Édition du 26 mars 2024

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Le Monde

A propos de la « réunion » de l’OTAN et du « sommet » de Paris sur l’Ukraine

En même temps que le prolétariat de France réalisait la grève générale du jeudi 5 décembre, se tenaient des réunions internationales de chefs d’État et autres « experts ». Passons sur la pathétique « COP25 » réfugiée à Madrid en raison de la crise révolutionnaire au Chili : la catastrophe climatique ne sera pas résolue par ces gens-là, mais par les foules qui font grève et manifestent. Voyons un peu où en est l’OTAN, dont, c’est déjà une indication, le « sommet » de début décembre a été rebaptisé en simple « réunion », mais réunion tout de même des chefs d’État tels que Trump, Macron and Co.

Tiré du blogue de l’auteur.

L’an dernier, l’Otan avait officiellement un mauvais génie, Donald Trump. Maintenant elle en a trois : les choses avancent !

Trump

Comme au « G7 » de Biarritz début septembre Trump, bien qu’il ait terminé la « réunion » sur un caprice causé par une vidéo ou l’on voit Trudeau, Johnson et Macron se foutre de sa gueule, a été relativement calme, coincé qu’il est par la crise qui l’oppose au Congrès des États-Unis, crise majeure qui paralyse le sommet de l’État le plus puissant du monde. Rappelons que le dossier à charge contre lui, du point de vue des intérêts généraux du capitalisme US, se compose de trois grosses sections. La première est le rapport Mueller que médias et commentateurs ont, à tort, enterré, alors qu’il contenait les éléments permettant d’ouvrir plus d’une enquête en haute trahison et autres facéties de cet acabit. La seconde est l’affaire « ukrainienne », qui a relancé tout ce que le rapport Mueller suggérait – à savoir que Trump est tenu par Poutine, et représente non les intérêts généraux du capitalisme US mais ceux d’une mafia immobilière tenue par l’oligarchie russe. La troisième est le coup consistant à appeler Erdogan pour qu’il fasse avancer ses troupes dans le Nord de la Syrie de façon à contraindre l’état-major, qui désobéissait de fait à Trump depuis 8 mois, à retirer effectivement les forces armées US (en lâchant les YPG, dépendant d’elles, au passage) de ce secteur, pour éviter des affrontements entre deux pays de l’Otan, rien que ça. De sorte que les forces russes, et non pas seulement turques, se sont installées dans les anciennes bases US de Syrie du Nord …

La crise au sommet à Washington et la crise de l’Otan sont donc totalement imbriquées. Le problème pour l’establishment tant démocrate que républicain est de neutraliser Trump une bonne fois pour toutes, en sachant que l’impeachment lui-même n’est pas forcément le meilleur moyen pour ce faire (mais que sa menace peut y aider), car, d’une part, il peut conduire l’intéressé, retrouvant le soutien des Bannon and Co., à la fuite en avant dans l’affrontement, et, d’autre part, il est tellement énorme d’afficher publiquement que le POTUS (président des EU) est un « agent russe » (d’un genre un peu particulier), avec ce que cela représente comme exhibition de la déliquescence du capital financier et de l’Etat nord-américain, que les chefs démocrates eux-mêmes n’arrivent qu’à le suggérer sans cesse sans jamais le dire clairement.

Ces conditions ont fait que dans le rôle de mauvais génie de l’Otan, pour lequel il a largement tenu son office, Trump était un peu sous la touche, mais ce n’est pas grave, il a des successeurs. L’un est Erdogan, comme on pouvait s’y attendre, l’autre, et c’est là une nouvelle étape de la crise à tous les niveaux – national, européen, international- est Emmanuel Macron.

Erdogan

Erdogan, Bonaparte fragile, est engagé dans sa propre fuite en avant. Depuis l’échec du coup d’État de 2016 il a basculé vers un rapprochement avec Poutine, qui ne le rend pas dépendant pour autant car il joue, sur le fil du rasoir, un jeu d’équilibre entre Poutine et L’Otan : il n’est pas certain que, tout en clamant avoir défait les « terroristes » des YPG, le fait d’avoir des bases russes sur sa frontière Sud-Est soit préférable pour le régime turc au fait d’avoir des bases US. En 2017 il a signé un accord de livraison de systèmes antimissiles « S400 » avec la Russie et les livraisons ont commencé à l’été 2019. Selon Washington ces armes sont techniquement (et en fait, politiquement !), incompatibles avec celles de l’Otan, et les États-Unis ont engagé des rétorsions sur les programmes de construction d’avions de combat « F35 ».

