Édition du 26 novembre 2024

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Féminisme

Régimes de retraite : inquiétude pour la retraite des femmes

Comme femmes et membres du comité Condition féminine de la FIQ, nous sommes préoccupées par le discours négatif véhiculé dans les médias depuis plusieurs semaines relativement aux régimes de retraite. Plusieurs articles de journaux rapportent notamment que les régimes de retraite à prestations déterminées sont beaucoup trop généreux et qu’il y aurait lieu de revoir la façon de déterminer les coûts de ces régimes de même que la répartition du risque entre les intervenant-e-s (employeur, employé-e).

Pourtant, durant la Révolution tranquille, dans les années 1960, les syndicats représentant les travailleuses et les travailleurs du secteur public ont négocié, de bonne foi, des régimes de retraite à prestations déterminées afin que les cotisations et le revenu des placements soient confondus, sans distinction, dans une seule caisse utilisée pour verser les prestations à toutes-tous les participant-e-s et bénéficiaires. Ces régimes garantissent une rente fixe jusqu’au décès, et ce, peu importe les soubresauts des marchés financiers. Il est important également de rappeler que les rentes de retraite font partie du salaire global des employé-e-s de l’État.

Malheureusement, la tendance actuelle est de niveler ces acquis vers le bas en modifiant les prestations déterminées en cotisations déterminées, laissant sous-entendre que lorsque notre coffre de retraite tombe à zéro, c’est fini, il faut s’arranger autrement parce qu’il n’y a plus d’argent ! Ainsi, les femmes, dont l’espérance de vie est plus élevée que celle des hommes, seraient pauvres plus rapidement et plus longtemps ! En tant que femmes, nous devons nous assurer que nos gains en matière de retraite persistent dans le futur !

Il faut ajouter que, contrairement à ce que laissent sous-entendre les médias, ces régimes de retraite, durement négociés, ne sont pas le « bonheur total ». Les professionnelles en soins du secteur public que représentent la FIQ, dont 92 % sont des femmes, se retrouvent souvent à travailler à temps partiel, soit pour élever leurs enfants ou parce que plus de 50 % des postes au sein du réseau de la santé sont à temps partiel. Elles voient donc leur régime et leur rente de retraite diminuer et les prestations déterminées aussi ! Imaginez maintenant ce qu’il en serait avec des cotisations déterminées !

En somme, les femmes doivent être alertes et prêtes à défendre les régimes à prestations déterminées, car elles seront les plus touchées si ceux-ci changent.

Les auteures sont membres du comité Condition féminine, Réflexion féministe de la FIQ

Caroline Flageol

membres du comité Condition féminine, Réflexion féministe, FIQ

Véronique Foisy

Membre du comité Condition féminine, Réflexion féministe, FIQ

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