« Selon nos prétentions, l’application du projet de loi C-60 viole carrément la Loi sur la radiodiffusion du simple fait que le gouvernement se donne le droit d’intervenir dans le cadre de la production, dans les finances, en somme, dans les affaires courantes de la SRC. L’esprit de la loi prévoit que la Société doit pouvoir agir sans ingérence de la part du gouvernement afin de protéger son indépendance ainsi que sa liberté d’expression et qu’il est d’intérêt public de préserver ces principes fondamentaux. Pour nous, il revient au conseil d’administration de la SRC de prendre position rapidement pour défendre cette liberté d’expression et cette indépendance en matière de journalisme, de création et de programmation », de souligner Jacques Létourneau, président de la CSN.
En plus d’attaquer les bases de la liberté de presse, le projet de Loi C-60 ouvre la porte toute grande à l’imposition de contrats de travail qui, au final, influencent également toute la dynamique de la production médiatique de la SRC.
Une menace implicite
« Cet affront constitue une menace implicite à suivre obligatoirement la voie tracée par le gouvernement Harper, sous peine de le voir intervenir directement dans les activités journalières de la Société. Alors que nous sommes le seul syndicat encore à la table de négociation, le dépôt de ce projet de loi, qui permettrait au Conseil du trésor d’imposer des conditions de travail aux salarié-es de la SRC, nous vise directement. Lorsque la masse salariale d’une entité totalise près de 60 % de son budget, couper dans celle-ci influence directement la qualité de la production », de préciser Alex Levasseur, président du SCRC-CSN.
« Nous voyons d’un très mauvais œil ce désir du gouvernement conservateur de vouloir dicter les orientations budgétaires d’une société de la Couronne, dont un des principaux mandats vise à informer la population canadienne. En tant que chien de garde de l’application de la Loi sur la radiodiffusion, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) doit impérativement rappeler au gouvernement que ce projet de loi brime des principes fondamentaux qui se trouvent à la base même de notre société démocratique », de conclure Pierre Roger, président de la FNC-CSN.
La CSN lance donc un appel solidaire large à toutes les organisations touchées par le projet de Loi C-60 qui désirent le contester. Elle interpellera également tous les intervenants qui jouent un rôle dans la préservation de la mission de la SRC. En ce sens, elle n’écarte aucune piste juridique.
Le Syndicat des communications de Radio-Canada représente 1600 membres au Québec et à Moncton. Il est affilié à la Fédération nationale des communications-CSN, qui regroupe 7000 membres œuvrant dans les domaines des communications et de la culture.