Les protagonistes parlent moins ouvertement, mais y pensent sans cesse, de deux autres questions militaires sous-jacente.

Contre qui sont dirigés les systèmes antimissiles que la Russie livre à la Turquie ? Iran ? Israël – dont l’état-major a laissé diffuser qu’il serait capable, suite à des essais faits avec, tiens donc, l’aviation grecque, de déjouer les S400 ? L’OTAN elle-même ?

Et que devient dans tout cela la base de l’Otan d’Incirlik, en Turquie, qui contient des armes nucléaires ?

Macron

Macron a jugé habile de faire son « disruptif » en fonction de ces contradictions ouvertes en train de devenir des plaies suppurantes. Du point de vue de l’impérialisme français, tenter de « secouer l’Otan » peut passer pour une réminiscence gaullienne, mais c’est là du pipeau (comme d’ailleurs l’était déjà largement, désolé pour les « souverainistes », l’attitude gaullienne envers l’Otan !).

La vraie raison est que Macron a échoué fondamentalement sur deux plans.

Au niveau européen, dans l’élaboration avec l’Allemagne d’une sorte de nouveau contrat de relance de l’UE (vouant au passage Londres au Brexit éventuellement « dur »), ce qui s’est avéré impossible du fait de la crise européenne générale et en particulier de la crise politique rampante en Allemagne.

Et au niveau français dans l’offensive antisociale victorieuse qu’il avait annoncée et commencée, et qui s’est heurtée à la crise prérévolutionnaire de fin 2018, puis à la grève générale imposée aux directions syndicales du récent 5 décembre.

Ajoutons à ce double échec la progressive catastrophe de la politique africaine de la France, soulignée par la mort de 13 soldats dans un accident d’hélicoptère, politique qui, dans les faits, ne réduit en rien le terrorisme des AQMI et autres Boko Haram, mais étend les zones grises où « djihadisme », banditisme et militarisme prennent en otage les peuples, parce qu’elle vise avant tout à empêcher ceux-ci de prendre leur destin en main, alors que telle est leur volonté. Cette politique a conduit à la décomposition sociale et sécuritaire en Centrafrique et a commencé à produire, massivement, les mêmes effets au Burkina et au Mali, ce qui est très grave. Et armes russes et mercenaires liés à la Russie y trouvent les brèches par où s’infiltrer, sans grande opposition voire avec un accord français tacite. Rappelons le rôle d’Alexandre Benalla, âme damnée de Macron, lié à un oligarque russe, dans le Nord du Tchad, le pays clef de la « politique africaine de la France » …

Ces échecs européen, français, africain, ont conduit Macron, naviguant à vue, à jouer à fond la carte de l’alliance franco-russe depuis août dernier (ce qui se préparait déjà au printemps lors de la réadmission de la Russie au Conseil de l’Europe), suscitant désarroi et déception parmi ceux de ses partisans qui avaient pris au sérieux son discours « européen ».

Fin octobre, Macron a mis un veto français à l’ouverture des négociations d’adhésion à l’UE de la Macédoine du Nord (qui a pris ce nom pour que soit levé le veto grec, qui l’a été !) et de l’Albanie. Il faut selon « réformer l’UE » d’abord. Cette initiative qui a largement surpris et fait grincer les dents à Bruxelles prolonge le tournant de fin août. En bloquant le vieux programme géopolitique d’entrée de la totalité des Balkans, à terme, dans l’UE, c’est une pierre dans le jardin allemand, et une brèche élargie pour les initiatives officieuses de la Russie, voire de la Chine.

