« Ce n’est pas l’évaluation infirmière qui est en cause, mais bien l’effondrement des conditions dans lesquelles elle doit être faite. Quand une infirmière a 20 patients à gérer dans un corridor d’urgence, même Florence Nightingale n’y arriverait pas », dénonce Julie Bouchard, présidente de la FIQ.
Les infirmières sont les premières à vouloir des soins sécuritaires et de qualité. Mais elles travaillent dans des milieux où l’impossible est devenu la norme : surcharge, pénurie, bris de services, temps supplémentaires obligatoires, roulement excessif de personnel, équipes incomplètes…
« Nous saluons les efforts de formation continue annoncés par l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, mais on ne forme pas mieux dans le vide. Sans conditions minimales d’exercice, on court à la catastrophe. Et cette catastrophe, on y est déjà », ajoute Mme Bouchard.
La FIQ rejette l’idée que les infirmières n’effectueraient pas leur travail correctement. C’est le réseau qui ne leur permet plus de le faire convenablement. Trop souvent, ce sont elles qu’on envoie au front, sans moyens, sans renforts, sans répit.
« Luc Mathieu parle de « faiblesse » dans l’évaluation des patients, mais oublie de préciser que l’urgence de l’hôpital Anna-Laberge débordait à 200 %. Même une infirmière expérimentée n’aurait pas eu le temps de refaire l’évaluation dans de telles conditions. Quand le feu est pris, on n’accuse pas les pompières d’avoir manqué d’eau. On s’interroge sur les moyens qu’on leur a donnés pour éteindre l’incendie », conclut la présidente.
La FIQ rappelle que ses membres sont qualifiées, dévouées, et détentrices d’une expertise clinique fondamentale. Assez de faire porter le blâme sur les épaules de celles qui tiennent le système à bout de bras. Il est temps que le gouvernement et les établissements prennent leurs responsabilités.
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