Édition du 16 avril 2024

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Éducation

Réponse à la déclaration de Jacques Parizeau

École québécoise : cessons de jouer au pyromane et agissons

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) tient à réagir à certains propos de l’ancien premier ministre du Québec, M. Jacques Parizeau, concernant le gâchis scolaire, rapportés le 11 septembre par le Journal de Montréal. « Il est inutile de prétendre à la catastrophe pour l’école québécoise, car ce n’est pas le cas pour toutes et tous. L’école québécoise fonctionne bien pour deux élèves sur trois, mais laisse tomber le troisième. C’est là tout le drame et c’est justement pour ces élèves qu’il faut se relever les manches », affirme Réjean Parent, président de la CSQ.

Ce que nous devons constater collectivement aujourd’hui, c’est que les élèves qui ne réussissaient pas au moment des États généraux sur l’éducation il y a plus de 10 ans, ne réussissent pas plus aujourd’hui. Le taux de diplomation et le taux de décrochage n’étaient pas plus reluisants qu’ils ne le sont maintenant. Faut-il rappeler que nous sommes toujours loin des objectifs des États généraux qui visaient un taux de diplomation de 85 % pour 2010, alors que nous sommes toujours à 71,9 %.

Monsieur Parizeau rappelle avec justesse que la révolution scolaire a été la partie la plus importante de la Révolution tranquille. « On a construit, on a recruté, on a augmenté les impôts pour financer », affirme-t-il. Pour la CSQ, cette solution est toujours de mise contrairement à ce que M. Parizeau prétend à savoir « que ce n’est plus de ressources, ni d’argent qu’il s’agit aujourd’hui ». Rappelons que le Québec est la province qui dépense le moins en éducation dans l’ensemble du Canada. En effet, il faudrait réinvestir près de 700 millions dans le réseau primaire et secondaire pour rejoindre le niveau de financement de la moyenne des autres provinces.

Refaire de l’éducation une priorité nationale

La CSQ plaide depuis des mois qu’il est temps de faire de l’éducation une véritable priorité nationale. Si l’on tient compte des défis qui pointent à l’horizon, entre autres, au sujet des besoins futurs de main-d’œuvre, nous avons déjà perdu trop de temps. La Centrale est également d’avis qu’il faut intervenir à différents niveaux et arrêter le saupoudrage des mesures comme c’est le cas en ce moment. Entre autres, il faut agir sur la pauvreté, car il y a un lien direct entre la pauvreté et la réussite scolaire. Il faut agir dès la petite enfance pour mieux définir les problèmes dans le but de permettre un meilleur passage vers l’école. Il faut éliminer la concurrence entre les établissements privé/public et public/public. Il faut assurer de meilleures conditions d’apprentissage et de réussite pour toutes et tous, entre autres, en réduisant la taille des classes et en mettant un frein à l’intégration massive des élèves en difficulté au sein des classes dites ordinaires sans les ressources nécessaires ou l’absence de services professionnels ou de soutien.

Rappelons qu’à la suite de ses Rendez-vous CSQ de l’éducation 2008 dans 16 régions du Québec, la CSQ a présenté cinq propositions pour assurer une éducation de qualité, juste et égalitaire. Elle se réjouit également de la Commission parlementaire sur le décrochage scolaire qui aura lieu à l’automne et qui permettra d’approfondir un problème important de l’école québécoise.

Mots-clés : Éducation Québec

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