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Santé

Des compressions désastreuses à l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal

ONTRÉAL, le 24 sept. 2013 - Tout en respectant leur quart de travail, des centaines d’employés manifestent aujourd’hui à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM). Ils protestent contre l’application de compressions, à leurs yeux totalement inacceptables, qui risquent d’affecter la sécurité, la qualité et la façon de donner les soins aux patients du CHSLD de l’IUGM.

Benoit Piché, président du syndicat (SCFP 4723) qui a organisé la manifestation, explique. « L’effet net des coupures est très clair. À compter du 3 novembre, le jour, il y aura une seule infirmière pour 50 patients. Par comparaison, en l’an 2000, il y en avait six pour 50. Le soir, ce sera une pour 75 ; c’était deux pour 50 en l’an 2000. Et la nuit, il n’y aura qu’une seule infirmière pour 225 patients. En l’an 2000, on en avait une pour 50 patients. Ça, c’est ce qu’on appelle "l’optimisation des soins" dans le jargon ministériel », lance-t-il.

« Le 29 août, la première ministre Pauline Marois a déclaré que deux de ses priorités étaient de créer des emplois et de "prendre soin de notre monde comme du monde". J’ai des petites nouvelles pour elle. Ici, on supprime les emplois et je ne pense pas que c’est pour prendre soin du monde comme du monde, dénonce Benoit Piché. Je l’invite à venir faire un tour avec le ministre de la Santé, Réjean Hébert, pour voir sur place comment les soins aux patients sont touchés. » (Note : les déclarations de Pauline Marois ont été rapportées dans Le Soleil, vendredi 30 août 2013, p. 12.)

La manifestation d’aujourd’hui n’est pas la première action des employés pour dénoncer cette réduction des services aux patients. Dans les derniers mois, les employés ont protesté de diverses façons à l’interne, par exemple en portant des carrés et des rubans noirs, en faisant circuler une pétition et même en distribuant un tract implorant un miracle du frère André, un proche voisin de l’IUGM. Le SCFP 4723 a déposé des griefs pour contester les abolitions de postes et le non-remplacement des infirmières.

« De voir disparaître les services directs aux patients comme ça, c’est un véritable gâchis ! En plus, ça dégoûte et ça démotive tous les employés qui ont à cœur leur mission. L’agence de santé et le gouvernement doivent arrêter de se mettre la tête dans le sable. On ne peut pas faire plus avec moins, martèle Benoit Piché. C’est de la pensée magique. »

« L’Institut, c’est un vrai bijou, un haut lieu de savoir en gériatrie qui sert de leader dans la façon de prodiguer les soins qui sont, par la suite, implantés dans le reste du Québec. C’est vraiment dommage de réduire la qualité des soins pour laquelle nous sommes réputés. »

Le SCFP représente près de 880 employés syndiqués à l’IUGM au sein de deux syndicats locaux distincts.

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