Après quoi, Macron, dans The Economist du 8 novembre dernier, a sorti les grandes phrases : « ce qu’on est en train de vivre, c’est la mort cérébrale de l’Otan » et « L’Europe disparaîtra si elle ne se pense pas comme puissance dans ce monde. », qualifiant en outre le déploiement turc en Syrie du Nord d’ « agression », faite avec l’aide de « supplétifs de Daesh » - ainsi Macron qualifie-t-il les forces de l’Armée Nationale Syrienne ralliées ou instrumentalisées par Ankara, reprenant le vocabulaire des suppôts d’Assad, dans une frappante symétrie avec la façon dont Erdogan qualifie de son côté, les YPG de « terroristes », et laissant clairement entendre qu’en cas d’attaque du régime syrien contre Ankara (il est vrai improbable, mais les heurts entre eux sur le terrain syrien sont incessants), l’article 5 du Pacte atlantique, de son point de vue, ne jouerai pas, autrement dit : que la France soutiendrait Bachar el Assad contre la Turquie en cas de guerre ouverte.

Il est assez amusant de relever que, alors que la diplomatie russe a qualifié de « paroles en or » (sic) les propos de Macron sur l’Otan, les deux autres « disrupteurs » (re-sic) en ont profité pour jouer les sages fâchés prenant la défense de … l’Otan, contre Macron.

La sainte-nitouche Trump a qualifié ses propos d’ « insultants » Quand à Erdogan, il a, comme on sait, proclamé que c’est Macron qui est en état de « mort cérébrale ». Ces propos-là sont certes insultants, mais il faut comprendre que Erdogan n’est pas un crétin comme Bolsonaro qu’il avait énervé en août dernier. Si Erdogan s’exprime ainsi en pensant aux courants nationalistes turcs et à ses militaires, c’est faute de pouvoir dire directement que Macron a menacé – ou disons : a parlé …-, de ne pas le soutenir en cas de guerre ouverte sur son flanc sud, et même d’envisager de s’engager contre lui. Erdogan a donc visé, en fait diplomatiquement, la personne de Macron, plutôt que de parler ouvertement de situation de guerre. Force est donc de constater que le plus sage des deux, sur le plan de la « tenue » diplomatique de chefs d’État respectant leur « rang » et tout le tralala, est bien … Erdogan.

Heiko Maas

Le bruit fait par Erdogan et par Trump à propos de Macron, les rejoignant, aux yeux de l’« opinion publique internationale » dans le club des agités du bocal (faisant tous, à leur façon, le jeu de Poutine même quand celui-ci, dans le cas de Macron, n’avait rien demandé !), a toutefois couvert la principale réaction politico-diplomatique aux foucades macroniennes.

Le ministre SPD des Affaires étrangères d’Allemagne, Heiko Maas, a affirmé que son État va « donner une impulsion » pour « développer l’OTAN tant sur le plan de la conception que de la politique. » Formule creuse certes, mais affichant la volonté de l’Allemagne de reprendre les choses en main. D’après le New York Times (démentie par les services de l’intéressée), A. Merkel aurait dit à Macron fatiguer d’avoir à « recollé les morceaux de tasses que vous avez cassés pour qu’on puisse à nouveau prendre le thé ensemble ». La fatigue palpable d’A. Merkel a elle aussi sa place dans la crise globale …

Mais, plus important sans doute, le ministre des Affaires étrangères polonais, Jacek Czaputowicz, s’est rendu fin novembre en Allemagne pour y exprimer son désaccord avec Macron et appeler, avec H. Maas, à une « voix européenne unique dans l’OTAN. » C’est un rêve et ils le savent, mais c’est en fait une riposte à Macron, au moment même où, inversement, un seul chef d’État d’Europe centrale apportait son soutien à ce dernier : Viktor Orban. Au passage, les euro-macroniens sincères de 2017 finissent de boire la tasse !

Johnson.

Pour compléter le tableau, ajoutons que la seconde puissance militaire européenne, l’impérialisme britannique, est aux abonnés absents dans tout ce toutim. La ligne du secteur du capital financier que représente Johnson passe par le Brexit et ferait soi-disant de Londres un « Singapour ». Admirons l’ironie involontaire de ces propos : Singapour est un ancien comptoir de l’empire colonial britannique ! Cette régression, voulue par Johnson, pourrait même faire de Londres le « 52° État américain après Porto-Rico » !

