Édition du 17 juin 2025

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Syndicalisme

Unifor dénonce la tentative de DHL de contourner la loi fédérale anti-briseurs de grève

TORONTO, le 18 juin 2025 - Unifor a réagi à la tentative éhontée de DHL Express Canada de contourner la nouvelle loi fédérale en matière de travail. L’entreprise a envoyé une lettre au gouvernement fédéral pour demander une dérogation spéciale au projet de loi C-58, la loi anti-briseurs de grève qui entrera en vigueur vendredi.

« Soyons clairs : DHL n’est pas la victime dans cette affaire, a déclaré Lana Payne, présidente nationale d’Unifor. L’entreprise a mis ses propres travailleuses et travailleurs en lock-out, les obligeant à déclencher une grève, et maintenant, elle veut que le gouvernement bafoue leur droit à la négociation collective. »

« Elle a choisi la confrontation, poursuit-elle. Aujourd’hui, plutôt que de négocier une entente équitable à la table de négociation, DHL accourt vers Ottawa pour demander un traitement spécial afin de contourner une loi visant à protéger les travailleuses et travailleurs et à préserver l’intégrité de la négociation collective. Unifor restera ferme, et nous attendons du gouvernement fédéral qu’il fasse de même. Aucune exemption, aucune entorse aux règles. »

Les membres d’Unifor à DHL Express Canada ont été mis en lock-out par leur employeur le 8 juin dernier après avoir refusé les concessions proposées par l’entreprise. Les membres ont donc été contraints de déclencher un mouvement de grève.

La loi anti-briseurs de grève entrera en vigueur le 20 juin 2025 après des années de mobilisation de la part d’Unifor et du mouvement syndical. Elle uniformise les règles du jeu et empêche les employeurs de prolonger les conflits en recourant à des briseurs de grève. Il semble que DHL ne souhaite ni négocier dans un esprit équitable ni subir les conséquences d’un lock-out.

DHL s’est ralliée à la coalition « Moving Economies », un groupe d’employeurs qui s’efforce activement de dépouiller les travailleuses et travailleurs de leur doit à la négociation et d’affaiblir les protections fédérales. Cette dernière demande d’exemption visant à permettre à DHL de continuer de recourir à des briseurs de grève ou de demander une intervention abusive du gouvernement dans le processus de négociation s’inscrit dans le cadre d’un vaste effort visant à saboter les outils sur lesquels les travailleuses et travailleurs s’appuient pour mener des négociations équitables et significatives.

Tout au long des négociations, DHL a demandé d’importantes concessions qui porteraient gravement préjudice aux travailleuses et travailleurs. L’entreprise veut notamment :

 modifier le système de rémunération des chauffeuses et chauffeurs de manière à réduire leur salaire ;

 obliger les chauffeuses et chauffeurs à parcourir jusqu’à 100 km pour compléter leur itinéraire ou ramasser un chargement, sans aucune compensation ;

 proposer des dispositions qui permettraient à l’entreprise de refuser les demandes d’indemnisation des accidents du travail et de mesures d’adaptation au travail ;

 refuser d’accorder des rajustements salariaux au personnel du service à la clientèle et d’autres catégories d’emploi, dont certains postes offrent à peine plus que le salaire minimum ;

 tenter de faciliter les mises à pied du personnel ;

 ignorer les pertes d’emplois qui pourraient découler de l’utilisation de l’intelligence artificielle ;

 tenter de réduire le salaire minimum quotidien garanti des chauffeuses et chauffeurs ;

 réorganiser les itinéraires de ramassage dans l’ensemble du pays tout en réduisant la rémunération des propriétaires-exploitants.

Le géant allemand de la livraison de colis génère des bénéfices annuels de quelque 3,3 milliards d’euros (4,6 milliards de dollars canadiens) et ses revenus provenant de ses activités nord-américaines en expansion s’élèvent à environ 6 milliards d’euros (9,4 milliards de dollars canadiens).

« La décision de DHL de nous mettre en lock-out a déjà perturbé les activités, et l’entreprise veut faire croire au gouvernement et au public que les travailleuses et travailleurs en sont responsables, a indiqué Daniel Cloutier, directeur québécois d’Unifor. Le pouvoir de relancer les activités et d’accompagner les clients repose entièrement entre les mains de DHL. C’est l’entreprise qui a provoqué cette crise. Le seul endroit où ce conflit pourra se régler, c’est à la table de négociation. »

Unifor représente plus de 2 100 membres à DHL Express Canada, lesquels travaillent comme chauffeuses et chauffeurs de camion ainsi qu’aux services de messagerie, d’entrepôt et d’administration et sont répartis dans diverses sections locales en Colombie-Britannique (114), au Québec (700), au Manitoba et en Saskatchewan (755), en Nouvelle-Écosse (4005), en Ontario (4457), ainsi qu’en Alberta.

Lisez la réponse d’Unifor à la demande de DHL ici.

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À propos du projet Unifor


Depuis deux ans, le SCEP et les TCA ont entrepris le processus de création du nouveau syndicat Unifor. Plusieurs comités composés des membres des deux syndicats ont ainsi travaillé à élaborer les structures, les statuts, le nom et le logo, les politiques, l’intégration, etc. du syndicat Unifor. L’an dernier, les congrès nationaux des deux organisations ont approuvé le processus alors que cette fin de semaine (30 août-1er septembre 2013), se déroule le congrès de fondation à Toronto.

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