Édition du 16 avril 2024

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Solidarité Palestine

Briser les 11 mythes qu'Israël a construit sur le Hamas, Gaza, et les crimes de guerre

Alors que les trêves "humanitaires" se multiplient sans succès et qu’une issue diplomatique peine à se concrétiser, le directeur politique du Huffington Post UK, Mehdi Hassan, discrédite 11 mythes avancés par l’État d’Israel autour du conflit en s’appuyant sur des rapports officiels d’ONG, de l’ONU, ainsi que sur des articles publiés dans des médias internationaux et des sources présentes sur le terrain.

La bande de Gaza n’est pas occupée par Israël

Boston Blog : "Les zones tampons imposées par Israël couvrent désormais près de 14% du territoire total de Gaza et au moins 48% de la totalité de la terre arable. De la même façon, les zones tampons maritimes couvrent 85% de l’espace maritime promis aux Palestiniens lors des accords d’Oslo, réduisant donc les 20 miles nautiques prévus à seulement 3.

Human Rights Watch :"Israël continue aussi de contrôler le registre de population pour les résidents de la Bande de Gaza, après avoir pourtant retiré leurs forces et implantations sur le territoire il y a déjà plusieurs années.

B’Tselem, 2013 : "Israël continue de maintenir un contrôle exclusif de l’espace aérien de Gaza ainsi que des eaux territoriales, et ce depuis le début de l’occupation à Gaza en 1967.

Israël est favorable à un cessez-le-feu, et non le Hamas

Al Jazeera : "Mechâal a dit que le Hamas voulait que l’agression s’achève demain, aujourd’hui, ou même à l’instant. Cependant [Israël doit] lever le blocus avec des garanties immédiates et non en faire une promesse pour de futures négociations. Il a ajouté : ’on ne tournera le dos a aucune trêve humanitaire si elle est soutenue par un vrai programme d’aide’.

Jerusalem Post : Un jour après le plan égyptien de cessez-le-feu accepté par Israël mais rejeté par le Hamas, et donc tombé a l’eau, l’organisation terroriste a proposé une trêve de 10 ans aux hostilités, si en retour Israël acceptait les conditions, a reporté mercredi Channel 2... Le Hamas a demandé comme conditions la libération des prisonniers Palestiniens, à nouveau arrêtés après avoir été relâchés grâce à l’accord Schalit ; l’ouverture du passage entre Gaza et Israel afin de permettre aux citoyens et marchandises de circuler ; une surveillance internationale du port de mer de Gaza à la place de l’actuel blocus Israélien".

BBC : "Le cabinet de sécurité israélien a rejeté une proposition venant de Gaza d’un cessez-le-feu d’une semaine, qui avait d’ailleurs été avancée par le Secrétaire d’État américain John Kerry."

Israël, contrairement au Hamas, ne vise pas les civils de manière délibérée

The Guardian : "C’était là-bas que le second bombardement [Israélien] a frappé la plage, ces coups de feu visant apparemment les survivants qui fuyaient le site. Au moment de l’explosion, les journalistes présents sur la terrasse ont crié : "Il n’y a que des enfants.`

Le haut commissaire des Droits de l’Homme à l’ONU Navi Pillay : "Le nombre d’incidents, en plus du grand nombre de civils décédés, infirme la déclaration [israélienne] selon laquelle toutes les précautions nécessaires auraient été prises pour protéger la vie des civils".

Le rapport de la mission internationale indépendante d’établissement des faits sur le conflit à Gaza (ou Rapport Goldstone), 2009 : "Les stratégies utilisées par les forces armées israéliennes dans l’offensive de Gaza sont en accord avec les pratiques précédentes, comme plus récemment pendant la guerre du Liban en 2006. Le concept, connu sous le nom de la Doctrine Dahiya a alors émergé, impliquant l’utilisation de forces disproportionnées, résultant en d’énormes dommages, en la destruction des propriétés et des infrastructures des civils ainsi qu’en la souffrance des populations civiles. Après avoir examiné et vérifié les faits sur le terrain, la Mission conclut que c’est visiblement exactement ce qui a été mis en pratique."

Seulement le Hamas est coupable de crimes de guerre, pas Israël

Human Rights Watch : "Les forces israéliennes ont peut-être délibérément ou imprudemment attaqué des personnes qui faisaient à l’évidence partie de la population civile, par exemple des jeunes garçons, des structures civiles, comme un hôpital - des violations du droit de la guerre, preuve de l’existence de crimes de guerre".

Amnesty International : "Attaquer délibérément une maison est un crime de guerre, et l’accablante montée de destruction des maisons avec, dans certains cas des familles entières à l’intérieur, suggère une inquiétante répétition de violations du droit de la guerre."

Le Hamas utilise les civils de Gaza comme ’boucliers humains’

Jeremy Bowen, BBC Middle East editor : "Je n’ai vu aucune preuve pendant ma semaine à Gaza vérifiant les accusations israéliennes selon lesquelles le Hamas utilise les Palestiniens comme boucliers humains."

The Guardian : Pendant la semaine passée, le Guardian a vu un grand nombre de personnes fuyant différents voisinages...et aucune preuve du fait que le Hamas les forçait à rester où ils résidaient."

The Independent : "Certains Gazaouis ont admis qu’ils avaient peur de critiquer le Hamas mais aucun n’a dit qu’ils avaient été forcés par l’organisation de rester sur les lieux propices au danger afin de servir de boucliers humains."

Reuters, 2013 : Un corps des Nations Unies a accusé les forces israéliennes jeudi de maltraiter les enfants Palestiniens, en torturant ceux qui étaient placés en garde à vue et en utilisant d’autres comme boucliers humains."