Le chantage de Macron, sur lequel bon an mal an s’est alignée Merkel paralysée, consiste à maintenir économiquement l’Irlande du Nord dans l’UE tout en retardant la plupart des mesures commerciales. Si un Brexit dur était engagé, la Grande-Bretagne est menacée d’éclatement. Cette situation, là encore de crise aigüe, fait que le résultat des législatives prochaines est plus ouvert qu’il n’y paraît, comme l’explique notre camarade Roger Silvermann. La crise au sommet à Washington et la crise du Brexit ont donc pour effet de mettre entre parenthèse les deux États historiquement fondateurs et essentiels de L’Otan !

Le pas de deux Erdogan/Macron, les pays baltes et la Pologne

Dans ces conditions, en dehors d’un communiqué final plus convenu et langue de bois que jamais, qui désigne la Chine comme danger principal, et du caprice final de Trump, on pourrait dire qu’il ne s’est rien passé et qu’il ne pouvait rien se passer dans cette pauvre « réunion de l’OTAN ». Mais pourtant il s’est passé quelque chose qui souligne encore la crise.

L’OTAN avait mis au point un « plan de défense » de la Pologne et des pays baltes par rapport à la pression russe, qui prolonge le « plan réactivité » annoncé en 2014 suite à l’annexion unilatérale de la Crimée et à l’invasion non déclarée du Donbass ukrainien. Pour Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Otan, il s’agit de recrédébiliser l’article 5, fondement de l’OTAN, qui en fait une alliance militaire : si un pays membre est envahi es autres sont censés lui venir en aide. Explicitement, Stoltenberg a précisé au journal polonais Rzeczypospolita qu’une « forte présence des forces de l’Otan en Pologne et dans les pays baltes » vise à envoyer un « signal fort à la Russie » bien que celle-ci, ajoute-t-il, ne soit pas définie comme un « ennemi », signal fort dont le contenu est précis : pas d’opération dans les pays baltes du type de ce que l’Ukraine a connu, et connait, depuis 2014.

Ce plan est stratégique : il cristallise l’efficacité même de l’Otan eu égard à ses principes fondateurs et aux rapports de force en Europe, d’abord par rapport à Trump, mais aussi par rapport à Erdogan et à Macron. Au-delà des pays baltes et de la Pologne, au milieu desquels se trouve l’enclave russe de Kaliningrad, il concerne aussi, implicitement, les pays scandinaves, dont la Norvège qui se trouve en première ligne des conflits potentiels sur le contrôle de l’Arctique.

Mais si J. Stoltenberg a cru pouvoir, le 4 décembre, proclamer que les réticences turques avaient été surmontées, le pouvoir turc a vite fait savoir qu’il n’en était rien. Erdogan en effet avait déclaré, avant la « réunion », que son acceptation du « plan de défense » de la Pologne et des pays baltes était conditionnée par le fait que toute l’Otan reconnaisse le YPG comme « organisation terroriste », autrement dit apporte son absolution et son soutien total à sa politique syrienne et aussi à sa politique répressive antikurde (bien au-delà des YPG et du PKK/PYD) en Turquie. Or, le veto de fait sur cette demande vient de Macron.

Remarquable jeu diplomatique : Erdogan a un motif de veto sur le plan antirusse de l’Otan en Europe orientale ; et Macron a un veto sur son motif de veto. Le résultat de cet affrontement théâtral Macron/Erdogan est favorable à Poutine sans que celui-ci n’ait à bouger le petit doigt, ainsi qu’à Trump qui veut diminuer la part de dépenses US dans l’Otan et pour qui l’application de l’article 5 en cas de « guerre hybride » russe en Lettonie est plus que douteuse.

Le « sommet de Paris » : tenaille contre l’Ukraine

Tout ce micmac s’est déroulé juste avant le sommet – là, ça s’appelle un « sommet » !- sur l’Ukraine prévu à Paris le 9 décembre suite au tournant prorusse de Macron effectué fin août. Le « format Normandie » comporte les États suivants : Ukraine, Russie, France et Allemagne. Ni les États-Unis ni l’Otan es qualité n’en sont.

