« Après des années de compressions budgétaires, de coupes de postes et de centralisation bureaucratique, nous nous retrouvons avec des salarié-es complètement surchargés, épuisés, sous-payés, dont on reconnaît de moins en moins l’autonomie professionnelle et qui n’ont même plus la satisfaction d’offrir tous les services de qualité auxquels la population a droit, explique le président de la FSSS-CSN, Jeff Begley. Si le gouvernement est sérieux dans sa volonté de relancer le réseau public, cela doit passer par une amélioration des conditions de travail et des salaires de l’ensemble du personnel. La pénurie de personnel s’étend à de nombreuses professions indispensables au bon fonctionnement du réseau ».
Réunis à Québec durant la dernière semaine, les représentantes et les représentants syndicaux des salarié-es du réseau ont débattu des revendications qu’ils porteront lors de la prochaine négociation. Ce conseil fédéral fait suite à près d’un an de consultations menées auprès des membres, débutées par un vaste sondage en ligne, puis par la tenue d’assemblées générales partout au Québec. Le demandes de négociation de la FSSS-CSN sont regroupées en 13 orientations, dont plusieurs auront également un impact direct positif sur la qualité des services à la population. Rappelons que cette ronde de négociation nationale sera la première depuis la création des mégastructures qui ont eu pour effet d’alourdir et de complexifier le travail pour de nombreuses personnes.
Un projet ambitieux
Entre autres mesures, la FSSS-CSN entend éliminer le recours aux heures supplémentaires obligatoires par les gestionnaires, renforcer la prévention en santé et sécurité du travail, bonifier les mesures d’attraction et de rétention du personnel, favoriser la conciliation famille-travail-études, éliminer les surcharges de travail, bonifier les vacances, empêcher la privatisation et la sous-traitance ou encore introduire des dispositions favorisant la protection de l’environnement et la réduction des déchets.
« Notre projet de négociation sectorielle est très ambitieux, nous le savons, poursuit la vice-présidente de la FSSS-CSN, responsable du secteur public, Josée Marcotte. Les attentes des travailleuses et des travailleurs sont également très élevées. C’est normal. La dernière fois que nous avons négocié les conventions collectives d’un couvert à l’autre remonte à plus de vingt ans. Depuis l’an 2000, le réseau a vécu deux réformes centralisatrices, les pénuries de main-d’œuvre se sont accentuées, la surcharge de travail a explosé, les arrêts de travail pour cause de maladie se sont multipliés… et en même temps, les salarié-es ont vu leur pouvoir d’achat s’éroder. Chaque fois, on nous dit : ce n’est pas le temps de corriger les problèmes… Il y a eu le déficit zéro, puis la réingénierie. Ensuite, l’austérité. Aujourd’hui, le gouvernement n’a aucune excuse ! Nous avons entendu François Legault déclarer qu’on ne devait pas s’attendre à ce que les surplus servent en partie à améliorer nos conditions de travail, avant même que nous ayons présenté nos revendications ! Ce n’est pas acceptable ! Nous nous attendons à une ouverture véritable pour la recherche de solutions négociées. »
Le projet de négociation de la FSSS-CSN sera présenté aux représentants des employeurs à la fin du mois d’octobre. Les conventions collectives du secteur public viendront à échéance le 31 mars 2020.
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