Dans les régions du Québec, comme dans celles d’ailleurs, les régionaux ne sont pas tous de la même mouture. Il y a cette majorité généralement tricotée bien serrée, authentiquement native du coin, des gens fiers de leur toponymie, de leur géographie, de leur histoire, de leur société, de leur accent, voire de leur particularisme. Il y a aussi cette minorité faite, le plus souvent, de Montréalais(es), migrant(e)s économiques, venu(e)s respirer l’air apparemment plus sain de nos si pittoresques régions.
Prenez la Côte-Nord , une région plus vaste que la plupart des pays européens. On dit que le réseau routier y est inadéquat, qu’il n’y a pas d’université propre à elle, que le système de santé n’est vraiment pas à la hauteur, que la gestion des sols contaminés est déficiente, etc. Les gens revendiquent. Ils se forment en comités, en petites corporations. Ils demandent, ils exigent. Ils votent. De Tadoussac à Blanc-Sablon.
Parmi eux, il y a du monde de la région de Montréal, de Québec, de Gatineau, des résidents qui ont connu les autoroutes, la fibre optique, les choix universitaires, le foisonnement culturel, bref, les grands acquis métropolitains. Sans oublier les odeurs, les parcomètres et les cônes orange. Non pas qu’ils veulent imposer ces icônes du progrès à leur nouvelle patrie. Bien au contraire, ils sont généralement très ouverts quant à la réalité régionale sur les plans social, culturel et économique.
Et comme le besoin social d’intégration, ce vouloir de devenir l’un de nous, est normalement présent chez ces derniers, ils s’investissent à fond dans une cause ou deux. Pas tous, mais la plupart. Il va même leur arriver de se retrouver démocratiquement en situation de leadership.
Ce qui nous amène à Françoise Richard. Native de Montréal, elle se retrouve un jour à Ragueneau, un petit paradis proche de Baie-Comeau. Puis, très rapidement, elle va s’embrigader dans des causes sociales essentielles à la qualité de vie, des trucs notamment propres à la justice sociale, à l’émancipation des femmes et à la protection de l’environnement. Son implication auprès des revendicateurs sera consensuelle ; aucune porte n’aura à être défoncée. « Bienvenue chez nous, Françoise, retrousse tes manches, on a de l’ouvrage ! » La migrante qui avait pris pays après avoir pris mari, va tenir le coup pendant trois décennies, puis, retraitée, elle va continuer, tout en conservant son accent montréalais... La belle affaire ! Les gens vous diront que cette fille de Villeray est désormais l’une de leurs plus solides représentantes régionales.
Ainsi bat la vie dans nos régions ! Bravo Françoise !
Nelson Dumais, fils de Québec (Limoilou) qui sut s’impliquer au Bas-Saint-Laurent.
https://www.ferrisson.org/saisons/saison-13/francoise-richard
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