Le conflit actuel à Gaza a commencé avec les tirs de roquettes du Hamas le 30 Juin 2014

Times of Israel : "Les combattants du Hamas étaient derrière le grand nombre de roquettes qui ont frappé Israël lundi matin, première fois depuis des années que le groupe islamiste provoque l’État juif, d’après des officiels de la Défense Israélienne... Les sources de sécurité, qui ont requis l’anonymat, ont estimé que le Hamas avait probablement riposté à l’attaque aérienne israélienne qui s’était produite quelques heures auparavant, faisant un mort et trois blessés... Le Hamas n’a pas tiré de roquettes sur Israël depuis la fin de l’Opération ’Pilier de Défense’ en novembre 2012."

The Nation : "Pendant les 10 jours de l’Opération ’Gardien de nos Frères’ en Cisjordanie [avant le début du conflit à Gaza], Israël a arrêté environ 800 Palestiniens sans inculpation ni procès, a tué 9 civils et a fait des descentes dans presque 1300 immeubles résidentiels, commerciaux et publics. Son opération militaire visait les membres du Hamas relâchés pendant les Accords Schalit en 2011".

Le Hamas n’a jamais arrêté ses tirs de roquettes sur Israël

Jewish Daily Forward : "Le Hamas n’a pas lancé un seul tir de roquette depuis le conflit à Gaza en 2012, et a largement contribué à réduire les tirs venant de groupes jihadistes de moindre envergure. Les tirs de roquettes, estimés à 240 par mois en 2007, ont chuté à 5 par mois en 2013".

International Crisis Group : "Moins de roquettes ont été tirées de Gaza en 2013 que durant n’importe quelle année depuis 2001, et presque toutes celles qui ont été tirées entre le cessez-le-feu de novembre 2012 et la crise actuelle ont été lancées par des groupes n’appartenant pas au Hamas. La Sécurité israélienne a témoigné des efforts musclés de la nouvelle force de police du Hamas pour lutter contre les tirs de roquette... Mais puisqu’Israël et l’Egypte ont rompu les accords de 2012, le Hamas a fait de même".

Le Hamas a provoqué Israël en kidnappant et tuant 3 adolescents Israéliens

Jewish Daily Forward : "Le gouvernement [israélien] savait quasiment depuis le début que les garçons étaient décédés. Ils ont maintenu l’espoir qu’ils pourraient les retrouver vivants, comme prétexte pour démanteler les opérations du Hamas en Cisjordanie... et cela n’était pas le seul mensonge. Il était clair depuis le début que les ravisseurs n’agissaient pas sous les ordres du Hamas à Gaza ou Damas. La branche du Hamas à Hébron - qui relève plus d’une mafia que d’un mouvement clandestin - a pour habitude d’agir sans prévenir les leaders et parfois même contre leurs intérêts."

BBC correspondent Jon Donnison : "Le policier Israélien Mickey Rosenfeld me dit que les hommes qui ont tué les 3 jeunes israéliens sont affiliés au Hamas, mais n’agissent pas sous leur leadership... Cela semble contredire les lignes du gouvernement Netanyahu.

La gouvernance du Hamas et non le blocus d’Israël, est a blâmer dans la crise humanitaire de la Bande de Gaza

US State Department cable : "Les responsables israéliens ont confirmé aux officiels des ambassades à plusieurs occasions qu’ils avaient pour intention de garder le fonctionnement de l’économie à Gaza au plus bas niveau possible, tout en évitant une crise humanitaire... Les officiels israéliens ont confirmé (...) à plusieurs reprises qu’ils cherchaient à garder l’économie de Gaza au bord de l’effondrement, sans pour autant provoquer de naufrage."

The Guardian : "L’armée israélienne a effectué des calculs précis des apports journaliers en calories pour éviter la malnutrition des Gazaouis pendant le blocus imposé sur le territoire Palestinien entre 2007 et mi-2010, d’après des fichiers que le ministère de la Défense a communiqué mercredi, suivant l’ordre d’un tribunal. Le lobby israélien Gisha avait longtemps fait pression auprès de la cour afin de communiquer ces documents.

Le gouvernement israélien, contrairement au Hamas, est favorable à un partage entre 2 états

Times of Israel : "[Netanyahu] a explicitement exprimé qu’il ne pourrait jamais concevoir un Etat palestinien complètement souverain en Cisjordanie...Par rapport au conflit actuel, il a développé : ’Je pense que le peuple d’Israël comprend maintenant ce que j’ai toujours affirmé : il ne peut y avoir de situation, par le biais de n’importe quel accord, où l’on renoncerait au contrôle de la sécurité des territoire à l’Ouest de la rivière de Jordanie.’"

Tous les analystes sérieux admettent que c’est le Hamas, et non Israël, qui a commencé le conflit actuel

Nathan Thrall, spécialiste du Moyen-Orient de l’ONG International Crisis Group, écrit pour le New York Times : "L’intensification actuelle à Gaza est une conséquence directe du choix d’Israël et de l’Occident d’empêcher la mise en œuvre de l’accord palestinien de réconciliation d’avril 2014."

Henry Siegman, ancien directeur national de l’American Jewish Congress, pour Politico : L’agression Israélienne sur Gaza...n’a pas été déclenchée par le Hamas’. Les roquettes étaient certes dirigées contre Israël, mais en fait provoquées par la détermination d’Israël à casser le gouvernement palestinien d’union nationale formé en juin dernier, même si ce gouvernement s’était engagé à honorer toutes les conditions imposées par la communauté internationale pour la reconnaissance de sa légitimité.
 
 

http://www.huffpostmaghreb.com/2014/07/31/briser-les-11-mythes-que-_n_5637397.html?utm_hp_ref=tw

Stephane M.

Blogueur pour le site de Mediapart (France).

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