Inquiets de voir la ministre de l’Énergie adopter article après article, sans tenir compte des préoccupations de la société civile, les groupes exigent une fois de plus le report du projet de loi. Les 52 amendements déposés lors de l’étude détaillée du projet de loi la semaine dernière et les commentaires du PDG d’Hydro-Québec selon lesquels il est légitime pour le gouvernement de fixer les tarifs d’électricité lui-même au détriment des décisions de la Régie de l’énergie, préoccupent grandement les groupes.
Avec le PL-69, la CAQ attaque un service public essentiel. La semaine dernière, Hydro-Québec a perdu son droit exclusif de distribuer l’électricité, ce qui ouvre toute grande la porte à la privatisation. « L’électricité coûtera plus cher à produire et l’impact sur les factures sera majeur », signale Patrick Gloutney, Président du SCFP-Québec
Rappelons qu’au Québec, 1 ménage sur 7 n’arrive pas à payer sa facture d’électricité ou y parvient au détriment d’autres besoins de base. « Le PL69 fait passer les besoins des industries avant la santé de la population », dénonce Émilie Laurin-Dansereau, conseillère budgétaire à l’ACEF du Nord de Montréal
« Considérant l’importance des conséquences que ce projet de loi pourrait avoir, le gouvernement ne doit pas faire l’économie d’un débat démocratique inclusif. On connaît la tendance de la CAQ a utiliser le bâillon pour adopter ses projets de loi controversés. Ce serait catastrophique d’emprunter cette voie-là », souligne Sophie Thiébaut, coordonnatrice d’Attac Québec.
Les décisions concernant l’avenir de l’énergie au Québec ne doivent pas être prises derrière des portes closes par quelques experts triés sur le volet par le gouvernement. C’est pourquoi les groupes demandent une fois de plus un vrai débat public sur l’énergie.
Un message, un commentaire ?