Elles font valoir que l’année aura été mouvementée en éducation, et que le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle se termine par une douche froide avec des annonces de compressions qui avoisineront le milliard de dollars. Une fin abrupte pour cette année scolaire qui aura amené beaucoup de déceptions, de souligner les dirigeants syndicaux.
« On vit, en ce moment, exactement ce que l’on craignait : le retour des compressions budgétaires qui sapent les services et le moral du personnel. Ces annonces, faites en fin de course, n’augurent rien de bon pour l’année qui vient. On se demande où est la volonté politique de ce gouvernement de faire de l’éducation une priorité. Où est le ministre de l’Éducation pour défendre son réseau ? Il faut arrêter le niaisage et les esquives sémantiques : persister à dire qu’il ne s’agit pas de compressions budgétaires et que l’on demande seulement de respecter les budgets, c’est prendre le personnel - et les parents aussi d’ailleurs - pour des valises », de lancer le président de la CSQ, Éric Gingras.
Pour la Centrale, le retour à l’austérité budgétaire est une conséquence directe des mauvais choix politiques faits par ce gouvernement. « Ce que le personnel veut, ce que les parents veulent, ce que les Québécoises et Québécois veulent, ce sont des services. À la CSQ, de concert avec nos fédérations et nos syndicats affiliés, ce que l’on demande, c’est que le personnel puisse se concentrer sur l’essentiel : la réussite éducative des jeunes et le bon fonctionnement du réseau. Nous continuerons de dénoncer ce qui ne fait aucun sens, de pointer les problèmes et de proposer des solutions », d’ajouter Éric Gingras.
Les dirigeants syndicaux insistent sur le fait que le courage politique, c’est de savoir écouter, de rallier et de prendre les bonnes décisions, même quand elles impliquent de se remettre en question.
« Nous pensons que l’éducation est un projet collectif porteur pour notre société et stratégique pour l’avenir du Québec. J’ai souvent parlé du fait qu’avec la dernière négociation, on s’était donné une impulsion et qu’il fallait surtout poursuivre sur cette lancée, qu’il y avait du travail à faire, mais que la CSQ serait là pour avancer. Mais c’est difficile de faire les choses autrement avec un gouvernement qui fait de la vieille politique. En cette fin d’année, on veut dire aux membres du personnel que nous sommes fiers d’eux et les remercier pour leur travail. Que nous sommes fiers de porter leur voix et que nous continuerons à le faire ! »
Citations
« Quand le gouvernement nous disait faire de l’éducation une priorité, on s’attendait à des investissements et à des mesures qui prioriseraient la réussite des élèves et la valorisation des enseignants. C’est vraiment tout le contraire qui se passe. On se heurte à des compressions vertigineuses camouflées dans un discours jovialiste basé sur des libertés comptables. Qu’on se le dise franchement, les compressions annoncées découlent de choix politiques, comme les baisses d’impôt et la baisse de taxes scolaires. Ça suffit : les profs n’en peuvent plus de tenir le réseau à bout de bras ! Le gouvernement doit retrouver sa boussole. » - Richard Bergevin, président de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ).
« Le ministre Bernard Drainville affaiblit le réseau scolaire au lieu de le renforcer. Sous couvert de valorisation et de réussite, il impose des mesures d’austérité qui minent les services aux élèves. La confiance en son leadership est sérieusement entamée. La Fédération du personnel de soutien scolaire dénonce ces compressions déguisées et exige un changement immédiat de cap. Il faut des investissements concrets dans les services et un vrai respect envers le personnel de soutien. Pendant qu’on parle de bâtir un Québec fort, nos écoles tombent en ruine. On parle de réussite, mais on coupe dans les ressources. Le gouvernement gère en fonction des budgets, pas des besoins humains. Ça suffit l’hypocrisie ! » - Éric Pronovost, président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ).
« Le ministre n’aurait pas pu finir plus mal l’année scolaire qu’en annonçant des mesures d’austérité historiques dans un réseau déjà en crise et où les actes de violence se multiplient. Au moment où l’on se parle, 15 % des postes professionnels sont vacants et on se doute bien que, dans l’état actuel des finances des centres de services scolaires, ils ne seront jamais comblés. Ce sont les élèves, particulièrement ceux en difficultés d’adaptation ou à besoins particuliers, qui en feront les frais. Personnels, gestionnaires et parents, tout le monde part en vacances anxieux, désabusés et incrédules. » - Jacques Landry, président de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ).
« Comment ce gouvernement peut-il prétendre qu’il considère l’éducation comme importante en coupant ainsi le financement ? Faut-il rappeler que, l’année dernière, il était revenu sur une partie des sommes promises aux établissements ? Ces coupes déplorables auront nécessairement un impact sur les services aux élèves ainsi que sur les conditions de travail du personnel que nous représentons. Pour offrir une éducation accessible et de qualité, il faut nous en donner les moyens. Imaginez qu’au lieu de pouvoir suivre, comme un téléroman, les déboires informatiques du gouvernement, on puisse célébrer la réussite des élèves, parce qu’ils auront eu les services dont ils ont besoin. » - Stéphane Lapointe, président de la Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP-CSQ).
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