Édition du 16 avril 2024

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Éducation

Réaction de la FEC-CSQ au projet de Loi 78 - Le gouvernement sème la colère chez nos membres

MONTRÉAL, le 18 mai 2012 - La Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ), affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), condamne le recours à une loi spéciale qui limite les libertés civiles, qui menace notre démocratie et qui, de surcroît, bâillonne les enseignantes et les enseignants des cégeps.

Pour le président de la FEC-CSQ, M. Mario Beauchemin, il est on ne peut plus clair, depuis le dépôt du projet de loi spéciale hier, que le premier ministre du Québec, Jean Charest, n’est ni le premier ministre de la Jeunesse ni celui de la négociation, mais bien celui de la répression tous azimuts..

« Comment expliquer notamment qu’il s’attaque si virulemment aux enseignantes et aux enseignants des cégeps, les traitant ni plus ni moins comme des bandits et les visant comme s’ils étaient en arrêt de travail ? Nous ne voyons là que la poursuite des coups de force qu’il a fait lors de la négociation du secteur public en 2005. Il est plus habile à mener la répression que la négociation. Il s’agit plutôt d’une législation qui a pour objectif réel de contrer tout mouvement de contestation allant à l’encontre de la volonté gouvernementale et non pas de rétablir un climat serein », dénonce M. Beauchemin.

Des articles de loi aux conséquences graves

Le président de la FEC-CSQ ajoute qu’en vertu de l’article 15 du projet de no 78, les fédérations syndicales et les syndicats locaux devront « jouer » à la police en prenant tous les moyens appropriés pour amener leurs membres à se conformer aux articles 10 et 11 et à ne pas contrevenir aux articles 13 et 14. « Ainsi, le gouvernement tente d’instrumentaliser les associations de salariées et salariés en les obligeant à surveiller leurs membres. Ce n’est pourtant le rôle d’un syndicat ! », rappelle M. Mario Beauchemin.

Mais, plus encore, la FEC-CSQ se questionne sur la portée de l’article 29, qui stipule que quiconque, par un acte ou une omission, aide ou, par un encouragement, un conseil, un consentement, une autorisation ou un ordre, amène une autre personne à commettre une infraction visée par la présente loi. Cet article est pour le moins obscur, précise le représentant syndical. « Est-ce que cela veut dire, par exemple, qu’il est désormais interdit, et ce jusqu’au 1er juillet 2013, d’enseigner Orwell (1984), Thoreau (sur la désobéissance civile), Chomsky (sur la propagande et les médias) ? D’enseigner les dynamiques à l’œuvre lors des grandes manifestations des années 1960 ? Si c’est le cas, il s’agit là d’une atteinte grave à l’autonomie professionnelle et à la liberté d’expression des enseignantes et des enseignants des cégeps », souligne M. Mario Beauchemin.

Désobéissance civile et vote libre

Les membres de la Fédération seront réunis en Conseil général à la fin du mois de mai. Il y sera notamment question de désobéissance civile, de grève sociale et des actions que nous pourrions mener pendant la prochaine campagne électorale afin de « sortir » le Parti libéral de l’Assemblée nationale. En attendant, la FEC-CSQ demande au premier ministre Jean Charest de permettre à ses députés de voter librement sur ce projet de loi spéciale.

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