Édition du 10 juin 2025

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Médias

Fédération internationale des journalistes - Partout dans le monde, les journalistes et l'accès à l'information sont en danger

MONTRÉAL, le 11 juin 2025 - À l’occasion de la clôture à Montréal de la tenue d’instances dirigeantes de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), la plus grande organisation de journalistes au monde, les représentantes et représentants de l’organisation et de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC-CSN) dénoncent l’hypocrisie du gouvernement fédéral en ce qui a trait à la liberté de presse.

Le ministère de l’Immigration à Ottawa a en effet refusé l’octroi de visas à six journalistes membres du comité exécutif de la FIJ, dont deux vice-présidents. Du jamais vu, selon la FIJ. Ces six journalistes proviennent d’Angola, du Cameroun, du Pérou, de Colombie, du Panama et de Palestine.

Du côté de la FNCC-CSN, on ne décolère pas. « La FNCC s’oppose à toute ingérence politique entravant le travail journalistique, lequel est un pare-feu essentiel face à la déferlante de désinformation et de mésinformation que nous voyons partout. Hélas, aujourd’hui, le Canada, qui se targue d’être un grand défenseur de la liberté de presse, a failli. En ne délivrant pas les visas nécessaires pour l’entrée au pays de ces journalistes, le gouvernement fédéral les a empêchés d’effectuer leur travail, et ce, sans aucune justification. Et que penser du fait que ces journalistes sont tous issus soit d’Afrique, soit d’Amérique latine ou, encore plus interpellant, de Palestine ? Le ministère de l’Immigration doit se justifier », martèle Annick Charette, présidente de la FNCC-CSN.

La situation à Gaza est catastrophique, tant sur le plan sanitaire qu’humanitaire, et les journalistes gazaouis en paient le prix fort. « Au moins 170 journalistes palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre 2023. C’est un massacre sans précédent pour la profession. Nous appelons à une mobilisation mondiale des journalistes et de leurs organisations pour condamner ce qui se passe en ce moment à Gaza et en Palestine, pour couvrir ce sujet autant que possible dans les médias et pour soutenir nos membres sur place », déclare Anthony Bellanger, secrétaire général de la FIJ.

Dominique Pradalié, présidente de la FIJ, rappelle que le travail journalistique est de plus en plus dangereux et qu’à l’échelle internationale, il n’existe aucune protection spéciale pour les journalistes. « Jamais autant de journalistes n’ont été assassinés dans le monde, spécialement à Gaza. En toute impunité, les commanditaires de ces crimes veulent les empêcher de témoigner des réalités de leur pays. Il est plus qu’urgent d’adopter une convention internationale contraignante pour leur protection. Depuis trop longtemps, les engagements des États restent symboliques alors que nos consœurs et confrères continuent de tomber sous les balles, d’être emprisonnés, menacés en ligne ou hors ligne ou bien réduits au silence. Protéger les journalistes, c’est protéger le droit de chacune et chacun à l’information, c’est protéger le droit du public de savoir », martèle Mme Pradalié.

Pour Jon Schleuss, président de The NewsGuild-CWA, le plus grand syndicat de journalistes en Amérique du Nord, il est important que les journalistes du monde entier fassent front commun à un moment où les gouvernements, incluant l’administration Trump, attaquent les journalistes et sapent la liberté de la presse. « Aux États-Unis, l’administration Trump a œuvré contre les libertés fondatrices de notre pays, qui protègent une presse libre dans la Constitution américaine. L’administration a poursuivi des organismes de presse, attaqué des journalistes couvrant le gouvernement, utilisé ses pouvoirs pour enquêter sur des diffuseurs publics et privés et répandre des informations erronées afin de changer les politiques gouvernementales. Cette administration a également pris des mesures pour mettre fin à la diffusion de Radio Free Asia, Voice of America et d’autres médias internationaux soutenus par le peuple états-unien depuis des décennies. L’information est un bien public et les journalistes sont les travailleurs qui la fournissent. Nous devons les protéger pour protéger nos démocraties », termine-t-il.

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