Pour le secteur public, la situation est encore pire. « Nos boss » sont ceux et celles qui font les lois ! Dans le secteur de la santé, les lois sont tellement restrictives que nous pouvons clairement affirmer que le droit de grève n’existe pas.
Les différents gouvernements (PQ, PLQ, CAQ) n’interviennent pas aussi rapidement lorsque l’arrêt de travail est causé par les patrons (lock-out). Parlez-en aux travailleurs.euses d’ABI...
Le seul parti politique qui appuie concrètement les différentes luttes des travailleurs et des travailleuses et que le grand patronat n’aime pas, c’est Québec solidaire. Depuis les élections, nous avons maintenant 10 députés, il serait bête de ne pas en profiter !
À mesure que QS s’approche du pouvoir, l’offensive des puissants sera dure. L’unité la plus forte et la plus large possible entre le monde du travail organisé et Québec solidaire sera plus que jamais nécessaire. Nous devons apprendre à construire cette relation dès maintenant. C’est pourquoi le comité intersyndical (Montréal) de Québec solidaire souhaite partager ses réflexions sur comment le parti peut aider nos luttes syndicales.
Respecter l’autonomie du mouvement : Québec solidaire n’est pas là pour décider à la place du mouvement syndical ou faire la morale sur les positions prises dans les différentes instances démocratiques du mouvement. Par contre, le respect de l’autonomie syndicale ne veut pas dire de s’abstenir et de rester en dehors de ses luttes, au contraire !
Appuyer les luttes : Québec solidaire doit continuer d’appuyer les différentes luttes du mouvement syndical. L’attention médiatique qu’ont les députés n’est pas à négliger. Les militant.es syndicaux membres de QS ne doivent pas hésiter à inviter les représentant.es politiques de QS à leurs manifestations. Lors du congrès de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) en juin 2018, tout le plancher a bien vu que le seul parti à défendre nos revendications est Québec solidaire. C’est inutile de le nier et de ne pas l’affirmer clairement, haut et fort.
Unifier les luttes : Le rôle des syndicats est de mobiliser ses membres. Durant un conflit, toutes ses énergies y passent. C’est normal, mais la conséquence est que peu est fait pour mobiliser la population et les communautés pour soutenir nos revendications. C’est pourtant essentiel dans la construction d’un rapport de force. C’est d’autant plus vrai pour les travailleurs.euses des services publics où les usagers.ères sont également citoyen.nnes. Il serait donc naturel pour QS d’orienter une campagne pour la défense des services publics coordonnée avec les mobilisations des travailleurs.euses de ce milieu et de souligner clairement que l’amélioration des services publics passe par de bonnes conditions de travail.
Étendre les luttes : La judiciarisation des conflits de travail brûle énormément de ressources dans le mouvement syndical et lui ampute une partie considérable de ses moyens de mobilisation. Il est donc difficile pour lui de couvrir tous les enjeux du monde du travail. Par exemple, une campagne de terrain sur l’environnement, solidement implantée localement, fait cruellement défaut au mouvement syndical. Pourtant, c’est un enjeu qui concerne et intéresse tout le monde et la participation du monde du travail à une transition énergétique juste est vitale pour réussir. Les discussions descendent rarement jusqu’au plancher. QS, avec ses engagements sur le transport en commun, par exemple, pourrait intervenir efficacement dans les milieux de travail et pallier ce manque. La même logique s’applique avec PL 21.
Défendre bec et ongle le droit de grève : Le programme de Québec solidaire est très clair sur le sujet :
– Abrogera toute disposition législative ou décret anti-syndical.
– Garantira de véritables négociations avec les travailleuses et travailleurs du secteur public.
– Abolira le droit à l’injonction contre le piquetage
– Reconnaîtra à toutes et à tous (incluant les étudiantes et étudiants) le droit de grève politique
(qui vise à influencer le gouvernement) et de solidarité (en appui à d’autres groupes en grève).
– Interdira les lockouts.
Tout est déjà là, il suffit de défendre le programme publiquement. Imaginez l’impact que QS aurait si, durant les prochaines négociations des services publics, il prend rapidement position pour annuler les amendes en cas de grève « illégales ». Cela pourrait donner une immense confiance à un demi-million de salariés du Québec, et à d’autres secteurs également !
Pourquoi un lien fort entre Québec solidaire et le mouvement syndical est important ?
Il est important de construire ces liens parce que nous n’avons pas le choix. Nous avons une relation d’interdépendance. Le mouvement syndical doit pouvoir s’appuyer sur un relais politique solide et QS a besoin d’une vaste mobilisation populaire pour réaliser son projet de société qui vise à donner le pouvoir à la majorité qui travaille et non plus à la minorité possédante.
Si vous voulez défendre les préoccupations du monde du travail dans QS et unir nos luttes syndicales avec les mouvements sociaux, tels que écologistes, antiracistes et féministes, nous vous invitons à rejoindre le comité intersyndical de QS à Montréal dès aujourd’hui ou à le créer dans votre ville, région ou secteur d’emploi.
Comité intersyndical de Québec solidaire Montréal
25 avril 2019
Pour nous joindre : reseau-militant-intersyndical@quebecsolidaire.net
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