Édition du 23 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Le mouvement des femmes dans le monde

8 mars 2020. Journée internationale des luttes des femmes & Toutes pour l’inviolabilité du corps des femmes

8 mars 2020, journée internationale des luttes des femmes

Oubliée l’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh détenue en Iran ? Oubliée l’universitaire franco-iranienne Fariba Adelkhah détenue en Iran ? Oubliée la Pakistanaise Asia Bibi qui souhaite obtenir l’asile en France ? Oubliée Nûdem Durak, la chanteuse kurde, emprisonnée dans les geôles d’Erdogan ? Oubliées les femmes kurdes qui, les armes à la main, défendent les droits des femmes contre Daesch et la Turquie ? Oubliées les lesbiennes menacées de mort dans les états homophobes ? Oubliée la dépénalisation des violences conjugales en Russie ? Oubliés les affronts des chefs d’État misogynes contre les femmes ? Oubliées les Saoudiennes, les Iraniennes et leur mouvement #White Wednesday ? Oubliées toutes les femmes dans le monde en lutte contre le patriarcat ?

Non, nous n’oublions pas la solidarité avec les femmes du monde entier

Collectif Midi-Pyrénées pour les Droits des Femmes Toulouse

Tiré du blogue de Christine Delphy.

8 mars 2020. Toutes pour l’inviolabilité du corps des femmes

Nous luttons pour une nouvelle civilisation à partir de l’indépendance politique, économique mais aussi symbolique des femmes : nos corps sont inaliénables et inviolables.

Nous disons :

 Les femmes sont des êtres humains, nées dans un corps de femme. Le sujet du féminisme, ce sont des femmes qui rejettent la domination d’un sexe comme principe fondateur. C’est une violence que d’exclure les femmes de la vie politique, économique et sociale et de les marginaliser.

 Nous nous opposons à la mainmise des hommes sur les femmes, à l’assignation abusive faite à notre sexe et dont le résultat est de maintenir les femmes dans des situations où elles subissent la domination et sont réduites à un statut d’infériorité ou de complémentarité.

 Nous rejetons l’utilisation misogyne du concept de genre et ses détournements.

 Nous refusons d’être renvoyées et assignées, aussi bien par le patriarcat que par le libéral-capitalisme, au seul destin biologique et au seul statut de mère. Pour autant, nous tenons à réaffirmer que nous rejetons toutes les techniques qui font perdre aux femmes l’entière maîtrise du processus d’engendrement, vital pour l’espèce humaine.

 Seules les femmes peuvent être mères. Seules les femmes peuvent être lesbiennes. Non aux impostures.

 En matière de maternité et d’avortement, le premier et le dernier mot revient aux femmes.

 Nous nous opposons aux dispositifs et constructions pseudo-scientifiques utilisés par des pères devant les tribunaux pour enlever les enfants à leurs mères.

 Nous sommes opposées à toute réduction du corps féminin à une marchandise.

 Nous disons NON au morcellement marchand de nos corps. Nous nous opposons à la location des utérus et au commerce des gamètes humaines. Nous disons NON au pouvoir sur nos corps d’une certaine utilisation de la science, de la technologie, de la médecine et de la chirurgie ; nous nous méfions de tous les apprentis sorciers plus respectueux de leurs propres intérêts financiers ou scientifiques que du respect des corps des êtres humains. Nous n’abandonnerons pas nos corps à la techno-science ni à ses profits.

 Nous luttons contre la pornographie, le système prostitutionnel, la traite et l’exploitation sexuelle des femmes et des enfants des deux sexes et contre l’utilisation abusive du corps féminin pour vendre des marchandises.

 Nous rejetons les pseudo-droits à l’assistance sexuelle pour les personnes handicapées.

 Nous sommes en mobilisation permanente contre les féminicides et la violence exercée par des hommes qui, maison par maison, engendrent des meurtres quotidiens, conséquences de la domination patriarcale. Toute femme, parce que de sexe féminin, peut être tuée dès sa naissance voire même avant sa naissance : avortements sélectifs. Femme, elle peut subir des violences liées explicitement à son sexe : infibulation, excision.

 Nous dénonçons l’inertie des institutions concernant les cas de disparitions de femmes de plus en plus fréquentes dans notre pays et partout dans le monde.

 C’est une violence que de réduire les femmes à la pauvreté, de leur rendre difficile l’accès aux ressources et au travail rémunéré, de perpétuer l’écart de rémunération entre elles et les hommes, de considérer le travail domestique et les soins comme gratuits Nous dénonçons l’utilisation mercantile du corps des femmes les plus pauvres et les plus démunies, que ce soit dans les pays émergents ou dans nos sociétés de consommation.

Femmes d’ici et d’ailleurs, en ce 8 mars 2020,

Journée internationale des luttes pour les droits des femmes,
retrouvons-nous pour continuer ce combat
pour l’inviolabilité de nos corps.

Collectif Midi-Pyrénées pour les Droits des Femmes

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