Dans les mois précédents, la tenaille s’est resserrée contre les aspirations nationales ukrainiennes. Zelenski, massivement élu par rejet de l’oligarchie mafieuse en place, a subi à la fois les coups de fil de Trump exigeant une enquête contre Hunter Biden et suspendant les livraisons d’armes, origine directe de la présente procédure d’impeachment, la pression de Poutine et des forces qu’il contrôle au Donbass, et celle de Macron. Le seul gain obtenu contre Poutine, dans ce contexte, a été la libération de Sentsov, Koltchenko et quelques autres, mais au prix de la livraison des personnages clefs des opérations militaro-clandestines russes en Ukraine et notamment de l’abattage de l’avion MH17 (298 morts) en 2014. Par contre Zelenski a commencé à céder sur un « accord de paix » qui maintiendrait le pouvoir de la mafia lié à l’armée russe dans le Donbass. Un peu comme si, en Irlande en 1922, l’Irlande du Nord avait été reconnue comme faisant partie de l’État libre d’Irlande, mais avec les forces britanniques et les milices unionistes en place.

A ce tableau il faut ajouter la pression renforcée ces derniers jours sur la Belarus, avec l’annonce d’un projet de « confédération » ou de « fédération » russo-biélorusse, instaurant rien de moins qu’un parlement et un gouvernement communs. Le bruit court à Moscou que pour les présidentielles de 2024 Poutine pourrait ne pas se représenter mais rester au pouvoir en tant que président de cette structure, qui, de fait, placerait à nouveau la frontière russe au niveau de Brest-Litovsk, face à la Pologne.

L’autre facteur : les peuples

Il y a cependant loin de la coupe aux lèvres. En Ukraine cette situation a produit manifestations sur manifestations, bénéficiant surtout à l’extrême-droite. A gauche et dans les organisations civiques, toutefois, la question des réfugiés du Donbass, de leur droit au retour et de leur organisation, prend une importance croissante. Les interventions d’Oleg Sentsov prennent alors toute leur importance, car, tout en ménageant Zelenski, il expose de manière réaliste l’étau tel qu’il se met en place et la visée de Poutine de reprendre le contrôle de l’Ukraine, élément stratégique pour une existence impériale et autoritaire, et non pas nationale et démocratique, de la Russie.

L’appel des Mehjlis, le conseil représentatif des Tatars de Crimée, lancé ces jours, à la veille du sommet de Paris, par leur représentant Refat Choubarov, avec le soutien du dissident historique du temps de l’URSS, Mustafa Djemilev (qui a combattu aux côté des Piotr Grigorenko et de Leonide Pliouchtch), à une « marche de la dignité » des Tatars, et de celles et ceux qui voudront les soutenir, sur la « frontière » non reconnue de l’isthme de Perekop, montre qu’une mobilisation démocratique de masse est possible. Et, ce même jour, une importante manifestation a eu lieu à Minsk contre le projet de re-russification, suivie d’affrontements.

Zelenski a été conduit, dans cette situation de protestation montante des peuples ukrainien, biélorusse et tatar, a affirmer que le plein contrôle de la frontière et le retour de tous les réfugiés avant toute élection dans le Donbass ne seraient pas négociables.

* * *

Nous allons voir comment évolue la situation dans le « sommet de Paris ». Une leçon claire apparaît dans ce qui se passe en Europe centrale et orientale : ce ne sont pas les chefs d’États de l’Otan et leurs missiles qui défendent les peuples contre quelque impérialisme que ce soit, pas plus que, dans l’autre sens, ce ne sont les héritiers plus ou moins légitimes du pacte de Varsovie. Seule la lutte et l’organisation des peuples eux-mêmes peut leur permettre de s’émanciper, et le meilleur soutien aux aspirations démocratiques des Russes vient donc d’Ukraine, de Belarus et des Tatars.

Voila qui nous ramène, pour conclure, à l’ouest. Car ces grandes puissances de l’Otan ont des dirigeants qui sont sur des sièges éjectables. N’insistons pas sur la situation française, ni sur celle de la Grande-Bretagne menacée d’éclatement. Signalons la conjonction de la crise révolutionnaire en Algérie avec la situation française. Signalons l’élection, à la tête du SPD allemand, de nouveaux dirigeants élus parce qu’ils apparaissent comme menaçant la coalition avec Merkel. A leurs « réunions » et leurs « sommets », la poussée d’en bas est seule à même de construire une issue humaine.

VP, le 09/12/19.

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