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Services publics

Tournée du SPGQ sur la Côte-Nord - Halte aux coupes qui appauvrissent les régions !

SEPT-ÎLES, QC, le 27 nov. 2014 - Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) réitère sa demande au gouvernement d’appliquer un moratoire sur les suppressions de postes en région, demande formulée initialement en septembre dernier. Jusqu’ici, non seulement le gouvernement n’y a pas donné suite, mais il a intensifié les coupes qui appauvrissent les régions. Ce faisant, le SPGQ a écrit aux 125 députés de l’Assemblée nationale, tous partis confondus, afin qu’ils appuient sa demande de moratoire, tout en dénonçant l’hémorragie de l’accessibilité des services publics en région.

« En démolissant de nombreuses structures vitales pour nos régions, le gouvernement se comporte en véritable saccageur administratif qui fait fi du bien-être de nombreuses collectivités. De plus, il se traîne lamentablement les pieds en ne consacrant aucun effort à la prospection, à la recherche et au développement des richesses naturelles, fauniques et touristiques de la Côte-Nord. En outre, il semble remettre en question ses engagements environnementaux prévus dans le Plan Nord en ce qui a trait aux aires protégées, ce qu’avait pourtant salué la communauté scientifique internationale », dénonce le président du SPGQ, M. Richard Perron. De passage hier à Baie-Comeau et aujourd’hui à Sept-Îles, il a rencontré des élus locaux et des membres du SPGQ de cette ville dans le cadre d’une tournée sur la Côte-Nord. Cette tournée permet à M. Perron de prendre le pouls de la situation des membres du SPGQ sur la Côte-Nord, d’intervenir pour la défense de leurs emplois et de dénoncer les pertes de services publics en région. Le SPGQ regroupe près de 150 membres sur la Côte-Nord.

Le SPGQ condamne la volonté du gouvernement de mettre la hache dans les centres locaux de développement et les conférences régionales des élus - sans oublier les carrefours jeunesse-emploi, les agences de la santé et des services sociaux et Solidarité rurale du Québec, une instance-conseil importante auprès du gouvernement en matière de ruralité - qui sont pourtant d’excellents outils de concertation. Ces leviers économiques de création d’emplois et de développement de l’expertise en région ont pourtant fait leur preuve. « Nous ne sommes pas seuls à le dire, car même des militants libéraux n’hésitent plus à condamner publiquement ce gouvernement qui pose ces gestes odieux », affirme le président du SPGQ.

De nombreuses institutions publiques régionales et leur personnel sont actuellement la cible de cette vague d’austérité qui s’apparente à une entreprise systématique de destruction massive. Les employés de Sept-Îles à la direction régionale du ministère de l’Éducation et certains employés du ministère de la Faune en ont déjà payé le prix.

Ceux des collèges de Baie-Comeau et de Sept-Îles pourraient aussi en faire les frais d’ici peu. « Abolir des services et des postes dans l’administration publique régionale contribue à désavouer leur rôle dynamique et constructif dans les processus de développement. Ces institutions sont pourtant des acteurs de changement essentiel, porteurs d’expertises, de mémoire et de savoirs. Ils permettent d’ajuster des programmes nationaux aux spécificités des territoires d’intervention. Ce n’est certainement pas à partir des grands centres que ce travail peut se faire », dénonce M. Perron.

L’avenue centralisatrice et dévastatrice empruntée par le gouvernement est d’autant plus incompréhensible que le premier ministre, lors de son discours inaugural à l’Assemblée nationale, déclarait que « nos régions, nos milieux ruraux seront également synonymes de modernité. Il y a des communautés, des familles qui y vivent, des jeunes qui veulent y revenir. Des régions qui, elles aussi, revendiquent leur part d’espoir ».

Selon le SPGQ, l’espoir dont parle M. Couillard s’apparente davantage à celui de rapidement prononcer l’oraison funèbre des régions en sacrifiant leurs tissus social et économique sur l’autel idéologique du retour à l’équilibre budgétaire. « Même l’ancienne vice-première ministre du Québec, Nathalie Normandeau, s’est permis de condamner sur la scène publique le manque de vision du gouvernement, l’accusant au passage de bousiller 30 ans d’historique en développement régional et d’apprentissage des citoyens en région », ajoute M. Perron.

« Le gouvernement invoque le gel d’embauche dans la fonction publique pour ne pas créer d’emplois de qualité en région. Mais le soi-disant gel d’embauche ressemble à un fromage gruyère, car le Service aérien gouvernemental, qui relève du Centre de services partagés du Québec, a signé sept contrats tout juste sous la barre des 25 000 $ avec des pilotes du secteur privé qui prendront la relève de pilotes réguliers », s’insurge M. Perron.

Rappelons-nous la promesse du premier ministre qui avait pris l’engagement de créer 250 000 emplois en cinq ans au s’il était élu. Force est d’admettre que le gouvernement bafoue ses engagements, car l’emploi à temps plein a poursuivi sa chute au Québec, en octobre dernier, avec la disparition de 30 000 postes, ce qui porte le total à 82 000 emplois perdus depuis le 7 avril. « Le gouvernement voudrait faire naître l’espoir de création d’emplois en remettant l’ambitieux Plan Nord sur les rails.

Mais lorsque les trains déraillent, comme celui du 6 novembre dernier près de Sept-Îles, entraînant le décès d’un conducteur de locomotive et un déversement de diesel dans la rivière Moisie, ce sont les employés de l’État comme ceux de la direction régionale de la Côte-Nord du Centre de contrôle environnemental du Québec du ministère de l’Environnement qui vont au front. Cessons de détruire ces emplois et les structures qui assurent la cohésion des régions », conclut M. Perron.

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