand regroupement de groupes de femmes de Montréal est donc en voie de prendre position en faveur des clients et proxénètes, invisibilisant ainsi les violences subies par un grand nombre de femmes sur l’île de Montréal. Rappelons que 89 % des femmes dans l’industrie du sexe veulent en sortir, 68 % souffrent de stress post-traumatique (Melissa Farley et a.), et 80 % y sont entrées mineures (Commission spéciale sur l’exploitation sexuelle des mineurs).

La CLES, un organisme qui offre des services directs aux femmes victimes d’exploitation sexuelle depuis 20 ans, tient à rappeler que la violence est la norme dans l’industrie du sexe et qu’on y constate une surreprésentation des femmes racisées, autochtones, marginalisées et ayant subi de la violence lorsqu’elles étaient mineures. La CLES invite la TGFM et l’ensemble de la société québécoise à ne pas fermer les yeux sur cette réalité en présentant la prostitution comme un choix de carrière comme un autre.

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