Les grévistes seront présents devant le Centre des congrès de Québec aujourd’hui, de 11 h à 15 h 30. Une prise de parole des représentantes et représentants du syndicat et de la CSN aura lieu à 13 h.
« Nous avons décidé de déplacer notre ligne de piquetage vers le Salon international du livre de Québec, non pas pour priver lecteurs et lectrices de cet événement formidable, mais bien pour les sensibiliser sur les conditions de pauvreté qui sont maintenues dans l’industrie du livre par des joueurs comme Renaud-Bray », explique Isabelle Nadeau, porte-parole du syndicat.
Elle peut elle-même en témoigner : malgré ses 18 ans de service pour Renaud-Bray, son salaire demeure à 15,90 $ l’heure, soit 15 cennes de plus que le salaire minimum. La quasi-totalité des 60 employé-es est dans la même situation.
« Nous avons été clairs avec les représentants de l’employeur : nous voulons une structure salariale qui fera en sorte que les augmentations octroyées en fonction des années d’expérience ne seront pas constamment rattrapées par la hausse du salaire minimum », précise le président de la Fédération du commerce-CSN, Serge Monette.
Malgré une ouverture de la partie syndicale lors de la dernière rencontre de négociation, le 19 mars dernier, Renaud-Bray maintient une offre où le salaire d’entrée est de 0,15 $ de plus que le salaire minimum, sans garantie que la progression salariale des employé-es ne soit annulée par la hausse annuelle de ce dernier.
« Renaud-Bray est un employeur antisyndical qui exploite le milieu déjà très précaire de la littérature pour établir un véritable empire », déplore la présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches-CSN, Barbara Poirier. « Renaud-Bray, c’est 35 librairies, 14 magasins Archambault, 13 boutiques Griffon, en plus de la chaîne Omer Deserres que le groupe vient d’acquérir. Nous ne pouvons accepter que Renaud-Bray fasse main basse sur l’industrie du livre tout en maintenant des conditions de travail aussi mauvaises pour ses libraires et ses commis. »
Briseurs de grève, négociation de mauvaise foi et entraves antisyndicales
Les audiences devant le Tribunal administratif du travail (TAT) se poursuivront le 6 mai prochain quant à l’ampleur de l’utilisation de briseurs de grève par Renaud-Bray depuis le déclenchement du conflit de travail. Une première journée d’audience sur le fond de l’affaire a eu lieu le 24 février dernier.
Peu avant, un rapport d’enquête du ministère du Travail avait conclu que Renaud-Bray avait eu recours à au moins sept briseurs de grève. Le groupe Renaud-Bray était déjà visé par une ordonnance provisoire lui interdisant de faire appel à des briseurs de grève aux succursales de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale. Rendu par le TAT le 6 décembre, ce jugement avait conclu à la présence d’au moins trois briseurs de grève, les 22 et 23 novembre, à la suite d’une plainte déposée par la CSN.
Dans une autre décision datée du 5 août dernier, le TAT avait déclaré la direction des succursales de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale coupable d’avoir entravé les activités syndicales et manqué à son obligation de négocier de bonne foi.
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