Grâce à cette fusion, Bell-Astral devient une compagnie intégrée verticalement. En effet, Bell, entreprise de service téléphonique d’abord, puis câblodistributeur, et ensuite fournisseur internet acquière Astral, une entreprise canadienne qui possède plusieurs stations de radio (entre autre les réseaux NRJ et EZ Rock), chaînes spécialisées (Ztélé, Série+, Super Écran, pour n’en nommer que quelques unes) ainsi que de nombreux panneaux publicitaires au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique. Bell espère à la fois concurrencer les services américains qui permettent d’écouter des films et des séries sur demande tel que Netflix, mais aussi de devenir un joueur important dans le domaine multidisciplinaire médiatique où de gros joueurs prennent déjà la part du lion.
Mais plus encore, il est important de rappeler que le Canada est le pays du G8 où la concentration médiatique est la plus grande. C’est dans ce contexte que s’inscrit la fusion de Bell et Astral. Même Québecor, qui pourtant jouit d’une position plus que dominante dans le portrait médiatique québécois et qui profite de l’intégration verticale pour promouvoir ses produits depuis longtemps, s’inquiétait récemment des dérives possibles que pourrait amener la création de la nouvelle entité. Il faut dire qu’avec Bell-Astral, le nombre de joueurs se cristallise plutôt qu’il se multiplie, ce qui met en place des conditions pour faire consolider un oligopole médiatique qui n’est pas à l’avantage des consommateurs.trices. Le potentiel de pratiques monopolistiques est réel et inquiétant. Pour essayer de contrer cette tendance, le CRTC a imposé une série de mesures. Leur efficacité demeure cependant à prouver.